Visite du président chinois Xi Jinping en France

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La naïveté toujours de mise

Les Chinois savent y faire, ils ont nommé leur projet d’hégémonie du monde par l’économie « les routes de la soie » ; « les chaînes de fer » aurait été plus approprié.

Les Chinois savent également avancer, s’adapter, et profiter des ambiguïtés européennes. Si, lors du 15e sommet bilatéral entre l’Union européenne et la Chine, tenu à Pékin en 2013, un « agenda stratégique de coopération Chine-UE 2020 » fut adopté, six des délégations européennes présentes – Allemagne, Estonie, France, Grèce, Portugal et Royaume-Uni – avaient refusé de signer la déclaration finale pour le motif que la Chine ne reconnaissait pas les demandes européennes. De fait, l’Europe et les pays européens donnent l’impression de ne pas savoir comment s’y prendre dans leurs négociations avec la Chine, et ils ne font certainement pas montre d’un front uni.

Alors les Chinois, plutôt que d’affronter un bloc européen incertain, préfèrent passer par la porte de derrière (Monaco, dans le cas de la France), en prenant un par un les pays qui le composent pour passer des accords économiques, et ce malgré les avertissements sonores et pressants de Washington. L’Italie étant déjà tombée avec retentissement dans l’escarcelle chinoise.

Jusqu’à présent la France ne s’en est pas trop mal tirée pour résister aux yeux de Chimène de Pékin. Les investissements chinois y ont été faibles en comparaison de ce qui s’est passé chez nos voisins : rachat du port du Pirée en Grèce, investissement de plusieurs milliards d’euros dans le géant de l’électricité portugais EDP, financement des centrales nucléaires de Hinkley Point au Royaume-Uni…

Soit qu’il se sentît un peu faible des épaules face au géant chinois, soit qu’il voulût réaffirmer internationalement sa stature d’Européen avant tout, Emmanuel Macron a pris la précaution de convier la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à la réunion commune à Paris de mardi avec le président chinois.

Les Chinois ne font pas de cadeaux, leurs investissements doivent rapporter, et si leurs partenaires font défaut, ils sont intraitables. Ainsi, les prêts qui avaient été consentis au Sri Lanka pour la création du port d’Hambantota n’ont pu être remboursés (la Chine étant parvenue à étrangler économiquement le Sri Lanka dans ce projet), et la Chine s’est tout simplement approprié le port.

La visite du président Xi Jinping, qui est venu avec quelques douceurs sous la forme de contrats (achat de trois cents appareils Airbus), vise à en savoir plus sur les besoins éventuels de la France et sur son désir de participer aux « routes de la soie ». Envahissement humain par le sud et l’orient, envahissement économique par l’Extrême-Orient, la France et l’Europe sans stratégies définies sont décidément de belles et bonnes pommes.

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