Politique / Fillon fait plier les Républicains – Journal du 7 Mars 2017

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Au sommaire de ce JT du 7 Mars 2017 : 1) Politique / Fillon fait plier les Républicains ; 2) Union Européenne / La grande reculade ? ; 3) Economie / Menace de choc pétrolier en 2020 ? ; 4) Média / Vers une plus grande indépendance des médias ? ; 5) International / Algérie : Bouteflika fête ses 80 ans ; 6) L’actualité en bref.

1) Politique / Fillon fait plier les Républicains

Échec et Mat. François Fillon a fait plier son camp une fois pour toute. Après des cabales et des polémiques pour l’inciter à se retirer de la présidentielle, les cadres des Républicains ont finalement dû faire profil bas et renouveler leur soutien… certains sans doute à contre coeur.

 

Pas de départ de Fillon, pas de plan B et un bon nombre de couleuvres à avaler… Voilà le menu prévu pour un certain nombre de Républicains qui ont un peu trop abusé des coups de pression. Après un week-end réussi pour François Fillon, notamment avec le coup de force du Trocadéro, la dernière salve du comité politique de lundi soir est passé à côté. Face à la détermination du candidat à ne pas partir, tous ont dû se ranger docilement derrière lui en s’asseyant une bonne fois pour toute sur leur rancoeur.

 

Depuis le début du Penelope Gate, les Républicains souffraient d’une hémorragie de cadres, la plupart étant d’une sensibilité centriste ou juppéiste, mais depuis quelques jours, d’autres personnalités, plus à droite, notamment des sarkozystes… commençaient à quitter le navire… Mais la tempête calmée, point de naufrage à l’horizon… Ils sont donc nombreux à vouloir saisir une bouée pour remonter à bord… faisant fi du semblant d’orgueil qu’il leur restait. L’ancien porte-parole de François Fillon, Thierry Solère, avait tenu bon jusqu’à vendredi dernier. Il était un fidèle soldat, parmi les plus teigneux même, pourtant, la mise en examen et les fuites du radeau ont finalement eu raison de lui… Si près du but donc, 3 jours avant le soutien renouvelé des Républicains, Solère a pris la poudre d’escampette. L’ancien partisan de Bruno Le Maire a eu autant de bol que d’honneur… il rame à contre-courant pour rentrer au bercail… “Si tu reviens, j’annule tout” aurait-il marmonné la dernière fois que quelqu’un l’a croisé.  Thierry Solère était d’ailleurs présent à la réunion de lundi soir et a donc voté pour le soutien de François Fillon… une tentative de rapprochement sans doute. L’intéressé a toutefois affirmé qu’il ne souhaitait pas redevenir porte-parole du candidat…
Un autre trio avait également commencé à tourner le dos à Fillon… l’équipée Pécresse, Estrosi, Bertrand. La première, juppéiste pendant la primaire, n’est pas à son premier revirement. Toutefois, avec le renoncement définitif du maire de Bordeaux lundi matin, la présidente du conseil régional d’île de France a vu ses espoirs de plan B bel et bien enterrés… Valérie Pécresse va donc sans doute pagayer jusqu’au candidat pour réclamer de la sollicitude…

Aux Républicains infidèles s’ajoute sans grande surprise l’UDI… Soutien du bout des lèvres du candidat Fillon depuis le début, les centristes nourrissaient l’espoir de voir Alain Juppé renaître de ses cendres consumées à la primaire pour revenir tel un Messie… Caramba encore raté ! Toutefois, une partie des UDI avait déjà fait le pas vers Macron, les restes n’auront qu’à suivre le chemin déjà tracé…

Quoi qu’il en soit, les lâcheurs et les autres ont été confrontés à un fait inédit et auquel ils ne s’attendaient pas… Un candidat qui ne fléchit pas. En effet, François Fillon, attaqué dans tous les sens depuis plus d’un mois, ne veut pas reculer. Reculer, c’est mourir ! Et effectivement, s’il consentait à s’effacer… il tomberait indéniablement dans l’oubli éternel, il n’aurait aucun avenir politique. Alors que son attitude d’homme qui va au bout des choses finit par revêtir un caractère d’homme fort… Que l’on attaque certes, mais qui refuse de céder. A tel point que l’acharnement médiatique et judiciaire pourrait bien faire l’effet inverse et rendre sympathique un candidat auprès d’électeurs qui n’étaient initialement pas conquis. Et ça, François Fillon, dont l’image effacée et fébrile est désormais chose passée, ne peut l’ignorer. D’ailleurs, l’étude Filtéris / Euromédiations, qui avait déjà prédit la victoire de Fillon à la primaire, le place en 2e position au 1er tour, à 0,5 points de Marine Le Pen et donc devant Emmanuel Macron, à 20,75 %.(ILLU http://www.media-web.fr/presidentielle-2017-nouvelle-mesure-filteris-euromediation-78-104-2469.html )
L’autre force du candidat est bien entendu son élection par voie de primaire. Si le procédé est parfois critiqué, voire considéré comme contraire aux institutions de la 5e République pour certains, l’élection du candidat de la droite et du centre a viré à l’aubaine pour Fillon. De ce vote, il tient sa légitimité et son argument principal pour refuser de renoncer à la présidentielle. Face à lui, tout autre candidat apparaissait au mieux comme parachuté, au pire, comme illégitime et bafouant la démocratie.

Face à cette tempête donc, Fillon semble sortir vainqueur, affaibli mais vainqueur. Il n’a pas plié devant les juges, il n’a pas plié devant ses détracteurs, pas même devant ses “amis”. Il n’a rien lâché et c’est peut-être cette stratégie qui lui offrira la victoire, au mépris de ce qui lui est – légitimement ou non – reproché. Ce qui ne fait pas mourir rend donc bel et bien plus fort. Une popularité à la hausse que Fillon pourra d’autant plus percevoir si son propre camp le laisse enfin… faire campagne.
Et si l’affaiblissement du camp Républicain fait les choux gras de la presse, le Parti Socialiste passe quant à lui entre les gouttes médiatiques… Pourtant, la situation est bien loin d’être idyllique et la ligne Hamon ne fait pas l’unanimité.

 

 

“Un mal-être”, voilà comme le tenant du perchoir, Claude Bartolone, décrit le sentiment d’une partie du PS à l’égard de la politique menée par le candidat Hamon. En effet, la ligne calquée sur l’extrême gauche du breton ne ravit pas les cadres socialistes… et pour cause. Hamon était de loin le candidat le plus à gauche de la primaire… et s’il a été élu par les électeurs à la Belle Alliance Populaire, il est bien loin d’être majoritaire dans son camp.

Autre problème, la ligne de Benoît Hamon ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de Jean-Luc Mélenchon… le charisme en moins. Le parti sortant est d’ailleurs crédité de 13 % environ, comme le candidat de la France Insoumise… Une sacrée contre-performance pour ce qui était l’un des 2 premiers partis de France.

Il faut dire qu’il n’y a rien de surprenant… Après l’élection de Hamon pour réinstaller le PS à l’Elysée, les menaces d’explosion étaient déjà pointées du doigt. En effet, mis à part les partisans d’Arnaud Montebourg, tous apparaissaient très à droite de Benoît Hamon… Toute une partie qui ne se retrouve plus dans la ligne du désormais candidat. A cela s’ajoute donc les très mauvais chiffres dans les sondages, qui ne poussent pas les socialistes à tenir leur rang, tant leur survie aux prochaines législatives est en suspens. L’accord avec l’écologiste Yannick Jadot a crispé encore davantage… En effet, l’alliance engendre une image encore plus à gauche et … s’est faite au prix de nombreuses investitures vertes… plus que les écologistes n’auraient pu l’espérer par leur propre moyen… Hamon a donc montré ses qualités de stratège en réussissant à signer un pacte où il était perdant – perdant…
Au PS, personne n’est dupe et il faudra plus qu’une Christiane Taubira en porte-parole pour resserrer les rangs. Les éléphants du parti ont déjà raccroché les gants. Stéphane Le Foll, Jean-Marie Le Guen ou Claude Bartolone sont en retrait pour laisser faire la nouvelle génération… Ils déplorent toutefois timidement le manque d’ouverture de Benoît Hamon. En effet, pour lui, il semble inutile de donner des gages à l’aile sociale démocrate ou sociale libérale du mouvement.

Face à cette fermeture d’esprit, mais surtout face aux pronostics tristounets, la tentation Macron devient donc un réel tiraillement qui échappe désormais à la discrétion.

Depuis le début de la campagne, François Hollande n’a fait aucun signe en direction de Benoît Hamon, le candidat de son parti. Le soutien du président et de ses proches envers Emmanuel Macron est un secret de Polichinelle… il pourrait finir par être public. En effet, ce soutien apparaîtrait finalement comme tout bénef’. Plus en accord avec leur ligne, il est surtout gage de plus de places de députés… (ILLU https://www.valeursactuelles.com/politique/hollande-se-donne-un-ultime-devoir-faire-perdre-marine-le-pen-71352) la priorité affichée des socialistes sera de faire battre Marine Le Pen, et Macron leur semblera le meilleur candidat pour cela… Leur argumentaire est donc déjà tout trouvé…


Et si Marine Le Pen se retrouve comme souvent la cible de tous les partis, c’est qu’elle navigue toujours en tête des sondages. Avec plus de 27 % des intentions de vote, la présidente du Front National semble assurée de se qualifier au second tour. Le Monde publie d’ailleurs une étude révélant qu’1 Français sur 3 était en accord avec les idées du Front National et prêt à voter pour le parti. Des tendances qui ne peuvent que conforter Marine Le Pen dans sa campagne. Lundi, elle était en déplacement devant les adhérents de la CPME. Face aux petits patrons, la présidente du FN a envoyé de nombreux signaux en rappelant ses principales mesures telles que la fin des délais de paiement dans les commandes publiques, la taxation sur les importations, la fin du RSI, et bien sûr, la préférence française.

 

Jean-Claude Martinez, n’a pour le moment réussi qu’à réunir 2 parrainages. Mais à 10 jours de la clôture des dépôts de signatures, 4 candidats ont rejoint François Fillon dans la course à l’Elysée. Si le candidat Républicain réunit le plus de parrainages avec 1789 signatures, Benoît Hamon en totalise 1039 et Emmanuel Macron 1074. Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière est à 557 et Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout La France à 559. Marine Le Pen, avec 483 signatures est donc assurément dans la course… à l’instar du candidat de l’UPR, François Asselineau… qui est déjà parvenu à réunir 480 présentations. Jean-Luc Mélenchon est quant à lui un peu à la traîne avec 356 parrainages… Notons qu’Alain Juppé, le plan B démissionnaire de la droite, a recueilli 242 signatures…

 

 

2) Union Européenne / La grande reculade ?

Changement de cap pour l’Union Européenne ! Entre acceptation d’une UE à plusieurs vitesses et redynamisation de l’Europe de la Défense, les dernières annonces de Bruxelles ont tout du “coup politique” pour enrayer la poussée électorale des populistes et des eurosceptiques…

 

Manœuvre politique ou changement de cap ? ! Chacun pourra se faire sa propre idée des dernières déclarations qui ont suivi le “mini-sommet” de Versailles lundi et qui rassemblait les dirigeants français, allemands, italiens et espagnols. C’est le Président de la République française qui le premier s’est exprimé sur le sujet.

 

Avancer à un rythme différent, une idée qui ne déplait pas à la chancelière allemande Angela Merkel dont l’intervention était une copie de celle de François Hollande.

 

Même son de cloche du côté du premier ministre italien Paolo Gentiloni, même si ce dernier a pris plus de pincettes en estimant pudiquement que l’Europe peut connaître des niveaux d’intégration différents.

 

Ces déclarations sont en rupture avec l’esprit qui anime les dirigeants européens depuis le début des années 1990 et qui consiste à toujours réclamer plus d’intégration de tous les Etats membres et surtout un élargissement du nombre de pays. Une construction communautaire qui s’est faite au détriment du camp de ceux qui ont longtemps porté la voix d’une Europe limitée au noyau initial des six fondateurs : le Benelux, l’Italie, la France et l’Allemagne.

Le même jour à 280 km du mini sommet de Versailles, à Bruxelles en Belgique, Federica Mogherini chef de la diplomatie européenne évoquait la mise en place d’une capacité militaire de planification, entendre l’ouverture d’un Quartier Générale opérationnel européen…

 

A l’heure où les puissances étatsuniennes et russes pèsent de tout leur poids dans des conflits comme la guerre en Syrie, cette annonce en forme de renouveau de l’idée d’une Europe de la Défense à de quoi séduire. Ces deux événements : les déclarations contre l’intégration à outrance et le développement d’une Europe de la Défense ont de quoi pâlir jusque dans les camps eurosceptiques et populistes. Deux événements qui arrivent à point nommé alors que 2017 est une année d’élection en France comme en Allemagne…

 

3) Economie / Menace de choc pétrolier en 2020 ?

Sommes nous menacés par un nouveau choc pétrolier ? C’est en tout cas ce qu’un rapport de l’Agence internationale de l’énergie laisse entendre. D’après cette organisation, en 2020, les prix du pétrole brut pourraient exploser. Explication, Natasha Koenigsberg.

 

On oublie vite, mais de 2011 à  2013, le baril de pétrole brut avait atteint des sommets, dépassant les 120 dollars… quand il tourne aujourd’hui autour des 50 dollars… A la pompe, le litre de diesel pouvait parfois atteindre les 1 euro 50 dans certaines stations, et même parfois les 2 euros pour le super sans plomb dans certaines stations parisiennes… à l’inverse, quand les prix du pétrole brut ont touché le fond, on pouvait faire le plein de diesel à moins d’un euro le litre…

Quelle menace l’agence internationale de l’énergie agite-t-elle ? Celle d’une remontée brutale, et durable, des prix du baril de pétrole brut.. Certains économistes prédisaient, voici quelques années, que le baril pouvait atteindre les 200 dollars, voire, les 250 dollars..

Pour étayer ses menaces ou ses avertissements, l’AIE souligne un fait avéré : les dépenses en matière d’exploration pétrolière, la recherche de nouveaux gisements, sont au plus bas depuis plusieurs années… C’est la conséquence directe de l’effondrement du prix du baril de pétrole brut, qui décourage les géants du pétrole de chercher de nouveaux gisements, plus difficiles d’accès, donc, plus chers à exploiter que le prix actuel du pétrole sur les marchés.

Seulement, si les prix du pétrole brut devaient augmenter de manière significative dans les prochains mois ou années, les premières victimes ne seraient pas occidentales, contrairement à ce qui s’est passé en 1974 et 1979… En effet, la consommation d’hydrocarbures baisse lentement mais sûrement en Europe…  notamment parce que les voitures sont plus sobres, ou parce que les maisons chauffées au fuel sont mieux isolées. D’après l’AIE, si les prix du pétrole brut explosent, ce sont surtout les pays émergents qui souffriront, et en premier lieu, la Chine et l’Inde…

Une chose est sûre : Donald Trump, décrié par ses adversaires pour son soutien à l’exploitation des gaz de schiste, aura en fait eu raison.. dès son arrivée à la Maison Blanche, il a levé les restrictions mises en place par son prédécesseur qui rendaient la recherche de nouveaux gisements compliquée sur le sol américain. Techniquement, les Etats-Unis sont le premier pays  producteur de pétrole au monde, et la seule super puissance, avec la Russie, à être indépendante énergétiquement.

 

4) Média / Vers une plus grande indépendance des médias ?

Le CSA veut renforcer la loi sur l’indépendance des médias ! Alors que les Français ne font plus confiance aux journalistes qu’ils jugent orientés et dirigés par des intérêts financiers, une loi promulguée en novembre dernier se donnait pour objectif de remettre la déontologie au centre du jeu médiatique. Hermine Risoli

 

Une loi pour rien ! Promulguée le 14 novembre dernier, la loi sur l’indépendance des média impose aux radios et aux chaînes de télévision de se doter d’un comité d’éthique chargé de veiller au respect des principes déontologiques. Une volonté de créer un garde-fou pour éviter des situations de blocage comme celle qu’a connu Itélé en 2016 avec sa mobilisation contre son nouveau patron Vincent Bolloré.

Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a ainsi publié une série de recommandations afin de garantir un semblant d’efficacité. Il suggère de ne pas se contenter d’un comité par groupe ou par entreprise mais d’en établir un par station ou par antenne. Le CSA propose également d’augmenter le nombre de membres dans ces conseils, initialement fixé à 5, mais aussi de ne pas les rémunérer, de leur donner la possibilité d’élire leur président et de les obliger à se réunir au moins une fois par trimestre. Ces comités auront pour mission principale de faire respecter la déontologie journalistique au sein des organes de presse, déontologie fondée sur “la liberté, l’indépendance et le pluralisme”.

Mais le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel reste sceptique, et pour cause ! La plupart, voire la totalité, des titres de la presse française est aux mains de grands dirigeants plus ou moins proches du pouvoir ou ayant déclaré leur soutien à un certain… Emmanuel Macron. En effet, si la diversité des médias pourrait donner l’illusion d’une pluralité, l’effet est trompeur. Il suffirait de citer les noms de Lagardère, Bouygues, Dassault ou encore Bolloré pour frôler l’exhaustivité des patrons de presse.

Pour ces grands patrons, vendre de l’information présente un double intérêt  : disposer d’un levier d’influence politique et réaliser des profits. Au-delà de ces éléments, financer les médias permet de s’assurer une certaine discrétion des titres dans d’éventuels cas d’affaires gênantes mais aussi d’assurer une promotion publicitaire dans le cadre de leur activité commerciale.

Afin d’accorder leur violon : dirigeants du privé et du public, politiques et journalistes bien placés, se retrouvent régulièrement à l’occasion de réunions très privées, c’est le cas notamment du Siècle…

 

La loi de novembre 2016 ne remet évidemment aucunement en question les activités très privées du Siècle et ne fait que donner quelques gages déontologiques à une profession souvent vendue au pouvoir. La remise en cause du financement public des média n’a par exemple jamais été évoquée.

 

5) International / Algérie : Bouteflika fête ses 80 ans

Un anniversaire en trompe-l’oeil ! Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika a fêté ses 80 ans le 2 mars dernier. Au pouvoir depuis 18 ans, il pourrait briguer un 5ème mandat présidentiel malgré une santé chancelante. Thibault Bastide

 

Abdelaziz Bouteflika ne compte pas lâcher le pouvoir ! Le président algérien, dont la santé est plus que fragile, pourrait se lancer dans un nouveau mandat… le 5ème. Au pouvoir depuis 1999, Bouteflika n’est plus le même depuis l’AVC qui l’a frappé en 2013. Ses activités publiques sont réduites au minimum ce qui provoque l’indignation de ses opposants qui avaient appelé à l’application de l’article 88 de la Constitution algérienne qui prévoit l’état d’empêchement.

Et pourtant, Abdelaziz Bouteflika souhaite prouver qu’il est toujours le chef de l’Etat en prenant quelques décisions majeures comme en 2015 quand il choisit de mettre à l’écart le général major Mohamed Médiène, responsable des services de renseignement.

Alors que les rumeurs sur sa mort allaient bon train, il choisit fin 2016, de se rendre, en fauteuil roulant, à l’inauguration de l’opéra d’Alger et du nouveau Palais des Congrès.

La santé d’Abdelaziz Bouteflika interroge pourtant toujours de plus en plus. En effet, la vie politique algérienne frôle le néant et les élections législatives de mai prochain peinent à susciter de l’engouement.

Dernier fait en date, le président algérien n’a pas été en mesure de recevoir Emmanuel Macron lors de sa visite à Alger, mi-février. Plus grave, il a été obligé d’annuler sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Le parti au pouvoir, le Front de Libération National, tente par tous les moyens de cacher la misère présidentielle à grands coups de communiqués tentant de rassurer la population.

Le secrétaire général du FLN évoque même la possibilité d’un cinquième mandat en 2019 !

Depuis plusieurs semaines, des rapports de service de renseignement étranger évoqueraient la possibilité d’une guerre de succession et prédisent un chaos imminent en raison de l’impasse politique et de la chute notamment du prix du pétrole.

Dans ce contexte, les autorités algériennes ont tout intérêt de laisser croire que le président est encore apte au pouvoir. La France, elle, peut s’inquiéter. En cas de crise grave de l’autre côté de la Méditerranée, les flux migratoires en provenance d’Algérie pourraient atteindre des sommets !

 

6) L’actualité en bref

 

Denis Baupin s’en sort bien ! Une enquête préliminaire ouverte à l’encontre du député écologiste pour harcèlement et agression sexuelle a été classée lundi sans suite pour prescription. Le parquet de Paris a pourtant estimé que certains faits étaient susceptibles d’être qualifiés pénalement. 14 femmes avaient formulé des accusations mais seulement 4 avaient porté plainte.

Denis Baupin a indiqué ce mardi son intention de déposer plainte contre Europe Ecologie les Verts pour diffamation et contre les 4 plaignantes pour dénonciation calomnieuse.

Les journalistes de Libération en flagrant délit de grand remplacement volontaire. Ce mardi, les abonnés numériques du quotidien ont eu la chance de découvrir une édition spéciale rédigée par des réfugiés surdiplômés – pas très représentatifs des clandestins débarqués en masse en Europe – qui nous livrent leur vision de la France. Une idée qui devrait plaire aux lecteurs du journal qui ne risquent pas de voir de différence avec les éditions classiques.

Pharrell Williams fait officier de l’ordre des arts et des lettres ! Le chanteur américain a été décoré lundi à Paris, par le ministre de la Culture Audrey Azoulay. Un comble pour un individu qui ne parle même pas la langue de Molière. Le producteur a par ailleurs invité les jeunes “qui lui ressemblent dans ce pays” à prendre exemple sur lui.

Mahmoud Ahmadinejad sur Twitter ! Lettre ouverte au Président Trump, activité sur les réseaux sociaux où il s’exprime en anglais, l’ancien président iranien tente par tous les moyens un retour sur la scène politico-médiatique. Celui qui a été écarté de l’élection présidentielle par le Guide Suprême, a aussi annoncé son soutien à son ancien vice-président exécutif, Hamid Baghaie.

 

 

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