« A quelque chose malheur est bon », doivent se répéter en boucle Macron, Philippe et Castaner – le trio funeste –, en considérant l’aubaine que constitue l’attentat terroriste de Strasbourg. Il leur permet en effet de la jouer indignés devant la vaste foule des « gilets jaunes », et de leur faire la morale : « Comment peut-on oser manifester au moment de ce drame qui endeuille toute la nation ? Sans oublier que manifester ne ferait qu’ajouter du danger au danger… » Un attentat qui pour le moins scinde les « gilets jaunes » en deux camps, ceux qui tombent dans le piège émotionnel tendu par le gouvernement, et ceux qui ne croient pas au hasard et qui crient au complot. Ceux-là sont immédiatement taxés de complotisme, un terme qui va très loin dans ses significations et ses références historiques, et qui range ses adeptes entre les doux dingues et les fanatiques. Complot ou non, les services de renseignements fonctionnent particulièrement bien en France, il n’y a qu’à voir comment Gérard Collomb s’est esquivé juste avant l’explosion des « gilets jaunes ».
Et le Pacte ?
L’attentat a également le mérite de faire passer le scandaleux Pacte de Marrakech sur les migrations au second plan, du moins c’est ce que le gouvernement espère. Pas sûr que cela marche malgré le black-out des médias sur le sujet ; les réseaux sociaux et les organes de réinformation ne sont pas inactifs et il ne faudrait pas prendre les « gilets jaunes » pour des pommes golden. Un sujet qui devrait resurgir dans les revendications puisque, contrairement à ses promesses, le Premier ministre a finalement décidé d’exclure le thème de l’immigration du futur grand débat national.
Quant à Jacline Mouraud, de nuisible elle est devenue utile en déclarant que les « gilets jaunes » devaient quitter les ronds-points, probablement pour retourner devant leur télévision. Mme Mouraud appelle à « l’action intelligente », un concept qu’elle n’a pas encore défini. Très consciente de son image, on attend de voir son futur parcours politique.
De son côté, Nicolas Dupont-Aignan accuse avec raison le gouvernement d’instrumentaliser le drame de Strasbourg : « Je n’instrumentaliserai pas, comme le gouvernement, cet horrible attentat pour essayer de faire taire un peuple qui n’en peut plus de la manière dont il est gouverné et saigné… On ne va pas interdire la liberté d’expression dans notre pays parce que l’Etat est incapable d’assurer la sécurité face à des djihadistes. » L’élu, se contredisant dans la foulée, recommande cependant aux Français de ne pas venir manifester à Paris. Ce que demandent également plusieurs syndicats de police en réclamant une « trêve », arguant de leur fatigue et du fait qu’ils ne peuvent être partout à la fois. Que les forces de l’ordre veuillent associer les Français à leurs malheurs, c’est très bien, mais peut-être faudrait-il qu’à leur tour, le moment venu, elles s’associent aux malheurs des Français.
Xavier Darc
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