Marion Maréchal: « Une Europe des nations pour une civilisation chrétienne avec des naissances nationales, contre l’immigration, le libéralisme sauvage et la domination de la finance »

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Marion Maréchal a donné une interview le 11 juillet 2018 au Corriere della Serra, alors qu’elle participait à une manifestation culturelle en Ligurie à l’invitation du célèbre journaliste de la RAI, Gerardo Greco, grand spécialiste des USA.

Le Corriere della Serra note en préambule à l’interview que la nièce de Marine Le Pen « est souvent présentée comme un challenger possible de Macron lors de la future présidentielle ». Une opinion très répandue dans la presse et notamment aux USA, mais que l’ancienne députée du Front national dément régulièrement.

Principaux extraits de cette interview:

« Les Français partagent l’exaspération des Italiens sur les questions migratoires et européennes. Je trouve que le succès de Salvini est naturel, un succès qui n’est pas arrivé au même résultat en France à cause d’une loi électorale antidémocratique qui empêche des forces similaires à la Ligue, et parfois en plus grand nombre, d’arriver au pouvoir».

« Salvini défend les intérêts des Italiens, comme tout dirigeant avisé devrait le faire. Chaque peuple a ses propres spécificités mais nous sommes unis par une vision générale commune: sauvegarder l’identité, l’indépendance et la souveraineté de nos pays au sein d’une Europe forte et indépendante « .

« Macron a fait une grave erreur en insultant le peuple italien. Mais vous n’êtes pas les seuls destinataires de son mépris: il l’a aussi versé aux Français avec sa campagne anti Front National. Pour lui, la France est une start-up, l’Europe est un marché et les peuples sont un groupe d’individus interchangeables sans racines ».

« Il est clair que [Salvini] sert une politique commune contre les complices des ONG qui sont en faveur de la traite des êtres humains, en renvoyant les navires chargés de migrants dans leurs ports de départ et en organisant des centres d’accueil dans ces pays avec le soutien financier et humanitaire de l’UE. Cela concerne l’espace Schengen, car quand Merkel décide d’accueillir un million de migrants, elle les impose en réalité aux autres pays [de l’UE]. ».

« La politique électorale n’est pas le seul moyen de changer les choses. Gramsci enseigne que nous devons nous battre sur le plan culturel pour espérer gagner sur le plan politique. Aujourd’hui, les forces conservatrices avancent partout et le défi est de construire une classe dirigeante capable d’utiliser ce pouvoir avec sagesse et prévoyance. Nous avons donc décidé de créer l’ISSEP, pour former une nouvelle élite politique, sociale et économique qui agira en ayant le bien de notre pays à cœur « .

A propos d’une « hégémonie culturelle de la Gauche » elle répond: « La gauche continue à posséder les grands leviers des médias, de la culture et de l’éducation. Mais elle s’est renfermée dans son salon auto-référentiel, se séparant de la société réelle, qui se méfie de plus en plus de ses récits. Notre tâche consiste à proposer des points de référence alternatifs à la société « .

Question du CDS: Ne suffit-il pas Facebook et la télévision pour faire de la politique au 21ème siècle?

«Facebook et la télévision sont aujourd’hui fondamentaux pour se faire connaître et obtenir des voix. Mais ce n’est qu’une partie de l’activité politique. Ensuite, il y a la construction d’un projet de société et il est temps de réapprendre aux gens à avoir une vision de leur terre et à avoir une motivation qui dépasse les ambitions électorales et la notoriété. C’est l’objectif de l’ISSEP ».

Question du CDS: Viktor Orbán est réputé être un leader autoritaire. Est-ce exagéré ?

«Une Europe des nations qui défend une civilisation d’inspiration chrétienne luttant contre les excès du libéralisme et la domination de la finance et une politique de soutien aux naissances plutôt que le recours à l’immigration pour la relance de la démographie, voici la vision« autoritaire » d’Orbán. Avec cela il a remporté les élections avec 49% des voix et 70% de participation alors que Macron est arrivé au pouvoir en tant que président avec le moins de voix de toute l’histoire de la Cinquième république, et moins de 50% de participation … Laquelle des deux situations est la moins démocratique? ». Source: Corriere della Serra le 11juillet 2018

Emilie Defresne

 

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5 commentaires

  1. Posté par SD-Vintage le

    Aux USA, l’ennemi de la France c’était l’UE et l’Euro.
    Aujourd’hui, c’est “luttant contre les excès du libéralisme et la domination de la finance” : la France n’est pas vraiment un pays libéral !
    “la domination de la finance” fantasmée : Mme Maréchal va chercher des voix chez l’extrême gauche, qu’elle n’aura jamais. Le réservoir est à droite. Et ce n’est pas avec ce discours qu’elle va avoir les voix de droite. C’est du Marine bis. Personnellement je trouve cela pathétique. Dommage.

  2. Posté par Tillaume Guell le

    C’est exactement le discours que l’on souhaite entendre. Que du bon sens et une philosophie de recentrage politique autour de la nation et l’intéret général. Il est élémentaire que les soucis des Droits de l’Homme, la misère dans le monde et les migrations deviennent secondaires et non pas les seules bases pour construire le futur européen. Il est crucial de former une nouvelle élite politique qui n’aura pas les memes visions mondialistes propres aux bienpensants, souvent formés à l’école des Francs-Maçons et de l’ENA. Marion Maréchal a créé l’ISSEP à Lyon, une école pour que les cadres soient des personnes plus équilibrées avec une vision politique saine et cohérente.

  3. Posté par André Lazert le

    Discours bien construit

  4. Posté par miranda le

    De l’intelligence, du talent, de la noblesse. Belle personne qui redonne le goût à la France d’être la France.
    Mais quant à la finance, Marion devra s’entourer de spécialistes capables de lui démontrer que les financiers n’ont pas tous les pouvoirs entre leurs mains et qu’on peut les “assagir ou les contenir”.

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