L’1dex est-il la Sainte Inquisition?

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Aujourd’hui est paru sur l’1dex, blog valaisan fortement politisé, un billet mettant en cause le patron d’un établissement public sédunois réputé.  Le sieur en question s’en serait pris à des personnes d’origine étrangère ainsi qu’à leurs enfants.

Il ne s’en est pas fallu de plus pour que l’anathème du racisme soit brandi et l’appel au boycott lancé (« Bonjour à tous les sages qui refuseront à l’avenir de partager un verre au Café X, ne désirant pas être contaminés par l’esprit du lieu ! »). On ne plaisante pas avec la discrimination raciale, personnification du mal de la religion moderne.

On verra sans doute dans les heures qui suivent la polémique enfler, les journalistes n’ayant généralement pas grand chose d’intéressant à dire. Peut-être même la LICRA et son nouveau président s’en mêleront-ils. Bref, le prétexte est idéal à un procès moderne en sorcellerie. Qu’on dresse le bûcher!

Je ne peux pas l’assurer à 100% mais il me semble avoir été présent lorsque s’est déroulée l’altercation dont il est question. Comme j’ai autre chose à faire que de tendre l’oreille à tout ce qui se dit autour de moi, je ne peux pas certifier de quoi que ce soit. Néanmoins j’ai un vague souvenir concernant le fait de « dégueulasser les chaises ». Ce qui ne correspondrait pas tout à fait à la description faite par l’1dex de la situation. Mais comme je l’ai dit, je ne suis sûr de rien, donc je m’abstiendrai de traiter du contenu de la discussion en question.

En revanche, il me semble intéressant de faire émerger quelques éléments de réflexion autour de cette question.

Si une parole raciste a réellement été proférée publiquement et que la/les victime(s) se sent(ent) suffisamment offensé(s) pour réagir, alors des lois existent pour sanctionner celui qui en est l’auteur. Je n’ai pas grande considération pour cet acharnement à pourfendre le blasphème, mais c’est comme ça, elles existent et on peut s’en servir.

Si donc ces lois existent, pourquoi donc jeter l’auteur du délit présumé à la vindicte populaire? C’est à la justice de se prononcer et non à la presse! Dans une société un tant soi peu évoluée, les chasses aux sorcières ne devraient pas être tolérées. On ne jette pas les gens à la vindicte populaire, on ne rassemble pas la populace en colère en vue de mener la traque aux déviants. Que celui qui a fauté paie devant la justice et qu’on n’en parle plus!

Ce rassemblement citoyen brandissant torches et fourches réclame la mise à mort du suspect. Lorsque le boycott d’une entreprise est proposé, un mécanisme est mis en branle et, s’il aboutit, sa finalité est la fermeture de l’entité économique en question. Agir de la sorte, c’est tenter de poser une interdiction de travailler sur la tête de celui qu’on exècre. Ainsi que sur celle des employés qui, eux, ne sont ni suspects ni coupables de quoi que ce soit. Faire ce que fait l’1dex, c’est remettre en question le droit fondamental au travail de chacun. Pour des gens qui osent se prétendre défenseurs des droits de l’homme, c’est un comble (cf article 23 de la déclaration universelle des droits de l’homme).  L’ombre d’un Torquemada sanguinaire prêchant une parole d’amour plane sur l’1dex…

Cet élément devrait d’ailleurs amener ceux qui n’ont pas encore compris que le jeu politique n’est qu’une vaste blague à s’interroger sur les demande de transparence du financement des partis politiques. N’est-ce pas là la brêche pour délier les mains de légions d’inquisiteurs enragés, d’ouvrir la porte aux persécutions des sorciers des temps modernes? A méditer.

Enfin, last but not least, je relève encore qu’un simple fait divers (réel ou pas) est monté en épingle pour accuser autrui du pire crime devant le clergé moderne. Peu importe si depuis des lustres des bataillons entiers d’étrangers ont pu boire un verre tranquillement sur la terrasse en question sans être importunés. Vous pouvez donc faire 1000 fois les choses normalement, un seul dérapage (pour autant qu’il soit véridique) suffit à tout effacer. Et à vous inscrire au fer rouge durablement sur le front l’étiquette infamante du racisme.

Au secours, la Sainte Inquisition est de retour!

 

Extrait de: Source et auteur

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