Vers la création d’un impôt européen pour « répondre à la crise migratoire »

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[...] Des parlementaires de tous les pays européens ont discuté à Bruxelles les 7 et 8 septembre de la réforme du budget européen. Le Brexit a permis d’avancer sur un sujet jusqu’ici bloqué par les Britanniques. Opposants historiques à la création d’un impôt européen, les Britanniques ont été les grands absents de la conférence interparlementaire sur l’avenir du financement de l’UE.

Cette conférence a rassemblé les parlementaires des différents pays de l’UE ainsi que les élus européens afin de plancher sur la très délicate question du budget européen. Les ressources de l’UE ne représentent même pas 1% de la richesse des 28 États membres. Pire, ce budget, alimenté par des contributions directes des États membres ne cesse de baisser alors que les besoins, eux augmentent.

L’idée de trouver des recettes plus pérennes pour l’UE est un débat qui occupe les couloirs de Bruxelles depuis longtemps. Et que les Britanniques ont toujours bloqué, partisans d’un budget a minima, et fondamentalement opposés à tout projet d’impôt européen. Mais avec le Brexit, les positions semblent avoir évolué. « La litanie de principe des Britanniques sur la création d’un impôt pour alimenter le budget de l’UE n’était pas présente » explique le député socialiste Gilles Savary, qui a assisté à la conférence. [...]

Autre motivation: comme en 2014, l’UE pourrait une nouvelle fois se retrouver en difficulté sur les paiements. Sans capacité d’endettement, l’UE ne peut payer qu’avec ce dont elle dispose en crédit de paiement. Qui risque une nouvelle fois d’être insuffisants pour faire face aux engagements européens de plus en plus nombreux, notamment sur la crise migratoire.

En effet, la sortie du Royaume-Uni entrainera automatiquement la redistribution des contributions financières des autres États membres. Mais aussi la fin du fameux rabais britannique. Négocié par Margaret Thatcher en 1985, ce remboursement au Royaume-Uni d’une partie de sa contribution au budget européen coute cher aux autres États membres.

Le rabais britannique « a été à l’origine du dysfonctionnement du système actuel » a martelé Alain Lamassoure, lors d’une conférence de presse. Un système où chaque pays tente de mettre le moins possible dans le pot commun du budget communautaire tout en tentant d’en récupérer ensuite un maximum.Une approche qui s’est avérée malthusienne : le budget 2014-2020 est en recul pour la première fois depuis la création de l’UE.

En sortant, les Britanniques rebattent définitivement les cartes de ce fragile édifice de réparation. «Cela va obliger les institutions à réformer les contributions nationales » se réjouit l’eurodéputé. La conférence interparlementaire a mis en avant un certain nombre de propositions pour réformer le financement de l’UE, notamment celle de la création d’un impôt européen. Un sujet extrêmement sensible puisque les États membres sont très attachés à leurs souverainetés fiscales. Et que les décisions doivent se prendre à l’unanimité.

La question de créer des ressources propres pour l’Union européenne, débarrassée de son principal opposant, pourrait donc avancer. Et s’avère de plus en plus pressante. « Il faut que l’Union européenne ait des ressources propres plutôt que des contributions des États membres, car le budget est exposé à la montée des populistes et à celui des politiques de rigueur budgétaire des pays membres » analyse Gilles Savary.

Pour l’heure, le projet budget table sur la baisse de 6,2% des crédits de paiement, pour 2017 (134,9 milliards de paiements). Et le Parlement européen a déjà tiré la sonnette d’alarme. La création d’un prélèvement sur les recettes fiscales des États pour alimenter le budget européen, ou celle d’un impôt paneuropéen, comme la taxation du CO2 ou la création d’ « Eurovignettes » ont fait partie des pistes soutenues par les parlementaires. [...]

« Nous allons présenter notre rapport définitif aux trois institutions au mois de décembre » a indiqué à l’issue de la conférence Mario Monti, le président du groupe à haut niveau sur les ressources propres, qui travaille depuis 2014 sur le sujet. «Il y a très peu de sujets dans le monde européen qui sont aussi sensibles que celui-ci. Il est donc important de formuler des propositions raisonnable» a-il prévenu.

Euractiv via Fdesouche.com

5 commentaires

  1. Posté par Daniel le

    @SophieEdouard. Ne comptez pas trop sur la droite. Comme vous le dites si bien des pays ruinés par l’EU… Cependant, Prenez la Grèce par exemple. Les gens vivent dans des situations très misérables et pourtant lors de “grandes” manifestations à peine si 4 à 5 milles personnes se réunissent alors que le pays est littéralement bouchoyée par l’Allemagne comme pour la privatisation Allemagne 100% Hitlerienne des aéroports (seulement ceux bénéficiaires évidemment) volés au peuple grec. Alors que des centaines de milliers de personnes et même millions de personnes devraient manifester dans les rues il n’y a quasi personne. D’autre part, si vous avez Rihanna ou quelconques chanteuses en slip qui fait un concert avec 60 milles personnes vous êtes à guichets fermés. C’est à ne plus rien y comprendre.

  2. Posté par Vautrin le

    Europa delenda est.

  3. Posté par Célestine le

    Personne à Bruxelles ne semble avoir envisagé de faire payer des impôts sur le salaire, jetons de présence et indemnités de tous les parlementaires, dirigeants et travailleurs annexes. Non, au contraire, les pourris vont racketter encore plus les pays membres ….. et non-membres certainement aussi. Pour cela je fais confiance à notre dame pipi.

  4. Posté par Brélaz François le

    Un impôt européen pour répondre à la crise migratoire ? Ils se font des illusions…

  5. Posté par sophie edouard le

    Tout pour plaire cette union européenne, après avoir mis en faillite la plupart des pays d’Europe, des mesures d’austérité exigées qui ne sont pas supportables par la population autochtone, des frais par milliards pour chaque état au vue de cette immigration incontrôlée et la non protection des frontières extérieures, voilà qu’en plus les autochtones devraient payer une taxe européenne pour leur connerie et ces migrants. Mais qu’ils assument leurs dires alors, étant donné que c’était une chance pour l’économie ils n’ont qu’à créer une taxe uniquement prélevable auprès des migrants lorsque ceux-ci seront financièrement indépendants, ou se décideront-ils à avouer que ceux-ci ne seront qu’une charge à vie pour nous? La seule bonne nouvelle dans toute cette grande organisation de raquette qu’est l’Europe c’est que les peuples, complètement appauvris par ce système, payant en n’ayant pas leur mot à dire étant donné que la démocratie a été balayée d’un grand coup de pied, vont de plus en plus voter à droite pour se sortir de ce marasme financier et humain, et, j’espère bien, renvoyer leur grand coup de pied à cette Europe.

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