La Russie et la Turquie ont entièrement normalisé leurs relations après une grave crise diplomatique, se sont félicités les dirigeants des deux pays, en prônant le renforcement de la coopération tous azimuts.
«Nous avons achevé le processus de normalisation. Nous ne voulons plus utiliser ce mot», a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, lors d'une conférence de presse au Kremlin avec Vladimir Poutine.
«Nous sommes déterminés à améliorer encore les relations essentielles et particulières entre les deux pays», a-t-il précisé, ajoutant notamment s'attendre à ce que la Russie lève complètement ses sanctions contre Ankara.
Les relations turco-russes connaissent une embellie depuis plusieurs mois après une grave crise diplomatique née de la destruction en novembre 2015 par l'aviation turque d'un avion militaire russe au-dessus de la frontière syro-turque.
La Russie, qui avait qualifié cet acte de «coup de poignard dans le dos», avait introduit de larges sanctions économiques contre la Turquie en représailles.
Mais en été 2016, Poutine et Erdogan ont commencé à aplanir leurs différends, le locataire du Kremlin ayant alors ordonné de lever la majorité des sanctions visant Ankara, notamment dans le domaine du tourisme.
«On peut constater que nos relations sont redevenues celles d'un vrai partenariat, avec une coopération multiforme», a souligné Vladimir Poutine.
«Nous considérons la Turquie comme notre partenaire le plus important», a-t-il assuré.
A l'issue de cette réunion de plusieurs heures, les deux dirigeants ont signé un plan de coopération jusqu'à 2020 pour stimuler les échanges commerciaux, le président turc jugeant possible qu'ils puissent atteindre dans l'avenir 100 milliards de dollars.
La Russie et la Turquie se sont également mis d'accord pour poursuivre une coopération active dans la lutte contre les groupes terroristes, avant tout contre l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie, notamment au niveau des services de renseignement, a indiqué Vladimir Poutine.
Moscou, dont l'aviation appuie l'armée syrienne, et Ankara, qui soutient les rebelles, sont avec Téhéran garants du cessez-le-feu entré en vigueur en Syrie fin décembre et parrains des négociations de paix d'Astana visant à trouver une solution à la crise syrienne.
Le 7 mars, les chefs d'état-major turc, américain et russe ont examiné en Turquie les moyens d'améliorer leur coordination en Syrie afin d'éviter des affrontements entre les forces rivales que leurs pays appuient contre l'EI.
Lire aussi : Moscou et Washington seraient-ils en train de s'accorder sur le conflit syrien ?
Extrait de: Source et auteur
Et vous, qu'en pensez vous ?