Effet boomerang pour Darbellay et Rouvinez, deux ennemis-jurés de Giroud
Christophe Darbellay et le Groupe Rouvinez, deux ennemis-jurés de Dominique Giroud, sont pris à leur propre piège. Darbellay aurait violé son secret de fonction, alors que Rouvinez a lui-même reçu une partie du vin étranger qu’il accuse Giroud d’avoir trafiqué.
Il y a longtemps que la rumeur raconte que « toute l’affaire Giroud est orchestrée par Christophe Darbellay », pour reprendre une formule du Temps du 17 janvier 2014. Lorsqu’il siégeait encore à Berne, l’ex-conseiller national était connu pour alimenter les couloirs du Palais fédéral avec de petites phrases assassines à l’encontre de Dominique Giroud. Les motifs de l’ancien président du PDC Suisse n’ont plus besoin d’être expliqués : en abattant Dominique Giroud, il voulait affaiblir Maurice Tornay dont il voulait – et dont il a eu – la place au sein du Conseil d’Etat valaisan. A côté de ses intérêts politiques, Christophe Darbellay semblait également poursuivre des intérêts économiques. Tirer sur Dominique Giroud, pouvait affaiblir un concurrent de la Maison Gilliard dont il a présidé le conseil d’administration de 2006 à son entrée au gouvernement.
A la lumière de deux témoignages recueillis par la rédaction, l’hypothèse d’un Christophe Darbellay qui tire les ficelles de « l’affaire Giroud » se renforce. Il semblerait même que ses attaques ont redoublé depuis qu’il est devenu conseiller d’Etat. Pour rappel : Christophe Darbellay a été élu au Conseil d’Etat le 19 mars 2017 ; il a prêté serment le 27 mars 2017 ; il s’est vu attribuer le Département de l’économie et de la formation le 7 avril 2017 ; enfin, il est officiellement entré en fonction le 1er mai 2017. Deux jours plus tard, le 3 mai 2017, il commet ce qui ressemble fort à une violation du secret de fonction. Pour bien comprendre ce qui s’est passé ce jour-là, il faut reprendre la chronologie des faits.
La chronologie démasque Darbellay
Une fois entré au gouvernement, Christophe Darbellay a appris par ses services qu’avant son entrée en fonction, des plaintes avaient été déposées par le Conseil d’Etat contre plusieurs vignerons valaisans, soupçonnés notamment d’avoir mis du vin étranger dans du vin valaisan. Ces plaintes semblent être largement basées sur les informations fournies par l’Interprofession de la Vigne et du Vin du Valais (IVV), on y reviendra plus bas. Or, Christophe Darbellay découvre que l’une de ces plaintes est dirigée contre Dominique Giroud. Il y voit une nouvelle occasion de nuire à son ennemi-juré. A l’époque, précisons-le, personne n’est au courant. Ce n’est que neuf mois plus tard, le 22 janvier 2018, que l’existence de ces plaintes pénales sera rendue publique par… Christophe Darbellay en personne – encore et toujours lui.
Nous sommes donc le 3 mai 2017, deux jours après l’entrée en fonction de Christophe Darbellay. Ce dernier participe à une réunion des députés du PDCvr, rassemblés pour préparer la prochaine séance du Grand Conseil. Selon deux témoins connus de la rédaction, le conseiller d’Etat fournit ce jour-là des informations en violation du secret de fonction. Il affirme, en les nommant, que « Giroud Vins aurait mis du vin étranger dans du vin valaisan ». Assassin, il ajoute une formule dont nos deux témoins se souviennent parfaitement : « Lorsqu’une personne a la tête sous l’eau, il faut la couler définitivement. »
Tel est pris qui croyait prendre
Dans toute cette affaire, l’IVV joue un rôle central. C’est elle qui a déposé en 2015 une plainte contre Dominique Giroud avec des indices censés prouver que ce dernier aurait mis du vin étranger dans du vin valaisan. L’IVV fournit des informations détaillées sur une transaction en particulier : l’importation, en 2007, d’un million de litres de vin argentin et chilien par la société Vincentre SA, présidée à l’époque par Dominique Giroud. Autour de cette transaction à priori banale pour ceux qui connaissent les rouages de l’industrie du vin, l’IVV échafaude toute une théorie permettant de conclure que ce vin a forcément été écoulé par Dominique Giroud sous la forme de vin AOC Valais. Si une procédure a bel et bien été ouverte, rappelons que la présomption d’innocence prévaut pour le vigneron. On ajoutera que, selon nos informations, le président de l’IVV, Yvan Aymon, est lui-même prévenu depuis mai 2018 pour calomnie et diffamation dans cette affaire. Pour lui aussi, la présomption d’innocence prévaut.
Cela dit, comme chacun sait, la famille Rouvinez occupe depuis toujours une place centrale au sein de l’IVV. Selon l’un des membres du comité de l’IVV, connu de la rédaction, elle a même joué un rôle-clé dans la décision de porter plainte contre Dominique Giroud. Autrement dit, lorsque l’IVV accuse Dominique Giroud de tricher, c’est un peu comme si la famille Rouvinez le faisait aussi. Dans ce contexte, nous sommes aujourd’hui capables de fournir une information qui fait s’écrouler l’argumentaire de l’IVV. En effet, selon une information obtenue de source juridique, il apparaît qu’une partie au moins du vin argentin en question a été revendu à… la cave Orsat à Martigny, qui appartient au groupe Rouvinez lui-même. Voilà une information qui ne devrait pas passer inaperçue au sein de l’IVV. A vouloir criminaliser des transactions tout à fait courantes et anodines dans l’espoir de faire tomber Dominique Giroud, on se tire parfois une balle dans le pied…
26.2.2019
Entre celui qui perd sa femme en se maintenant debout et celui qui trompe sa femme en se maintenant derrière, j’ai vite choisi mon camp.
20 minutes papier cite cet article AVEC LE NOM : lesobservateurs.ch Il doit y a voir un problème à quelque part.
Quand même étonnant que Yvan Aymon président de l’IVV et Christophe Darbellay mangent ensemble aujourd’hui au buffet de la gare de St Léonard! Peut-être pour accorder à nouveau leur violon?
J’espère que la girouette Darbellay finira là où elle doit finir.