Un viol dans une ville de Sibérie ravive la colère contre les migrants (VIDEO)

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La ville sibérienne de Iakoutsk est encore sous le choc après le viol, le 17 mars, d’une femme originaire de la région par un homme qui serait, selon les médias russes, de nationalité kirghize. Le lendemain, plusieurs centaines d'habitants ont décidé de tenir un rassemblement en signe de soutien à la victime.  

Si la police locale n'a pour l'heure pas confirmé la nationalité du principal suspect, les immigrés d'Asie centrale se sentent de leur côté en insécurité. Sur des vidéos largement relayées sur les réseaux sociaux, on peut notamment voir certains habitants brutaliser physiquement des habitants originaires d'Asie centrale. Comme le rapporte l’agence russe Interfax, la majorité des commerçants de fruits et légumes ainsi que les chauffeurs de bus issus de cette communauté ont cessé leurs activités par peur de représailles. La police locale a en outre assuré qu'elle sanctionnerait durement les personnes qui seraient à l'origine de violences ethniques, selon les médias locaux. 

Les Iakoutes, un peuple turcophone sibérien de Russie, représentent plus de 50% de la population de la république de Sakha, appelée également Iakoutie. La région, six fois plus grande que la France, est également peuplée par des personnes essentiellement originaires d'Asie centrale.

Dans ce contexte troublé, les autorités locales ont choisi de tenir un discours anti-immigration : «L’invité qui insulte l’autre dans sa maison n’est plus un invité mais un ennemi», a lancé le 18 mars le gouverneur de la république de Iakoutie Aïssen Nikolaïev devant 5 000 personnes réunis dans un stade de la ville. «Nous sommes dans notre patrie, dans notre ville. Nous sommes les maîtres de notre terre et nous devons nous assurer que tout le monde le comprenne», a renchéri la maire de Iakoutsk, Sardana Avksentieva.

Dans une tentative d'apaiser les esprits, les forces de l'ordre ont publié des statistiques officielles mettant en exergue le fait que seulement quatre des 300 viols commis dans la région au cours de l'année dernière étaient le fait d'étrangers. Un rappel qui n'a pas, pour l'heure, fait disparaître les tensions. Cette affaire survient moins d'un an après qu'un autre viol très médiatisé a déclenché des tensions ethniques dans cette même ville. Le chef de la diaspora kirghize avait alors été contraint de présenter des excuses publiques.

Lire aussi : La cause ouïghoure, coqueluche de l’Occident, par Bruno Guigue

 

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