C’est désormais chose faite. Mercredi, Tim Barrow, représentant du Royaume-Uni auprès de l’Union européenne, remettait au président du Conseil européen Donald Tusk la lettre officielle de son Premier ministre Theresa May par laquelle le gouvernement britannique invoque l’article 50 du Traité de Lisbonne pour enclencher le processus de sortie de l’UE.
Les deux camps ont désormais deux ans pour négocier les conditions de la rupture. « Nous quittons l’Union européenne mais nous ne quittons pas l’Europe », souligne Theresa May qui appelle les Européens à négocier un nouvel accord global et met en garde contre l’absence d’accord. Dans le domaine commercial, d’abord, auquel cas les échanges entre le Royaume-Uni et l’UE seraient soumis aux règles de l’Organisation mondiale du commerce, et dans le domaine de la sécurité, surtout, où tous ont intérêt à poursuivre la meilleure coopération possible pour lutter contre la menace terroriste. Par cette lettre, Theresa May appelle aussi ses partenaires à donner la priorité aux intérêts des citoyens, sachant que nombre de citoyens de l’UE, y compris des Français, résident et travaillent au Royaume-Uni et nombre de Britanniques font de même dans l’UE. Autre point important pour le Royaume-Uni, il s’agit de préserver la paix en Irlande du Nord, et en particulier de ne pas rétablir les contrôles aux frontières avec la République d’Irlande.
Les européistes de service à Bruxelles et dans les capitales européennes sauront-ils afficher le même pragmatisme et résister à la tentation de punir le Royaume-Uni de sa décision dans l’espoir futile de dissuader les autres candidats potentiels au départ ? En d’autres termes, sauront-ils se comporter pour une fois en dirigeants compétents et raisonnables, obsédés avant tout par le bien commun ? Pour le moment, ils réclament 60 milliards d’euros aux Britanniques et voudraient empêcher nos voisins d’outre-Manche de récupérer leur pleine souveraineté en matière d’immigration, alors que c’est justement ce point qui avait fait pencher la balance en faveur du Brexit lors du référendum de juin 2016. Le Parlement européen demande même que les Britanniques continuent d’appliquer les futures règles européennes sur lesquelles ils n’auront eu aucune influence et dont ils ont souhaité se libérer !
Cependant, contrairement à ce qu’a prétendu Donald Tusk en recevant la lettre des mains de Tim Barrow, l’UE n’est pas « plus unie et déterminée qu’auparavant ». Au contraire, elle n’a jamais été aussi divisée et Londres le sait bien.
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