J’ai regardé tous les discours sur l’état de l’union prononcés par des présidents américains depuis les années Carter, il y a quarante ans.
Certains de ces discours ont été médiocres (ceux de Carter, précisément), d’autres ont été insidieux et m’ont consterné ou mis en colère (ceux de Barack Obama tout particulièrement), d’autres m’ont paru superbes (ceux de Ronald Reagan surtout), le discours sur l’état de l’union prononcé par Donald Trump l’an dernier s’approchait de ceux prononcés par Ronald Reagan, celui prononcé mardi soir par Donald Trump rejoint les meilleurs discours prononcés par Ronald Reagan.
Dire que ce discours a été magnifique serait bien peu dire. Souligner que ce discours a été magistral serait très insuffisant. Aucun autre candidat républicain n’aurait pu gagner en 2016, et Trump a gagné parce qu’il est unique. C’est ce qui le rend unique qui fait qu’il a gagné d’ores et déjà son deuxième mandat et qu’il confirme qu’il entre dans l’histoire par la très grande porte. J’ai quelquefois été ému par des discours sur l’état de l’union (au temps de Reagan surtout). J’ai rarement eu les larmes aux yeux. J’ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux mardi soir. Tout ce qui fait la grandeur des Etats-Unis d’Amérique était dans ce discours, et tout ce qui fait que j’ai choisi d’en faire mon pays.
Donald Trump a rappelé tout ce qui fait des Etats-Unis un pays magnifique, exemplaire, grand dans tous les sens du terme. Et il a été très difficile à ses adversaires démocrates de grimacer quand il a procédé à ce rappel. Il a fait applaudir d’emblée des gens présents dans la salle et invités par lui : des héros de guerre, l’un des astronautes qui ont planté un drapeau américain sur la lune, une petite fille de dix ans qui se bat contre le cancer et qui a la force en elle de se battre pour d’autres enfants atteints de cancer, mais aussi des survivants de la Shoah qui ont dû leur survie à l’Amérique. Il a prononcé à nouveau des paroles intenses et puissantes contre le racisme et l’antisémitisme, pour Israël, pour la liberté et la dignité de l’être humain. Il a dénoncé l’ignominie du régime iranien avec les mots qu’il fallait, réaffirmé son soutien au peuple vénézuélien et à tous les peuples opprimés.
Il a bien sûr, énoncé le bilan de ses deux premières années de présidence, et c’est un bilan sans pareil. Le recul de la pauvreté aux Etats-Unis n’a jamais été aussi rapide et profond, le plein emploi fait monter les salaires, le taux de chômage n’a jamais été aussi bas depuis que les statistiques existent et il n’y a pas pénurie d’emplois, mais pénurie de personnes pour occuper les emplois disponibles et créés (plus de cinq millions d’emplois créés en deux ans). La croissance est soutenue. Les chiffres du crime et de la délinquance sont les meilleurs depuis plus d’une décennie. Non seulement les Etats-Unis sont devenus autosuffisants en termes de ressources énergétiques, mais ils sont exportateurs de pétrole et de gaz naturel et ne dépendent désormais de personne. Les Etats-Unis continuent à être la première puissance du monde en termes d’innovations technologiques.
Entendre l’énumération de tout cela a été incontestablement un moment douloureux pour les démocrates. Ils ont parfois applaudi (faute de pouvoir faire autrement), parfois grimacé, et je pense que le fait qu’ils aient grimacé pendant que Trump parlait de plein emploi et évoquait la disparition du chômage des Noirs et des Hispaniques ne leur a pas rendu service.Trump a aussi donné le très mauvais rôle aux démocrates. Il s’est présenté comme ce qu’il est : un homme qui veut rassembler les Américains et les faire avancer vers davantage d’accomplissements encore. Les démocrates n’ont pu s’empêcher de faire grise mine quand Trump a parlé en rassembleur.
Trump a aussi prononcé les paroles qu’il fallait en expliquant pourquoi le mur doit être construit sur la frontière sud, et il a expliqué que tant que la frontière resterait poreuse, des passeurs vicieux resteraient en action et abuseraient de gens croyant accéder au rêve américain mais qui finissent souvent dépouillés et violentés. Il a cité des exemples atroces. Les démocrates ont continué à faire grise mine, et il les a quasiment présentés comme complices des passeurs vicieux.
L’Etat de New York (gouverné par les démocrates) venant de voter une loi légalisant l’avortement jusqu’au neuvième mois, donc l’infanticide, Trump a rappelé le caractère sacré de la vie et a eu des mots très émouvants pour parler d’enfants qui risquent d’être assassinés sitôt nés. Le gouverneur de Virginie (démocrate) ayant envisagé de faire voter une loi du même type que celle qui existe désormais dans l’état de New York, Trump l’a explicitement dénoncé. Les démocrates ont pris un air très crispé. Trump a dénoncé aussi les méfaits du socialisme et a dit que jamais les Etats-Unis ne seraient un pays socialiste. Les démocrates se sont mordu les lèvres. Le reste de la salle a chanté : USA, USA.
Les chaînes anti-Trump (CNN, CBS, MSNBC) ont déversé leur fiel, comme toujours.
Elles ont été aussi consternantes que d’habitude. Stacey Abrams, candidate vaincue au poste de gouverneur de Georgia, a prononcé la réponse démocrate à Trump, et a dépeint une économie américaine en plein naufrage : elle était en dessous du degré zéro de la crédibilité. Elle semble vivre dans un pays étrange et lugubre qui n’est pas les Etats-Unis. Ce type de discours semble être tout ce qui reste aux démocrates, qui n’ont rien d’autre en stock, sinon des insultes et des accusations sans fondements contre Trump, qui a dénoncé ces accusations en disant que bien au-delà de lui, Donald Trump, elles nuisent au pays (ce dont les démocrates n’ont que faire).
Les femmes démocrates qui assistaient au discours s’étaient toutes habillées de blanc parce que c’était la couleur portée par les suffragettes qui demandaient il y a un siècle que les femmes aient le droit de vote : elles ne se sont, semble-t-il, pas encore aperçu qu’elles ont le droit de vote et qu’elles ont été élues représentante ou sénatrice. Il faudrait les informer.
Je n’ai lu que deux descriptions du discours de Trump dans la presse française, et elles reprenaient le fiel venu des chaînes anti-Trump : c’était prévisible.
Les sondages réalisés après le discours disent que 76 pour cent des Américains ont été convaincus par les propos de Trump (un record pour un discours sur l’état de l’union) et que 72 pour cent approuvent sa politique de lutte contre l’immigration illégale et sa volonté de sécuriser la frontière sud. Les journalistes des chaînes anti-Trump qui ont énoncé ces chiffres faisaient une tête d’enterrement : la même tête d’enterrement que le premier mardi de novembre 2016.
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