Le coup d’œil de Philippe Randa.
Voici deux ans, on ne parlait que d’eux, les réfugiés. Puis, plus beaucoup, et ces temps-ci, quasiment plus du tout… Problème réglé ? Evidemment, non. Lesbos en est une des principales victimes : des centaines de milliers de réfugiés ont déjà transité par cette île grecque de 86 000 habitants qui héberge toujours près de 9 000 migrants : plus de 10% de sa population habituelle, donc.
La surpopulation dans les camps de réfugiés entraîne, on s’en doute, des troubles incessants : mendicité, insécurité et autres joyeusetés dont les répercussions sur le niveau de vie des autochtones sont de plus en plus dévastatrices.
Les « Grecs de souche » n’ont pas manqué de manifester jeudi 3 mai leur légitime colère de se voir imposer ce « vivre ensemble » dont ils se passeraient bien lorsque leur Premier ministre Alexis Tsipras est venu défendre le récent accord migratoire conclu entre l’Union Européenne et la Turquie.
Cet accord prévoit le versement par l’UE d’une deuxième enveloppe de trois milliards d’euros pour financer 70 projets éducatifs ou sanitaires, mais prévoyant aussi que « pour chaque Syrien renvoyé vers la Turquie depuis les îles grecques, un autre Syrien serait réinstallé depuis la Turquie vers l’UE », car la Turquie s’est engagée à freiner les traversées de la mer Egée et à récupérer tous les nouveaux migrants arrivant en Grèce, demandeurs d’asile compris.
Dans la réalité, bien évidemment, il n’en est… pas grand-chose. Pas suffisamment, en tout cas, pour alléger la pression migratoire sur Lesbos.
Dans l’Antiquité, l’île était réputée pour l’excellence de ses vins et l’œuvre poétique de Sapho. Gageons que le spectacle qu’elle offre aujourd’hui inspire aux héritières de la célèbre poétesse davantage de tristesse que de passions, fussent-elles quelque peu particulières.
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