Si la situation n’était pas si dramatique, il y aurait sans doute de quoi sourire, et peut-être même rire, devant les gesticulations de ce gouvernement Philippe, qui se prépare à prolonger et même à intégrer dans sa nouvelle loi antiterroriste certaines mesures d’un état d’urgence que ni lui, ni ses prédécesseurs, n’ont été capables de faire appliquer.
Le cas emblématique de Djaziri
Dernier exemple en date : l’attaque perpétrée lundi par l’islamoterroriste Adam Djaziri contre un fourgon de gendarmerie mobile sur les Champs-Elysées (Présent d’hier). Alors que, état d’urgence aidant, la capacité de nuire des terroristes musulmans devrait quasiment être réduite à néant, voilà qu’un djihadiste maintes fois signalé et archi-connu de nos services de renseignement a encore la liberté de frapper et de faire des victimes sur notre sol.
Rappelons que ce Français d’origine tunisienne avait déjà fait l’objet d’une fiche de recherche Interpol en 2013. Que les autorités grecques, ayant repéré ses nombreux allers-retours entre la Turquie et la France, avaient alerté Paris dès 2014. Fiché S depuis 2015 par nos services de renseignement, il n’avait cependant eu aucune difficulté à renouveler son autorisation de détention d’armes en 2017, les agents administratifs chargés d’instruire ces demandes n’ayant, comble de l’absurdité, pas accès au fichier des personnes recherchées ou surveillées. Enfin, convoqué par les agents du renseignement au printemps dernier, il avait pu se permettre de « sécher » ce rendez-vous, sans pour autant déclencher immédiatement l’alerte générale. Bref, devant un tel catalogue de négligences et d’incompétences, les bras nous en tombent de consternation.
L’état d’urgence factice
Cependant, le cas Djaziri n’est pas le seul à être révélateur du caractère factice de cet état d’urgence sous lequel nous vivons. Edifiant est aussi le rapport 2017 du Conseil d’Etat, présenté mardi par son vice-président Jean-Marc Sauvé. On y apprend notamment que près de 40 % des mesures coercitives (assignations à résidence, perquisitions administratives, saisies de documents, fermetures de lieux de culte, etc.) prises dans le cadre de l’état d’urgence et contestées devant une juridiction administrative ont été jugées « illégales » en 2016.
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