Ce mardi était un jour important, historique même, pour le Canton de Vaud. Et qui dit jour historique répond Pierre-Yves Maillard. On sait tous qu'il ne faut pas tirer sur le messager quand il apporte de mauvaises nouvelles, mais quand le message est de sucre et de miel, alors il est bon d'être le messager, bien cadré par les photographes.
De quelles bonnes nouvelles le Conseiller d'État pouvait-il donc se prévaloir? Du "plafonnement" des primes d'assurance-maladie à 12% du revenu dans le Canton, dès le mois de septembre, et même à 10% dès 2019. "C'est un moment important", annonça Pierre-Yves matrMaillard.
Le canton a donné des exemples de l'impact du nouveau dispositif d'aide. Par exemple, une famille à Lausanne (deux adultes et deux enfants) avec un revenu déterminant de 90'000 francs qui paie aujourd'hui 1'080 francs pour la LaMal ne reçoit aucun subside. Ses dépenses représentent un taux d'effort de 14,4%.
Dès le 1er septembre, cette famille pourra toucher 180 francs de subside mensuel, ce qui réduira son taux d'effort à 12%. A partir de janvier 2019, le subside mensuel s'élèvera à 330 francs. La mesure de plafonnement aura alors atteint son but: la famille consacrera 10% de son revenu déterminant à ses primes d'assurance-maladie.
De l'argent gratuit! Qui ne serait pas d'accord pour recevoir un peu d'argent gratuit? Le système est tellement simple qu'il en est génial. On se demande d'ailleurs pourquoi les pingres qui nous gouvernent ont égoïstement décidé d'une limite à 12% et à 10%. Elle pourrait baisser de 2% chaque année, par exemple, jusqu'à 0%, et on en aurait enfin fini avec cette coûteuse assurance maladie lancée par la gauche il y a bien longtemps. Mieux encore, on pourrait continuer à baisser de 2% les années suivantes, et ainsi, passant dans le négatif, donner de l'argent aux assurés. Payer 0.- d'assurance-maladie et toucher quelques centaines de francs par mois, franchement, qui serait assez stupide pour dire non?
Avec l'argent gratuit, tout est possible. Dommage qu'il n'existe pas.
Les citoyens vaudois avec un organe fonctionnel entre les deux oreilles - ils sont de moins en moins nombreux - se doutent bien qu'il y a une arnaque quelque part. Les subsides versés pour les primes d'assurance-maladie viendront du budget de l'État, c'est-à-dire, des contribuables eux-mêmes.
Cela fonctionnera-t-il dans le Canton de Vaud?
Voyons rapidement les chiffres:
Cette politique, qui devrait toucher plus de 70'000 personnes dès l'an prochain, a un coût, a reconnu le conseiller d’État. La part des 10% dans l'ensemble des subsides se situera entre 50 et 60 millions de francs, auxquels il faut ajouter 10 millions pour le volet à 12% de fin 2018.
Des chiffres sous-évalués ("Ces sommes sont proches, mais tout de même supérieures à l'estimation annoncée lors du vote sur la RIE III" précise-t-on) et qui ne tiennent pas compte de l'augmentation annuelle des primes, elles-mêmes le reflet de coûts de la santé hors de contrôle en Suisse.
Le nombre de "subsidiés" va donc augmenter mécaniquement au cours des années qui viennent - dans beaucoup de communes, notamment Lausanne et Renens, ils représentent déjà une majorité - en même temps que les montants des subsides reçus par chaque famille. La conjugaison de ces deux effets fera rapidement exploser l'enveloppe destinée à les soulager et donc, in fine, les impôts.
Bien entendu, le marxiste de votre entourage (qui n'a pas un marxiste dans son entourage?) viendra rapidement éructer que "ce sont aux riches de payer" (sauf ceux qui sont membres du Parti, cela va de soi). Et c'est vrai: avec la progressivité de l'impôt, les riches paieront une facture bien plus élevée, que ce soit en valeur absolue ou en proportion de leurs revenus. Après quelques années de finances dans le rouge, lorsque les Vaudois réclameront furieusement une hausse d'impôt pour "préserver leurs subsides", les vilains riches seront dans le collimateur.
Mais Vaud n'est qu'un modeste Canton, et c'est là où le bât blesse. Il suffira pour un "riche" de faire quelques kilomètres pour se retrouver sous des cieux fiscaux plus cléments - et plus la matraque fiscale sera menaçante, plus l'incitation sera forte. Le résultat, on le connaît puisqu'il est le même depuis les décennies que la gauche applique ses recettes une fois au pouvoir: l'addition sera pour la classe moyenne.
Peu importe. Pour la gauche, c'est carton plein: des dizaines de milliers de familles vont désormais avoir le sentiment que leur survie économique dépend du bon vouloir de l'État social(iste) et voteront en conséquence ; des centaines de nouveaux fonctionnaires vont être embauchés pour gérer toute la paperasse et voteront en conséquence ; et lorsque le système s'effondrera dans quelques années, il aura fait illusion suffisamment longtemps pour qu'on accuse quelqu'un d'autre du naufrage.
"Le but politique est atteint", annonça fièrement Pierre-Yves Maillard mardi. On ne saurait mieux dire. La droite vaudoise - ou plutôt ce qui en tient lieu - est en échec et mat. Cela méritait bien une conférence de presse, le qualificatif de jour historique, et de nombreux sourires.
Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 29 août 2018
Cette fois je crois que M.Maillard a viré communiste et cette assistance sociale n’est pas une fièrté , une baisse d’impôt serait équitable pour alléger le porte-monnaie mais ce sera une hausse d’impôt,l’argent ne tombe pas du ciel et les subsides n’encouragent pas à travailler. Celui qui veut ruiner les riches va devenir pauvre et nous serons les assistés sociaux, ce n’est pas honneur mais historique oui! A la base le Suisse est un travailleur pas un assisté.
Pas de socialistes pour dire que cette Lamal est l’oeuvre d’une salope et d’une droguée et qu’on doit supprimer l’obligation, surtout pour les migrants qui n’ont jamais rien versé et qui font exploser la facture globale du social.