Moins nombreux que la semaine dernière mais toujours mobilisés et soutenus par plus 80 % des Français pris à la gorge par les taxes qui s’accumulent sur leurs épaules et sur leur pouvoir d’achat, les Gilets jaunes – ceux qui n’ont pas fait le déplacement jusqu’à Paris – n’ont pas lâché le terrain.
Selon les chiffres annoncés par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui n’a pas de quoi se réjouir, 106 301 manifestants et 1 619 points de blocage contre plus de 2 000 la semaine dernière ont été recensés dans toute la France.
De Paris, où les Champs-Elysées sont devenus un champ de ruines, à Marseille en passant par Lille, Clermont-Ferrand, Toulouse ou encore Lyon, Bordeaux et Rouen, pour ne citer que ces villes, les Gilets jaunes étaient toujours sur le pont. Comme le samedi 17 novembre, les Gilets jaunes se sont levés comme un seul homme en dressant des barrages filtrants, en bloquant des routes, des ronds-points, des rocades, des accès aux supermarchés, des entrées et des péages d’autoroutes ou en organisant des opérations escargot, le tout émaillé de quelques scènes de violence du fait de quelques excités, comme ce fut le cas notamment à Béziers (environ 300 manifestants) où deux journalistes du quotidien régional Midi Libre ont déposé plainte pour dégradation de l’agence locale et des coups portés par des Gilets jaunes sur l’un d’eux, accusant le quotidien d’être « à la botte du gouvernement » et « vendu à Macron ». A Toulouse, c’est une équipe de la chaîne BFMTV qui a été prise à partie, verbalement, par une cinquantaine de Gilets jaunes.
Sur l’A6, les oubliés de la macronie ont provoqué de nombreuses perturbations à hauteur de Villefranche-sur-Saône, entraînant une déviation du trafic. Dans les Bouches-du-Rhône, plusieurs radars ont été pris pour cible par des manifestants. Du côté de Bordeaux, plusieurs centaines de Gilets jaunes ont défilé dans le centre-ville et ont tenté de pénétrer dans l’Hôtel de ville, avant d’être refoulés par les forces de l’ordre. Dans le Pas-de-Calais, ce sont quelque 1 700 manifestants qui, en plusieurs points, ont bloqué la circulation dans le département (des heurts ont eu lieu dans la nuit à Hénin-Beaumont entre Gilets jaunes encagoulés et force de l’ordre. Bilan : un véhicule de police incendié et sept blessés parmi les forces de l’ordre). A Limoges, près de 2 000 personnes ont défilé dans les rues et du fumier a été déposé devant l’hôtel de région. A Lille, 700 Gilets jaunes ont défilé dans le calme, entre 150 à 200 à Douai. Du côté d’Aurillac, un cortège de tracteurs a provoqué plusieurs bouchons. Au péage de La Gravelle, près de Laval, quelque 200 Gilets jaunes ont organisé une opération « péage gratuit », tout comme à Gerzat, près de Clermont-Ferrand, ou encore à Toulouse, où près de 250 motards « jaunes » se sont postés au péage de Muret. Ambiance détendue et ralentissements à Haguenau dans le Bas-Rhin. Opérations filtrage dans le Var, notamment à Bandol, Fréjus, Le Muy, Brignoles, Toulon… A Charleroi (Belgique), un rassemblement de Gilets jaunes a dégénéré en affrontements avec la police.
Ce week-end, la France était dans les choux. Sa magnificence Macron Ier était, elle, à Bruxelles et a précisé que mardi il annoncerait de nouvelles mesures pour calmer le jeu d’une indignation et d’un ras-le-bol populaire qui pourrait se reproduire samedi prochain.
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