La chambre basse du Parlement indien a approuvé ce 8 janvier un projet de loi qui permet d'accorder la citoyenneté indienne aux réfugiés appartenant à diverses communautés religieuses à l'exception des musulmans.
La législation controversée, si elle était définitivement adoptée, concernerait les millions de personnes ayant fui ces dernières décennies le Bangladesh, le Pakistan et l'Afghanistan, où l'islam est prédominant, pour s'installer dans les régions septentrionales du pays.
En application de ce texte, deviendraient Indiens les hindous, les chrétiens ou encore les sikhs originaires de ces trois pays et ayant vécu au moins six ans en Inde. Ses détracteurs accusent le Premier ministre Narendra Modi et son parti nationaliste hindou de calcul politique à l'approche d'élections prévues d'ici le mois de mai.
Le vote du projet de loi, qui doit encore être approuvé par la chambre haute, a déclenché une deuxième journée de protestations dans l'Etat d'Assam, dans le nord-est du pays, qui a accueilli ces dernières décennies des millions de réfugiés des pays voisins. Les manifestants s'opposent non pas au fait que les musulmans sont exclus du champ de la loi mais au fait que le texte permet d'accorder la citoyenneté à des migrants de toute origine, qu'ils accusent de prendre le travail des populations locales.
L'Etat d'Assam, un territoire vallonné connu pour ses plantations de thé et peuplé de 33 millions de personnes, est le théâtre depuis des décennies de tensions entre groupes ethniques et tribaux locaux et migrants. Lors des manifestations du 8 janvier, des militants de l'Organisation des étudiants du nord-est (NESO) ont mis à sac les bureaux du parti de Narendra Modi dans cet Etat.
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Eux ont compris.
Même les Indiens, d’ordinaire si tolérants, perdent patience, c’est dire !