Après sept heures de débat mercredi le Conseil National a finalement entériné la loi d'application de l'initiative "Contre l'immigration de masse" - une loi tellement vide de contenu que personne, pas même les parlementaires qui l'ont votée, n'ose prétendre qu'elle respecte la Constitution.
Un tel aveu constitue une première. Comme le relevèrent certains UDC à Berne, pareille situation pose la question du serment que prêtent les parlementaires au début de leur mandat, lorsqu'ils jurent de la défendre.
Selon l'article 121a de la Constitution, la Suisse doit gérer de façon autonome son immigration. Il instaure la préférence nationale en matière d'emploi et des plafonds annuels d'immigration toutes catégories confondues - dont l'asile et le regroupement familial - et enfin, empêche le pays de signer tout traité contraire à ces dispositions. Le peuple suisse connaît bien le texte suite à l'énorme campagne qui eut lieu en 2014 autour de l'initiative contre l'immigration de masse.
A contrario, la loi d'application qui sera prochainement sous toit demande que les offres d'emploi soient publiées aussi auprès des offices régionaux de placement. C'est à peu près tout.
La Constitution avait déjà été allègrement violée au mois de mai lorsque le Conseil Fédéral décida de voter l'extension de la libre-circulation à la Croatie. A cette occasion, il contrevint de façon flagrante et indiscutable à l'article constitutionnel, en plus de renier ses propres engagements du lendemain du 9 février.
L'UDC hurla son indignation dans l'indifférence générale. Avec leur profondeur de réflexion coutumière, les médias se réjouirent de ce cette déconvenue. Le grand public, lui, resta parfaitement apathique. Il n'y avait donc aucun doute que cette entorse à la Constitution ne serait pas unique. Nous en avons un nouvel exemple aujourd'hui. Il sera suivi de beaucoup d'autres.
Écrivons-le en toutes lettres: la Constitution helvétique n'est plus qu'un morceau de papier sans valeur. Un texte inspirant l'action politique, mais de façon abstraite, sans contraintes. Une sorte de feuille de route purement symbolique dont chaque dépositaire de l'autorité - gouvernement, parlement, justice - pourra s'éloigner autant que nécessaire, selon ses objectifs idéologiques et politiques du moment.
Pour la classe politique, les avantages sont immédiats: les initiatives populaires relèvent désormais du folklore. Par exemple, la récente initiative pour la "primauté du droit suisse" sur le serpent de mer du droit international n'a plus aucune raison d'être. Qu'elle soit refusée et on s'en réjouira ; qu'elle soit acceptée et on l'inscrira dans la Constitution avant de l'ignorer royalement.
Les politiciens ne prennent même plus cet air contrit qu'ils arboraient au lendemain d'initiatives populaires gênantes, comme l'internement à vie des criminels dangereux ou l'interdiction pour les pédophiles de travailler avec des enfants. L'expression populaire n'est déjà plus qu'une démonstration d'humeur ponctuelle que seul un crétin, un politicien UDC par exemple, prendrait au sérieux.
Les faits donnent raison à ceux qui méprisent la démocratie directe. Le peuple vote pour des initiatives et élit ensuite des représentants qui les foulent aux pieds. La faute en revient évidemment à la classe politique et aux médias, mais la responsabilité finale incombe indiscutablement aux électeurs qui choisissent d'être cocus.
Les protestataires les plus lucides continueront bien évidemment à se tourner vers l'UDC, la gratifiant d'un ou deux pourcents supplémentaires tous les quatre ans, mais cela n'a guère d'importance. À ce rythme un basculement du rapport de force n'arrivera pas durant ce siècle, la majorité des deux tiers du centre-gauche du Parlement continuant entre-temps à faire comme bon lui semble.
Qui s'avoue réellement surpris par ce qui se passe à Berne? Les signes de cette dérive, nombreux et concordants, s'étalent devant nos yeux depuis des années. L'épisode de l'immigration de masse n'est qu'une étape supplémentaire, médiatiquement porteuse car concernant un sujet qui cristallisa le débat en son temps.
Ce mercredi, malgré un débat-fleuve, la partie était jouée depuis le début. Tous les partis politiques hormis l'UDC choisirent de ne pas prendre le risque de se fâcher avec Bruxelles, de ne pas renégocier le sujet de la libre-circulation avec l'UE, d'ériger les bilatérales en Veau d'or intouchable. L'Union Européenne n'a même pas eu à hausser le ton: les négociateurs helvétiques ont capitulé en rase campagne, avant que le moindre coup de feu ne soit tiré, avant même que l'étendard de l'adversaire ne soit aperçu. Cinglant contraste avec le courage anglais...
En 1992, les Suisses votèrent contre l'adhésion à l'Union Européenne. Depuis ce fâcheux accident, la classe politique travaille à rendre le pays euro-compatible et à lier les mains de ce peuple revêche, redéfinissant la signification de la démocratie directe au besoin. Par habitude, naïveté et pusillanimité, la grande masse des citoyens laisse faire.
On a refusé à la classe politique l'honneur de devenir membre de l'Union Européenne ; elle choisit aujourd'hui d'en devenir l'esclave - et tant pis s'il faut jeter la Constitution aux orties pour cela.
Stéphane Montabert - Sur le Web et sur Lesobservateurs.ch, le 23 septembre 2016
vu:
les rentiers s’installant en Suisse
Je pense qu’il y a plus de rentiers suisses qui s’installent à l’étranger que le contraire vu le coût de la vie en Suisse.
STP ne sors pas des arguments stupides dans ton texte.
Ces politocards sont consternants, des laquais du politburo de Bruxelles; sans fierté et déloyaux.
De qui es-tu le laquai, de quel politburo?
Si l’on peut remarquer que la Suisse contrôle relativement bien les flux migratoires (conséquence de sa bonne santé financière) il faut tout de même bien se dire que la prospérité de la Suisse est probablement plus due à d’anciens réfugiés étrangers et non pas à un hypothétique paysan champion du Hornus. Je ne connais pas de cas où l’apport de visions nouvelles a été défavorable à un pays. Par excellence, mentionnons les USA pays d’immigration en opposition à l’Europe en général pays d’émigration.
Grossièrement on peut dire comme pour une entreprise: une entreprise qui embauche va bien et une entreprise qui débauche ne va pas si bien que cela. Un pays où on immigre va bien et celui ou on émigre va mal.
Si je ne suis pas, dans ces temps de menaces terroristes, pour une immigration sauvage, il n’en reste pas moins qu’une suppression pure et simple de l’immigration serait scier la branche sur laquelle on est assis. Donc le tout c’est de le faire de manière raisonnable et ne mettons pas tous nos malheurs sur les immigrants. La connerie est uniformément répartie, sans notion de frontière.
Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens
Je suis d’accord, maintenant qu’il est Suisse, la barque est pleine.
Jean Naipas
Quant on voit le résultat des votations du 25 septembre, ont peut en effet se dire que le peuple suisse est cocu et content de l’être. La peur orchestrée par tous les opposants à AVS+ a atteint son but, alors que cette initiative était donnée gagnante au début de la campagne. Le fait que l’économie verte ait subi le même sort prouve que les discours écologiques n’ont aucun écho si le confort individuel actuel est éventuellement menacé…
Résultats détaillés des votes romands du 21 septembre:
Ont voté NON:
UDC-VD Buffat Michaël
UDC-VD Glauser-Zufferey Alice
UDC-VD Grin Jean-Pierre
UDC-VD Nicolet Jacques
UDC-GE Amaudruz Céline
UDC-GE Golay Roger
UDC-GE Nidegger Yves
UDC-VS Addor Jean-Luc
UDC-VS Ruppen Franz
UDC-FR Page Pierre-André
UDC-FR Rime Jean-François
UDC-NE Clottu Raymond
Ont voté OUI:
PLR-VD Borloz Frédéric
PLR-VD Derder Fathi
PLR-VD Feller Olivier
PLR-VD Moret Isabelle
PLR-VD Wehrli Laurent
PDC-VD Béglé Claude
PS-VD Amarelle Cesla
PS-VD Marra Ada
PS-VD Nordmann Roger
PS-VD Ruiz Rebecca Ana
PS-VD Schwaab Jean Christophe
Verts-VD Brélaz Daniel
Verts-VD Thorens Goumaz Adèle
Vert libéral-VD Chevalley Isabelle
PLR-GE Genecand Benoît
PLR-GE Hiltpold Hugues
PLR-GE Lüscher Christian
PDC-GE Barazzone Guillaume
PS-GE Fehlmann Rielle Laurence
PS-GE Sommaruga Carlo
PS-GE Tornare Manuel
Verts-GE Mazzone Lisa
PLR-VS Nantermod Philippe
PDC-VS Amherd Viola
PDC-VS Buttet Yannick
PDC-VS Marchand-Balet Géraldine
PDC-VS Schmidt Roberto
PS-VS Reynard Mathias
PLR-FR Bourgeois Jacques
PDC-FR Bulliard-Marbach Christine
PDC-FR de Buman Dominique
PS-FR Piller Carrard Valérie
PS-FR Steiert Jean-François
PLR-NE Bauer Philippe
PS-NE Maire Jacques-André
Verts-NE de la Reussille Denis
PDC-JU Gschwind Jean-Paul
PS-JU Fridez Pierre-Alain
Ces politocards sont consternants, des laquais du politburo de Bruxelles; sans fierté et déloyaux.
Le drame de la Suisse, c’est que cela va trop bien.
Seule une grande crise économique mondiale nous permettra de reprendre nos esprits et revenir à la réalité d’un petit pays qui a un passé de pays pauvre et qui et devenu, depuis la deuxième guerre mondiale, un nouveau riche arrogant, stupide et cupide. Patriote ! Regardez ce que vous êtes devenu ! Est-ce digne de vos ancêtres ?
Moi je me demande ce que l’UDC attend pour organiser une manifestation géante devant le Palais fédéral pour que la démocratie suisse soit respectée. En effet, si on attend que l’UDC soit vraiment majoritaire et bien on est mal parti avec le nombre de naturalisations accélérées pour contrecarrer le peuple suisse.
Il y a tout de même une bonne nouvelle! Si les suisses devaient revoter cette initiative, elle serait à nouveau acceptée! Mais il y a aussi une mauvaise nouvelle! Lors de ce débat, tous les points sur l’immigration de masse ont été discutés. Les séjours de courtes et de longues durées, le droit au chômage et à l’aide sociale dont cette dernière coûte 3 milliards annuellement, le regroupement familial, les étudiants, les patients venant se faire soigner dans nos hôpitaux, les rentiers s’installant en Suisse, l’asile comme les entrées provisoires qui restent définitivement en Suisse et dont 80 % sont à l’aide sociale et une question pertinente a été posée que font les Kosovars dans le domaine de l’asile? Bref! La totale! Au final, que reste-t-il? Pour contenter Junker, le patronat et la cour européenne des droits de l’homme, les bienpensants ont sacrifié notre constitution fédérale!! Un pays qui ne respecte pas la volonté du peuple, s’appelle une dictature!
Je ne suis de loin pas UDC, mais là la coupe est pleine ! Je ne supporte plus de voir le bal des faux-culs du gouvernement, semblant plus préoccupés à recevoir les prébendes des lobbyistes que d’appliquer strictement ce à quoi ils ont juré fidélité: la Constitution Suisse ! Et là il n’y a pas de choix: pas de “si possible”, de “à ma manière” ou de “selon ce que me dicte mon parti”.
Notre Constitution n’est pas interprétable selon l’humeur du moment ou la direction du vent. Elle est monolithique, applicable rigoureusement jusqu’à la dernière virgule. Si cela ne plait pas aux élus du gouvernement, qu’ils aient l’honnêteté de changer de métier ou alors proposer en votation (obligatoire constitutionnellement) au peuple suisse les changements qu’ils voudraient y apporter. C’est le B.A. BA de la fonction qu’ils occupent.
D’autre part j’en ai marre de me faire rabrouer lorsque je me dis Patriote, comme si j’avais dit un gros mot, alors que le drapeau de mon canton porte fièrement et bien haut les mots “Liberté et Patrie” ! Alors je suis fier de me dire Patriote et Nationaliste, car je place au-dessus de tout la défense de mon pays souverain, de son histoire et surtout de tous ceux qui l’ont faite depuis des siècles, dont tous mes ancêtres depuis au moins 10 générations…
A mon avis, même si les employeurs annonces les emplois vacants prioritairement aux ORP, il n’y a aucune contrainte concernant l’embauche elle-même. C’est juste symbolique, pour se donner bonne conscience. Rien ne changera et de très nombreux frontaliers continueront à souffler la politesse à des chômeurs suisses. C’est vraiment dégueulasse.
Les traîtres qui ont pondu cette m… mériteraient d’être sévèrement jugés par les vrais politiciens qui ont fondés notre Confédération en 1848. Ils sont en train de tout foutre en l’air, de supprimer ce qui a longtemps fait la force de notre pays au niveau politique: la démocratie directe. Si cela continue comme ça, je retire mes 2ème et 3ème piliers et vais me barrer de ce pays qui devient presque un État socialo-totalitaire.
En 1291, la Suisse n’aurait jamais pu être créée s’il n’avait pas eu des gens intelligents, courageux et combatifs. Tout le contraire de cette génération de politiciens fédéraux ratés, trouillards et idéologues – sauf UDC – qui gouvernent notre pays aujourd’hui.
Un ou deux pour cent de plus tous les quatre ans? A moins qu’une dégradation subite de notre environnement géopolitique ne vienne redistribuer les cartes. Nous pourrions d’un coup crever le plafond de verre des cinquante pour cent et nous passer de compromis pour légiférer et gouverner. Je ne souhaite pas le malheur du monde. Mais il n’a nul besoin de moi pour courir à sa perte. Nous seuls au coeur de l’Europe avons les moyens démocratiques de résister. Une île au milieu du chaos. Juste à souhaiter que le réveil du peuple suisse ne vienne pas trop tard. Je parle des masses dormantes. Ceux qui depuis des années ne se déplacent plus pour voter. Il semble bien que ce sont ces masses-là qui font la différence en Autriche, en Allemagne, aux USA etc…
“Le grand public, lui, resta parfaitement apathique”
J’ai demandé à l’UDC Vaud d’organiser une manifestation à Berne contre Sommaruga et son laxisme au sujet des migrants. Réponse de cette section “il faut élire un 2ème UDC au CF”. Or cette femme continue à défendre les droits des migrants comme on l’a vu récemment à New York, se fichant totalement du peuple suisse.
Avec Freysinger sur le même sujet, aucune réponse à mon mail! Il est vrai qu’il préfère accueillir les journalistes de Canal+ dans son chalet, il n’a pas le temps pour me répondre! Ces derniers ont d’ailleurs profité de leur reportage pour se moquer de lui.
D’autre part, j’ai aussi mis en garde l’UDC Vaud sur le danger de la taxe radio-tv qui devenait obligatoire: en clair un impôt, un dû pour les journalistes mainstreams.
Ici encore, l’UDC n’a pas été à la hauteur mais la JUDC s’est distinguée par la suite en pleurnichant, se rendant compte de la situation:
http://www.udc-valais.ch/?p=4706
Prétendre par la suite que le peuple est “apathique” alors qu’il n’est pas écouté est assez amusant.
GBR :
http://www.express.co.uk/news/world/713568/Maps-European-immigration-population-change
Même pas d’annonce obligatoire à l’ORP, la phrase est mise au conditionnel:
“Si cela ne suffit pas, il pourrait obliger les employeurs à communiquer les postes vacances aux offices régionaux de placement sous peine d’une amende pouvant aller jusqu’à 40’000 francs.”
Avec une jolie condition à la base puisque le CF est pro UE.
http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/25257622
Traiter les politiques de c… j’en ai eu marre. Dix ans de politique active au niveau communal et cantonal m’ont juste conforté dans mes opinions, en cent fois pire !!!
Si j’arrête de payer mes impôts pour montrer ma contrariété (l’argent étant le nerf de la “guerre”), l’état me met aux poursuites, me saisit mes biens et finit par m’emprisonner. Qui a les moyens de se défendre ? Dans tous les cas, pratiquement aucun citoyen. Voter UDC avec l’espoir que… et il ne me reste plus que mes larmes pour pleurer. Difficile de rester optimiste jusqu’à demain…
Quelqu’un a dit il y a très longtemps que l’on ne peut servir deux maîtres, qu’il fallait choisir entre “Dieu et Mammon”. Nos politiques ont choisi !
Quand je pense que l’incontinente du CF vantait les mérites de la démocratie directe sur la plaine du Grütli le 1er août passé. Cette femme doit avoir honte lorsqu’elle se regarde dans un miroir.