Le Brexit reporté, mais pour combien de temps ?

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Le Parlement britannique ayant voté le 14 mars dernier en faveur d’un report du Brexit (à 412 voix contre 202), le Premier ministre Theresa May a écrit à la Commission européenne mercredi dernier pour demander que la date butoir pour le Brexit ne soit plus le 29 mars mais le 30 juin. Au moment des questions au Premier ministre, un député pro-Brexit a fait remarquer à Mme May qu’elle violait ainsi sa promesse répétée exactement 108 fois que le Brexit ne serait pas reporté. Dans la soirée du 20 mars, Mme May a ensuite prononcé une allocution retransmise par les médias, dans laquelle elle imputait la faute du report du Brexit aux députés qui n’avaient pas voulu approuver l’accord négocié avec l’Union européenne. Les médias britanniques voient dans cette allocution une grande maladresse de leur Premier ministre, puisqu’elle risque de rendre encore plus difficile le troisième vote que Mme May souhaitait organiser cette semaine sur cet accord, si tant est que le président de la Chambre des communes l’y autorise car, selon lui, la pratique parlementaire au Royaume-Uni n’autorise pas à resoumettre dans la même année un texte déjà rejeté. Quoi qu’il arrive, la ratification par la Chambre des communes de cet accord de novembre entre le Royaume-Uni et l’UE reste improbable, même si Mme May menace d’avoir à demander un report beaucoup plus long du Brexit.

De leur côté, les 27 ont accepté le 22 mars de reporter la date du Brexit uniquement jusqu’au 22 mai si la Chambre des communes vote finalement en faveur de l’accord et jusqu’au 12 avril (date au-delà de laquelle le Royaume-Uni aurait à commencer à organiser sa participation aux élections européennes de mai) dans le cas contraire, ce qui forcerait le Royaume-Uni à sortir de l’UE aux conditions de l’Organisation mondiale du commerce ou bien effectivement à demander un report beaucoup plus long, sachant qu’une telle demande ne sera acceptée que si elle s’accompagne de l’annonce d’un deuxième référendum. Le président du Conseil européen Donald Tusk a exposé ainsi la situation en conférence de presse après le sommet de vendredi : « Jusqu’au 12 avril, tout reste possible : pas d’accord, un report du Brexit sur le long terme ou la révocation de l’article 50 » (l’annulation pure et simple du Brexit). Quant à l’Allemande Angela Merkel, qui aurait exercé des pressions contre un projet franco-belge limitant le report ultime du Brexit au 7 mai, elle a prévenu que l’accord signé en novembre avec Theresa May ne pourrait pas être modifié. Pas question donc de limiter dans le temps la clause de sauvegarde nord-irlandaise (le fameux backstop, ou filet de sécurité) qui permettrait à l’UE de forcer le Royaume-Uni à rester soumis indéfiniment aux règles européennes avec une Irlande du Nord plus fortement intégrée dans le Marché unique que la Grande-Bretagne. Pourtant, une telle concession de l’UE permettrait très probablement de débloquer la situation et d’avoir une sortie ordonnée du Royaume-Uni en poursuivant les négociations pendant encore deux ans.

Pour ce qui est des négociations des deux dernières années, un sondage de la chaîne de télévision Sky News publié la semaine dernière montre que 90 % des Britanniques se sentent humiliés par la manière elles ont été menées.

Photo : Une importante manifestation anti-Brexit a eu lieu à Londres samedi, demandant que le peuple vote à nouveau sur le sujet. On connaît ce genre de manœuvre…

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