Les violences de Paris vues par un correspondant allemand : pas d’amalgame s’il vous plaît

Claude Haenggli
rédacteur/traducteur, Berne, Suisse
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Les violences de Paris vues par un correspondant allemand : pas d’amalgame s’il vous plaît

 

En marge des violences commises sur la place de l’Étoile et des dégradations subies entre autres par l’Arc de triomphe, la tentation est très forte d’en accuser les « gilets jaunes » et l’on peut déjà lire dans la presse française et suisse des titres mettant en cause ce mouvement, qui déplaît au système en place. Le gouvernement français serait toutefois bien avisé de ne pas faire d’amalgame, estime le correspondant allemand du site de réinformation Achgut, qui considère que ces actes de vandalisme ne peuvent être que le fait d’extrémistes, à voir la professionnalité des destructions et les slogans inscrits sur les murs du monument, au pied duquel se trouve la flamme du soldat inconnu, qu’heureusement les « gilets jaunes » ont protégée avec l’aide de la police.

 

https://www.achgut.com/artikel/paris_ohne_worte_und_bitte_keine_verschwoerungstheorien

 

Traduction (Claude Haenggli) : Les belles grilles, hautes de trois mètres, des bâtiments autour de la place de l’Étoile sont presque toutes renversées et démolies. J’aurais cru que seul un tracteur était capable d'effectuer ce travail, car elles sont tellement massives. Cela montre en tout cas qu’il s’agit d’un travail de « professionnels ». L’avenue Kléber et celle de la Grande Armée ont été les plus touchées. Les casseurs n’ont pas fait de différences. Que ce soit des brasseries, des pharmacies, des marchands de vins, des banques ou des compagnies d’assurance, leurs vitrines incassables épaisses de trois centimètres ont été enfoncées et sorties de leur cadre. Les fenêtres des habitants des étages des immeubles haussmanniens situés au-dessus ont été brisées et les façades de pierre souillées. Les inscriptions les plus fréquentes étaient d’ailleurs ACAB (All Cops Are Bastards). Aucun politicien français ne devrait être assez bête pour instrumentaliser ces excès de violence des casseurs, afin de diffamer ses opposants politiques, en sachant qu’il se mettrait en même temps à dos 75% de la population.

 

Claude Haenggli, 2.12.2018

 

3 commentaires

  1. Posté par JeanPaul le

    Je me demande (peut-être ai-je tort..) si le gouvernement est derrière les casseurs, ce qui permet de discréditer les gilets jaunes. Plus rien ne m’étonne dans notre société pourrie.

  2. Posté par aldo le

    @Maurice le 2 décembre 2018 à 22h55 Pas très difficile de lire le même journal autrement puisque les “journalistes” ne font pas leur boulot. Aujourd’hui la presse perroquet de plusieurs titres s’abreuve et pompe allègrement les nouvelles de l’AFP, la Pravda de l’Etat français 100% à sa botte. C’est déjà le cas depuis très longtemps en Suisse-Romande, une véritable pollution mentale. Des thématiques prédigérées permettent à un “journalisme” copier-coller d’exister pendant que ces rapports sont élaborés par des confrères recyclés au service de lobbys. Cette profession en surcapacité a des allures de nuisible social, exactement comme celle des avocats et bien d’autres. On a ainsi un sur-abondance de rapports “réchauffistes” qui donnent aux “journalistes” copier-coller, l’illusion du réchauffement planétaire…

  3. Posté par Maurice le

    Effectivement, c’est un rude travail de trier dans les informations suisses, car l’amalgame se fait allègrement, et il faut sans arrêt retraduire les informations noyant casseurs et gilets jaunes dans un même bain, ce qui prouve que les journalistes ne font pas leur travail. Je vais suivre à la lettre la citation de Karl Kraus qu’Ingrid Riocreux a relevée à propos de son récent “Marchands de nouvelles” :
    «Ne pas lire un autre journal, mais lire le même journal, autrement.»
    https://lesobservateurs.ch/2018/12/02/medias-la-nouvelle-inquisition/

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