Une porte ouverte était organisée ce samedi à Boissy dans l’ancienne maison des Sœurs des Sacrés-Coeurs.
« We are the world ! We are the children ! » La chanson résonne ce samedi matin dans la cour de l’ancienne maison des Sœurs des Sacrés-Coeurs de Boissy-Saint-Léger. Dans le chœur, sous l’œil bienveillant des religieuses et d’élus, les bénévoles et les réfugiés donnent de la voix. Une journée porte ouverte était organisée pour fêter l’installation de 13 Afghans, Congolais, Béninois…
Une histoire exceptionnelle de solidarité qui a commencé il y a quelques mois. La belle maison de la rue de l’église n’était plus adaptée aux Sœurs qui vivent depuis peu dans une nouvelle habitation. « Elles sont venues nous voir pour leur ancienne maison car nous nous occupons de personnes en situation d’exclusion, précise Gérard Vauléon, président départemental de Solidarités nouvelles pour le logement (SNL). Grâce à l’aide de deux associations, nous avons pu monter le projet ».
Par leur biais, des réfugiés célibataires arrivent. Ils seront hébergés ici au moins jusqu’à la fin 2018. Mais il faut gérer la structure. En six jours, un financement participatif permet de récolter 18 000 €. Avec le bouche-à-oreille, on passe d’une demi-douzaine de bénévoles à une trentaine.
« Il y a eu un engagement énorme, lance Sylvie Fabre, la coordinatrice. Rien que ce matin, un bénévole a apporté un vélo pour qu’un réfugié puisse aller travailler lundi matin ».
« Cette maison était devenue trop grande pour nous, sourit Sœur Jeanne. On est très contentes qu’elle revienne à des réfugiés. On a donné ce qu’on a pu [Les Soeurs n’ont quasiment rien emporté, NDLR].
Le maire (PS) Régis Charbonnier a fait part de sa « fierté ». « 68 nationalités vivent à Boissy, a-t-il rappelé. Toutes les structures municipales seront ouvertes gratuitement aux réfugiés ».
Abdou Tawfiq, 28 ans, qui a fui l’Afghanistan en laissant sa famille, savoure sa nouvelle habitation. Quand on lui demande pourquoi il se sent bien ici, il n’hésite pas une seconde : « Parce qu’on y est en sécurité. »
On accueille des hommes jeunes, en âge de se battre qui disent eux-mêmes avoir fui l’Afghanistan en y laissant leur famille, donc leur mère, leur sœurs qui risquent de se faire violer sans protecteur, leur père qui ne peut les défendre.
Autrefois on appelait ces types des déserteurs et on les passait au peloton d’exécution.
Maintenant on les appelle des réfugiés et on les accueille à bras ouverts, et ce sont ceux qui renâclent à payer pour les nourrir qui se font traiter de fachos!
Nos sociétés sont en pleine inversion des valeurs.
“Toutes les structures municipales seront ouvertes gratuitement aux réfugiés ».
Français passez votre chemin !