L’Europe centrale et l’armée européenne

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Europe centrale – L’idée d’une armée européenne n’est pas nouvelle. Et à l’heure où Donald Trump est vu par certains comme un potentiel fossoyeur de l’OTAN, l’idée d’une armée européenne revient sur le devant de la scène.

Il y a un an, l’Allemagne et les Pays-Bas annonçaient le début de création d’une force commune. « L’Armée Européenne est notre objectif sur le long terme, » déclarait alors le ministre de la Défense allemand Ursula von der Leye.

Fin août 2016, les dirigeants du groupe de Visegrád avaient rencontré Angela Merkel et avaient exprimé leur souhait, pour une Europe post-Brexit, d’avoir sa propre armée. Sobotka, le premier ministre tchèque et Orbán, le premier ministre hongrois, avaient tous les deux exprimé clairement leur souhait de voir l’avènement d’une armée européenne, indépendante de l’OTAN. Quant au président du PiS au pouvoir, Jarosław Kaczyński, véritable éminence grise du gouvernement polonais, il s’était prononcé en faveur de réformes institutionnelles de l’UE qui pourraient forger une confédération d’Etats nations avec un président en charge de la puissance militaire commune.

Le 22 novembre 2016, les députés européens ont approuvé un projet de « Schengen militaire ». Le député européen d’Estonie Urmas Paet avait alors estimé que la sécurité de l’Europe était devenue très fragile. Avec ce vote, les députés européens ont décidé de dépenser un demi-milliard d’euros annuel pour développer le projet d’armée commune.

Au même moment, le ministre polonais des affaires étrangères, Witold Waszczykowski avait déclaré à ce propos que « Le temps pour la création d’une armée de l’UE n’est pas encore venu… Avant d’en arriver à une armée de l’UE, nous devons faire beaucoup de choses en terme de sécurité frontalière, de coopération dans le renseignement. L’armée pourrait devenir une sorte de résultat final ».

En Autriche, le populiste Heinz Christian Strache, favori au poste de chancelier lors des élections législatives de 2018, regrette la soumission de l’Europe à l’OTAN – dont l’Autriche ne fait pas parti. Dans un entretien accordé au Kleine Zeitung le 26 février 2017, il plaide en revanche en faveur d’une armée paneuropéenne et dotée de l’arme atomique.

HC Strache insiste que son projet est purement défensif. « Nous avons deux tâches principales : réguler l’économie et assumer la défense. Ce sont là les deux piliers, tout le reste est secondaire », estime le politicien autrichien.

« Si nous créons une armée européenne, nous pouvons nous protéger nous-mêmes ». À cette fin, Strache affirme que le moment est venu de sortir « d’une OTAN subordonnée aux États-Unis » et de poser les bases de l’armée communautaire. Ce qui se conçoit comme « un pas concret à moyen terme ».

Dans le cas contraire, nous resterons sous le mandat des États-Unis qui ne cherchent qu’à nous faire payer pour le service de leurs propres intérêts et pour le financement de leur industrie militaire. Il faut donc arrêter de nourrir les États-Unis, assure le successeur de Jorg Haider.

Tous les conflits des pays européens avec la Russie peuvent être résolus par la voie diplomatique, précise-t-il, tout en prévenant Bruxelles que « l’on ne doit pas tomber dans l’isolement, consécutivement à la critique de la Russie et du président Trump ». Strache ajoute enfin que pour créer une « Europe continentale forte », il faut organiser une zone de libre-échange avec la Russie.

En Hongrie, le ministre des affaires étrangères Péter Szijjárto a affirmé que la Hongrie soutenait l’idée. « Le gouvernement hongrois soutient les préparatifs pour le projet de création d’une armée conjointe européenne et l’objectif de rendre l’Europe capable de mener des opérations d’établissement et de maintien de la paix dans des régions voisines, » a déclaré le ministre début mars.
Pour la Hongrie, il s’agit selon le ministre des affaires étrangères de lutter contre le terrorisme et sécurisant conjointement le continent. Cependant, aucun propos relatif à l’OTAN.

La création d’un quartier général pour les armées de l’UE semble montrer que le projet avance à grands pas, même si la responsable de la diplomatie de l’Union dément : « Il ne s’agit pas d’une armée européenne, je sais que ce qualificatif circule, c’est plutôt une façon plus efficace de faire notre travail militaire ».

 

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