L’affaire Özil est plus qu’une querelle entre « sportifs »
Le joueur d’origine turque Mesut Özil, après avoir fait cadeau au président Erdogan de son maillot de l’équipe allemande (qui n’osait plus officiellement s’appeler « nationale »), a réalisé une piètre performance en Russie. À la suite de nombreuses critiques des mordus du football, il a donné son congé de l’équipe en prétextant une campagne « raciste » contre lui. Depuis, les commentaires se déchaînent et certains rappellent qu’il avait, ainsi que deux autres joueurs d’origine étrangère, toujours refusé de chanter l’hymne national allemand. Aussi longtemps que les succès étaient là, ce comportement était plus ou moins toléré. D'autres regrettent en revanche le départ de ce joueur, qui symbolisait la « multiculturalité » et la présence de l’Islam et des Turcs en Allemagne. Ils essaient comme toujours de disqualifier leurs adversaires en brandissant l'opprobre du racisme et du nationalisme. Ce qui ne pourrait être qu’un fait divers à reléguer dans les dernières pages de la presse de boulevard devient donc hautement politique. En effet, il révèle le partage de la société entre les immigrationnistes, pour qui la nation est une chose détestable et ceux qui pensent que des sportifs portant un maillot aux couleurs d’un pays devraient s’identifier pleinement à la nation qui leur a permis de jouer pour elle.
http://www.pi-news.net/2018/07/die-oezil-affaere-ist-hochpolitisch/
Traduction (Claude Haenggli) : L’affaire Özil est bien plus que celle d’un joueur qui se surestime et, en raison de sa longue déclaration en anglais pour prendre congé de « l’équipe », est hissé par des tireurs de ficelles au rang de victime d’un racisme allemand devenu fou. Il s’agit en fait de ce que l’utopie « arc-en-ciel » ne peut être portée aux nues que dans la mesure où les succès (ou l’argent de l’Etat pour les œuvres sociales) sont en mesure de cacher les contradictions et les différences.
Claude Haenggli, 24.7.2018
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