Oskar Freysinger, fondateur de l’UDC Valais en 1999 et chef du Département de la formation et de la sécurité (DFS) de 2013 à 2017 s’exprime en exclusivité pour notre média à propos de l’actualité récente liée à la crise migratoire.

L’Italie se dit débordée par l’afflux de migrants en Méditerranée et demande aux autres ports européens d’ouvrir un accès aux bateaux chargés de migrants, africains pour la plupart. Qu’en pensez-vous?

Toute la politique migratoire de l’Italie et d’une partie des pays de l’UE consiste à créer un appel d’air. De cette manière, on ne fait qu’amplifier le problème au lieu de le circonscrire. La très grande majorité de ces migrants n’ont aucune chance d’obtenir l’asile, sont sous-qualifiés, difficilement intégrables et vont, pour beaucoup d’entre eux, finir à l’assistance sociale, grevant ainsi lourdement les finances publiques des pays d’accueil. L’Italie tente de répartir le problème au lieu de prendre le taureau par les cornes. Elle devrait cesser de jouer les passeurs et de recueillir les soi-disant réfugiés à quelques encablures des côtes libyennes.

Paris et Berlin ont évoqué un code de conduite à mettre en place pour les ONG qui portent assistance en Méditerranée aux migrants et qui sont accusés d’être en contact avec les passeurs. Pensez-vous que ce serait une mesure souhaitable?

Un code de conduite ne suffit pas. Il faut des sanctions sévères et des moyens pour traquer les fraudeurs, car la migration orchestrée, en dehors du fait qu’elle fait le beurre des ONG et de l’industrie du social, n’est rien d’autre qu’une traite d’humains qui crée de faux espoirs et met en péril des vies.

De son côté l’Autriche se dit prête à rétablir ses contrôles à la frontière italienne et à déployer l’armée. Quelles pourraient être, selon vous, les conséquences pour la Suisse?

Les passeurs dirigent systématiquement les flux migratoires vers les « ventres mous » qu’ils détectent. Si les frontières se ferment une à une, la dernière frontière encore ouverte sera submergée par une arrivée massive de migrants. Il ne faut pas se leurrer : Schengen-Dublin est mort. Il ne peut en être autrement dès lors que les frontières extérieures de l’espace Schengen ne sont pas étanches et que tout le monde ne joue pas le jeu. Pour ne pas être débordée, la Suisse va devoir elle aussi fermer ses frontières.

Le 13 juin dernier, la Commission européenne a engagé des procédures d’infractions contre Prague, Varsovie et Budapest qui refusent d’appliquer la clé de répartition des demandes d’asile dans l’UE. Quel est votre avis sur ce bras de fer?

C’est ahurissant ! Ça signifie que les mauvais élèves punissent les bons. Que ceux qui n’ont pas le courage d’agir veulent faire porter le fardeau de leur incompétence par d’autres. N’oublions pas que la Pologne et la Hongrie sont situées à la frontière extérieure de l’espace Schengen et que la Hongrie, en particulier, a parfaitement rempli son contrat, contrairement à l’Italie. On peut même dire que la Hongrie est un des seuls pays européens à appliquer correctement l’accord de Schengen. Il est donc particulièrement choquant de voir que ceux qui ont péjoré la situation par leur politique permissive cherchent à punir ceux qui ont agi de manière responsable.

L’édition 2018 du plus grand festival de rock suédois a été annulée suite à plusieurs viols et agressions sexuelles cette année. Une réaction?

Les statistiques concernant les viols commis par des migrants sur de jeunes Suédoises sont éloquentes depuis deux décennies. Au lieu d’agir, les responsables politiques ont toujours préféré fermer les yeux en ne reconnaissant pas le lien entre l’augmentation des viols et la migration. Aujourd’hui, ça se paie cash. Pour ne pas avoir eu le courage de s’attaquer au problème à la base, les Suédois sont désormais empêchés de vivre en sécurité comme bon leur semble. Ce concert annulé n’est que le début de contraintes qui ne cesseront de grandir.

Que vous inspire le cas de Chadrac Akolo, joueur congolais en voie de naturalisation du FC Sion qui a demandé l’asile politique à la Suisse en 2010 et qui a finalement choisi de jouer pour le Congo plutôt que pour la Suisse?

S’il peut jouer au football pour le pays qui prétendument le persécute, cela prouve que sa demande d’asile n’était pas justifiée et qu’il ne cherche qu’à profiter des largesses de son pays d’accueil. D’autre part, on peut s’interroger sur sa volonté réelle de s’intégrer en Suisse.

Propos recueillis par Alimuddin Usmani, le 6 juillet 2017

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