Que sait-on du groupe islamiste National Thowheeth Jama’ath, soupçonné d’avoir frappé le Sri Lanka ?

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Le 22 avril, au lendemain d'une série d'attentats qui ont fait 290 morts au Sri Lanka, le porte-parole du gouvernement, Rajitha Senaratne, a affirmé qu'un mouvement islamiste local, le National Thowheeth Jama’ath (NTJ), était à l'origine du carnage. Cette incrimination marque une montée en puissance spectaculaire, et une émergence surprenante d'un groupe extrémiste peu connu. Apparu il y a environ trois ans dans l’est du Sri Lanka, son principal fait d'armes était jusqu'ici la dégradation de statues bouddhistes en décembre 2018.

Pour autant, l'organisation avait fait, il y a dix jours, l'objet d'une alerte diffusée aux services de police, selon laquelle elle préparait des attentats suicides contre des églises de la minorité chrétienne et l'ambassade d'Inde à Colombo, la capitale du Sri Lanka. En janvier dernier, la police avait de surcroît mis la main sur 100 kilogrammes de puissants explosifs dans une cache et arrêté quatre islamistes en lien avec cette saisie. Cependant, aucun groupe particulier n'avait été accusé.

Un groupe local islamiste avec des ramifications à l'international, une thèse pour l'heure mal étayée

Là où les choses se compliquent, c'est que le NTJ aurait, selon Colombo, également des ramifications internationales.

«Les services de renseignement ont signalé qu'il y a des groupes terroristes internationaux derrière les terroristes locaux», a en effet affirmé le président Maithripala Sirisena lors d'une rencontre avec des diplomates étrangers rapportée par l'AFP. «Nous enquêtons sur une éventuelle aide étrangère et leurs autres liens, comment ils forment des kamikazes, comment ils ont produit ces bombes», a de son côté précisé Rajitha Senaratne, ministre de la Santé.

De fait, les deux principales organisations djihadistes internationales, al-Qaïda et Daesh, cherchent depuis des années à recruter dans les communautés musulmanes du sous-continent indien. Leur propagande insiste sur les persécutions dont sont, selon elles, victimes les musulmans de la région.

Pour appuyer cette thèse d'une organisation internationale, les autorités sri-lankaises font valoir l'ampleur des attaques qui ont visé hôtels et églises. «Nous avons du mal à voir comment une petite organisation dans ce pays peut faire tout ça», a ainsi argumenté Rajitha Senaratne. Mais pour l'heure, aucun élément n'est venu étayer cette affirmation. A ce stade de l'enquête, alors que les attaques n'ont pas été revendiquées, seuls 24 suspects ont été arrêtés, et ce sont tous des locaux.

Lire aussi : 290 morts dans des attentats contre des églises et hôtels de luxe : état d'urgence au Sri Lanka

 

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