Michel Garroté -- L'OLP veut la suspension de la reconnaissance d'Israël ! "Israël est un projet colonial qui n'a rien à voir avec les Juifs", a tout récemment allégué le président de l'Autorité palestinienne (AP) et chef du Fatah, Mahmoud Abbas, lors d'une conférence au Conseil central de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), dont Abbas est également le leader. Les 120 membres du Conseil central de l'OLP se sont réunis à Ramallah pour examiner la riposte à la reconnaissance par le président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël. Après avoir critiqué l'absence du Hamas et du Djihad islamique à cette conférence, Abbas a réitéré son opposition à toute intervention américaine dans les négociations entre Israéliens et Palestiniens.
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"Trump a effacé Jérusalem par un tweet", a-t-il lancé. "Nous disons à Trump que nous n'accepterons pas son plan, l'affaire du siècle s'est transformée en claque du siècle, et nous leur rendrons cette claque", s'est-t-il agité, faisant référence à l'offre de paix américaine. Abbas a également accusé les Européens d'avoir "placé les Juifs ici pour défendre leurs intérêts dans la région". "L’ambassadeur américain David Friedman est un colon opposé au terme d’occupation. C’est un être offensant, et je n’accepterai aucune rencontre avec lui", a ensuite fustigé Abbas. "Notre position est d’avoir un Etat palestinien avec les frontières de 67 [c'est une ligne de cessez-le-feu et non pas une "frontière"] et avec Jérusalem-Est comme capitale, ainsi qu’une solution juste pour les réfugiés", a-t-il ajouté.
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Quant à La situation faite aux Palestiniens dans les pays arabes n'intéresse personne, souligne un journaliste palestinien ! Les grands médias se moquent de la crise provoquée par la nouvelle loi irakienne et de l'exode de milliers de familles palestiniennes. Pour les journalistes, rien n'a d'intérêt hormis une poignée de Palestiniens lanceurs de cailloux près de Ramallah. Une Palestinienne qui gifle un soldat israélien focalise les caméras plus facilement que l'apartheid arabe contre les Palestiniens. Et les dirigeants palestiniens, ils sont bien trop occupés à souffler le feu contre Israël et Trump pour se préoccuper du traitement que les pays arabes réservent à leur peuple.
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Michel Garroté pour LesObservateurs.ch
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La « Palestine »
Questions à propos d’un nom
La création récente d’un État palestinien nous invite à nous interroger sur l’origine de cette dénomination : d’où vient ce nom de Palestine?
Le fruit d’une transformation
La forme actuelle du nom résulte de transformations, à travers les siècles, du mot hébreu Pelishtîm, que nous transcrivons Philistins. C’est ainsi que les Israélites nommaient une bande de guerriers que les Égyptiens appelaient Pereset, et les Assyriens, Palastu. L’ancien historien grec, Hérodote (Ve siècle av. J.-C.), nous parle de Palaistinè (Palestine), contrée située entre la Phénicie (Liban) et l’Égypte. L’empereur Hadrien, au début du IIe siècle ap. J.-C., à la suite de sa conquête du Proche-Orient, crée en cette région la Provincia Palestina, désignée du seul nom de Palestina à partir du IVe siècle de notre ère jusqu’à nos jours. Nul ne peut douter de l’origine exacte de ce nom: il fait directement référence aux Philistins, mais sous la forme assyrienne répandue par les Grecs.
Au début, la seule région visée par ce vocable, soit le « Pays des Philistins », ne dépassait guère la bande de terre très fertile qui s’étend de la région de Gaza jusqu’à la hauteur de Yafo (Tel Aviv); cinq villes figurent comme des centres de grande importance politique: Gaza, Ascalon, Ashdod, Gath et Eqrôn, aussi connues comme la « Pentapole (cinq villes) philistine ». À compter de l’époque grecque, c’est toute la région comprise entre la mer Méditerranée (Grande Mer), à l’ouest, et le Jourdain, à l’est, puis le Liban, au nord, et l’Égypte, au sud, qu’on désigne sous le nom de Palestine.
Qui sont donc ces Philistins?
Comme c’est le cas pour plusieurs peuples de l’Antiquité orientale, nous ne connaissons les Philistins que par les textes bibliques, qui nous les présentent comme de méprisables ennemis (incirconcis), pouvant compromettre sérieusement la présence israélite en Terre Promise. Tout au long de la période des Juges (XIIe et XIe siècles av. J.-C.), ils attaquent les nouveaux habitants du pays, les empêchant même de s’implanter dans cette riche bande côtière. C’est la tribu de Dan qui avait hérité de cette région, mais elle la perdit précisément à cause de la domination philistine, ce qui la força à se trouver un autre territoire. C’est tout à fait à la frontière nord du pays qu’elle finit par s’installer, ce que le livre des Juges nous raconte longuement (Juges 17-18). C’est de ce récit qu’émerge la belle figure de Samson dont la bravoure même entraîne sa mort à Gaza. À partir de l’an 1050 environ, la pression philistine atteint le coeur du pays. Les Philistins n’ont-ils pas défait les troupes israélites allant jusqu’à prendre comme butin l’objet le plus précieux pour la foi d’Israël, l’arche d’alliance? Ils traverseront même le pays en son entier pour y tuer le premier roi d’Israël, Saül, sacré roi pour unifier les forces militaires des tribus israélites et se porter à l’assaut de cet ennemi devenu invincible. Au cours des guerres de Saül contre les Philistins, un jeune héros commence à se manifester: le futur roi David. Sa victoire sur le géant Goliath illustre bien le péril que représentent les Philistins et annonce leur prochaine défaite, épisode final de deux siècles de terreur. Dans la suite de l’histoire d’Israël, ces Philistins, survivant à Gaza, à Ascalon et à Ashdod, et que les conquérants assyriens rencontrèrent lors de leur expédition en Égypte ne connurent que de rares et brefs moments d’influence militaire et politique.
Pour en savoir davantage…
Mais qui sont-ils donc, ces Philistins? Une moisson de découvertes archéologiques nous permet de répondre à cette question. Et d’abord, en Égypte, à la fin du siècle dernier, des textes assez nombreux et précis et de longs bas-reliefs qui les illustrent avec force détails. Puis les très riches fouilles archéologiques, plus récentes et toujours en pleine expansion, effectuées dans le territoire philistin lui-même, apportent d’autres informations. On peut maintenant écrire une histoire, à la fois politique, culturelle et religieuse des Philistins. D’autres chroniques suivront donc celle-ci, qui n’est au fond que leur introduction.
Pour le moment, rappelons-nous que le nom Palestine vient de ce groupe d’étrangers, ennemis mortels d’Israël naissant. Voilà un bel exemple d’un caprice inattendu de l’histoire : la Terre Promise porte sans aucun doute possible le nom le moins approprié de toute son histoire!
Guy Couturier, CSC