La BBC a été victime d'une «dépression nerveuse collective» après le résultat du référendum de juin 2016, explique le député britannique Julian Knight, rédacteur d'une lettre signée par quelque 72 membres du Parlement britannique. «Les médias privés sont libres d'adopter l'attitude qu'ils veulent et de promouvoir telle ou telle position politique», a-t-il argumenté, «mais pour la BBC, c'est différent».
«Le Brexit est un enjeu des plus importants pour notre pays», commence ainsi la lettre adressée au directeur général de la BBC, Lord Hall of Birkenhead. «Sur le sujet, la BBC a l'obligation toute particulière d'apporter des preuves et de veiller à présenter les arguments [pour et contre] de façon aussi neutre que possible», réclament les députés signataires, en majorité des conservateurs mais parmi lesquels on compte aussi trois travaillistes et dix députés du Parti unioniste démocrate irlandais.
La BBC court le risque de s'aliéner une partie de son audience
Selon Julian Knight, lequel s'était prononcé pourtant pour le «remain» en juin 2016, la BBC prend ainsi le risque de se couper de ceux des Britanniques qui ont voté pour le Brexit (52 %), et de façon plus générale des eurosceptiques. La BBC a de son côté contesté les accusations de partialité, faisant savoir par l'intermédiaire d'un porte-parole qu'elle couvrait «les événements politiques et financiers de façon responsable et impartiale». Toutefois, dernier exemple en date, un numéro du magazine télévisé consacré au monde agricole Countryfile du 19 mars s'est attiré les foudres des internautes britanniques.
Une séquence du programme télévisé s'efforce de démontrer que la sortie du Royaume-Uni pourrait causer l'effondrement de certaines activités agricoles, lesquelles seraient privées de la main d'œuvre bon marché des travailleurs saisonniers étrangers. Certains internautes, après avoir vu l'émission ont ainsi dénoncé une «propagande pro-Union européenne».
D'autres ont témoigné sur Twitter avoir eu l'impression de regarder une émission de campagne électorale.
Le 13 mai 2016, soit dix jours avant le scrutin, la patronne du FMI Christine Lagarde avait prévenu que le produit intérieur brut du Royaume-Uni s'effondrerait en cas de victoire du «oui» au Brexit. Depuis, dans la perspective de la sortie du pays de l'Union européenne, en lieu d'une récession le PIB a finalement crû de plus d'1,8 % pour l'année 2016, loin devant la France, avec seulement 1,1 % de croissance.
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. Et pour 2017 les économistes ont relevé leurs prévisions de 1,4 à 2%. Après avoir passé l'obstacle de la chambre des Lords, Theresa May doit lancer la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 29 mars.
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