Journal du Jeudi 28 juillet 2016

Avant de commencer cette édition, une précision. Alors qu’un débat s’installe pour savoir si oui ou non, il convient de montrer les photos et designer par leur nom les terroristes, la direction de la rédaction de TV Libertés tient à préciser qu’elle considère de son devoir de continuer à publier les nom et les photos des criminels et assassins. L’ensemble de la classe politique ne cesse de répéter que la France est en guerre. Et en tant de guerre, on doit connaître le nom et le visage de l’ennemi.

Terrorisme / Les ratés de la justice

Retour sur l’attentat de Saint-Etienne du Rouvray. Les deux terroristes sont désormais bel et bien identifiés. Adel Kermiche et Abdel Malik Nabil Petitjean. Tous deux âgés de 19 ans, ils avaient prêté allégance à l’Etat Islamique dans une vidéo que la chaîne qatarie Al Jazeera a diffusée. Les deux individus étaient connus des services de police et avaient … une fiche S. Alexandre Rivet

Deux jours après l’attentat à Saint-Etienne du Rouvray où le père Jacques Hamel, 86 ans, a été sauvagement égorgée dans son église, l’enquête sur les djihadistes a avancé et la justice est à nouveau mise en cause. Si c’était la sécurité autour des événements qui était décriée pour l’attentat de Nice, cette fois, c’est le laxisme à l’égard des terroristes potentiels qui est dans le viseur.
Fichés S, les deux individus n’avaient visiblement pas fait l’effort de cacher leurs intentions. Plusieurs connaissances témoignent des propos sans équivoques d’Adel Kermiche. Il avait affirmé vouloir s’attaquer à une église. Comme nous le savons déjà depuis le jour du drame, il avait tenté de se rendre en Syrie à deux reprises, en usurpant l’identité de son frère. Chaque fois arrêté, sa deuxième tentative l’avait conduit à faire 10 mois de prison ferme pour finalement être relâché en liberté conditionnelle, assigné à résidence, avec un bracelet électronique, qui vraisemblablement n’était pas équipé d’un système de géolocalisation… C’est durant ses heures de permissions – de 8h30 à 12h30 – qu’il a commis l’attentat. Le 2e assaillant, Abdel Malik Nabil Petitjean, était également fiché S pour avoir tenté de partir faire le djihad. La question du traitement de ces individus reste donc entière. Si la classe politique de gauche continue d’affirmer qu’il est impossible d’incarcérer des personnes sans qu’elle n’ait commis de crime, les élus de droite appellent à un durcissement des lois, quitte à revoir le droit. Il devient de plus en plus complexe de s’affirmer en défenseur des droits de l’homme quand cela revient à mettre en danger la population toute entière. De même, on pourrait s’interroger sur la nécessité de stopper les candidats au djihad à la frontière. En effet, les refoulés ont d’autant plus envie de se venger de cet Etat qui les empêche de mener à bien leurs projets.
La question de la remise en liberté des terroristes potentiels reste également entière. Il y aurait 7 autres individus assignés à résidence pour des suspicions de terrorisme et 102 personnes sous contrôle judiciaire pour les mêmes raisons. Tous sont donc en dehors de nos prisons, prompts à échapper à la surveillance pour commettre le pire.
A chaque attentat, ces incohérences sont de plus en plus insupportables, pour autant, elles n’empêchent pas un statu quo de la justice. Face à cela, l’exécutif socialiste martèle qu’il n’y aura pas d’alourdissement des peines et des traitements pour les djihadistes potentiels. Pas de changement au niveau des aménagements de peine, pas d’expulsion automatique et bien sûr, pas d’évolution sur l’appréhension de l’immigration en provenance des pays à risque.
Avec autant d’attentisme et de laxisme… le gouvernement n’agit donc que par réaction en donnant la part belle aux hommages après que les drames se sont produits… en toute liberté.
Dans ce cadre, une importante cérémonie en la Cathédrale Notre Dame de Paris a eu lieu dans la soirée de mercredi. L’exécutif, François Hollande, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve et d’autres ministres socialistes ainsi que Nicolas Sarkozy et de nombreux élus de droite ont participé à la cérémonie. De nombreux fidèles ont également tenu à partager ce moment de recueillement en hommage au Père Jacques Hamel.

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Société / Captagon : la drogue devenue tueuse

Les djihadistes s’éclatent au Captagon ! Alors qu’ils vont toujours plus loin dans l’horreur, comment les terroristes peuvent-ils rester stoïques au moment des faits ? Une drogue pourrait être responsable de cet état second et désincarné. Cette drogue, c’est le Captagon. Cousin des amphétamines et développé à la fin des années 50 par un laboratoire allemand, il a séduit les intellectuels, les médecins avant d’arriver chez les terroristes de l’Etat islamique. Pierre Bergerault

Augmentation de la concentration, résistance à la fatigue, perte de jugement, les effets du Captagon donnent à son consommateur l’impression d’être le roi du monde mais la descente est brutale. Au cœur du conflit syrien, cette drogue sert de stimulant et de financement aux rebelles et aux combattants de l’Etat islamique. La fénétylline, la molécule à la base du Captagon, a été découverte à Hambourg à la fin des années 50 par un médecin allemand. Au départ mise sur le marché pour traiter les troubles de l’attention et de l’hyperactivité, cette drogue remporte rapidement un grand succès auprès des intellectuels de Saint-Germain-des-Près. C’est en tout cas ce qu’affirme Philippe Sollers, consommateur décomplexé comme Bernard-Henri Lévy. Elle s’étend également dans les milieux sportifs.
La production du Captagon a continué en ex-URSS et a fait un tabac en Arabie Saoudite pour ses pouvoirs sexuels. Au début des années 2000, la consommation s’étend dans plusieurs autres pays du Golfe. Le Captagon est désormais fabriqué en Turquie, en Syrie et par le Hezbollah Libanais qui le déverse en Arabie Saoudite pour renverser le pouvoir en place. Depuis le début du conflit en Syrie, tous les camps s’accusent d’en consommer. Pour Moscou, le Captagon aurait galvanisé les foules et encouragé les Printemps arabes ainsi que les révolutionnaires de Maïdan en Ukraine. Après l’attentat au Bataclan, plusieurs témoins affirment avoir vu les terroristes les yeux complètement hagards. Si le parquet de Paris a déclaré n’avoir trouvé aucune trace du produit après l’autopsie des corps, rappelons que sa durée de vie dans l’organisme est limitée. Un journaliste libanais kidnappé affirme bien avoir vu des djihadistes en consommer et des sacs entiers ont été retrouvés dans la maison bombardée d’un émir de l’Etat islamique. Un responsable du ministère de l’intérieur tunisien avait affirmé que le terroriste de plage de Sousse en avait consommé, tout comme ceux du musée Bardo. Il est par ailleurs très facile de se procurer du Captagon sur internet, notamment sur le dark web. Selon l’OMS, la consommation de Captagon est passée de 4 à 11 tonnes entre 2012 et 2013 dans la péninsule arabique.

International / Cabale contre les sportifs russes

Cabale médiatico-politique contre la Russie ! Moscou est accusée d’avoir organisé un système de dopage massif pour ses athlètes. Si ce problème touche toutes les délégations, l’acharnement contre la Russie est aujourd’hui flagrant et va l’amputer d’une bonne partie de ses sportifs. Alexandre Rivet

La Russie ira bien aux Jeux Olympiques de Rio… mais en petit comité ! Moscou est mis en cause dans une vaste affaire de dopage qui remonte à 2010. En cause un vaste système pour couvrir les sportifs dopés avec un habile mécanisme d’échange d’échantillons d’urine, une tricherie organisée par un conseiller du ministre des sports lors des Jeux d’hiver de Sotchi. L’Agence Mondiale Antidopage : l’AMA a donc demandé au CIO de refuser l’inscription aux Jeux de Rio de tous athlète présenté par le comité Olympique russe… Créée en 1999, cette agence n’a pour le moment connu que 3 présidents différents, TOUS anglo-saxons…
Cette décision a été partiellement suivie par le CIO mais raisonne comme un coup de tonnerre pour le sport russe : au moins ¼ des athlètes seront finalement interdit de Jeux. En plus de l’athlétisme, d’autres disciplines sont concernées, ainsi 7 nageurs sont privés de Jeux. Plusieurs sportifs ont fait appel au Tribunal Arbitral du Sport. Autre sanction : la Russie ne peut plus accueillir de compétition sportive d’hiver jusqu’à nouvel ordre. Cette attaque contre le sport russe est inédite, elle confond des athlètes de sports d’hiver et des Jeux d’été et met au ban du monde sportif tout un pays comptant parmi les plus puissants. Si les suspicions de dopage sont fondées, le traitement particulier dont Moscou fait l’objet relève plus de la malveillance politique.
Les Etats-Unis, plus grande nation olympique en nombre de médailles ne connaît pas un tel traitement, loin de là… Après les scandales Balco et Biogenesis de 2003 et 2013, le caractère massif du dopage outre-Atlantique n’est plus à prouver mais semble en revanche plus relever d’initiatives privées devant lesquelles les pouvoirs publics ferment les yeux. A titre d’exemple un joueur de football américain a une espérance de vie de 55 ans, la moitié d’entre eux meurt avant 47 ans pour des carrières moyennes de 4 ans. Une espérance de vie qui laisse penser que ces athlètes ne boivent pas que du petit lait…

Si d’anciens sportifs comme David Douillet se sont affichés en faveur d’une suspension totale de la Russie, d’autres comme Stéphanie Falzon au lancer de marteau relativisent en expliquant que la pratique du dopage ne s’arrêtent pas aux frontières russes… En attendant seule la Russie est mise en cause pour ces pratiques, une cabale qui ne peut pas être dissociée de la politique à contre-courant menée par le président Poutine notamment en Syrie…

Comme vous l’aurez compris, la délégation russe aux JO sera restreinte mais tous les athlètes ne seront pas exclus comme le souhaitait l’Agence Mondiale Antidopage. La raison de ce petit revirement ? L’intervention du président du CIO, l’allemand Thomas Bach, qui a préféré n’exclure que les sportifs dopés et laisser leur chance aux athlètes propres faisant fi des pressions américaines…

L’actualité en bref

L’Autriche va clôturer sa frontière. Face à l’immobilisme de Bruxelles et au chaos politique en Turquie, le gouvernement social-démocrate de Vienne a décidé d’ériger une barrière de 100km le long de sa frontière avec la Hongrie. Elle sera patrouillée jour et nuit si l’état d’urgence est déclaré. La crise migratoire s’étant transformée en crise sécuritaire, le nouveau chancelier Christian Kern, s’est rendu mardi auprès de son homologue hongrois Vicktor Orban, pour ouvrir une nouvelle page dans les relations entre leur deux pays.

Les bouffeurs de curé s’en donnent à coeur joie. Deux heures après la mort du père Hamel, la conseillère municipale d’extrême gauche de Brest, Julie Le Goïc, a posté un tweet outrageant déclarant vomir les prêtres, surtout ceux décapités à 86 ans. L’élue s’est ensuite interrogée sur le fait de savoir si un prêtre martyr a droit à 70 enfants de choeur au paradis. Devant le tollé soulevé, Julie Le Goïc a retiré son tweet prétextant une “blague potache”. Un dérapage inacceptable semblable à celui du journaliste de Libération Alexandre Hervaud qui avait espéré que les deux assaillants étaient d’anciens scouts abusés par le prêtre…

Le FLNC met en garde les islamistes. Dans un communiqué publié ce jeudi, le mouvement nationaliste corse avertit les salafistes que toute attaque de leur part déclencherait “une réponse déterminée, sans aucun état d’âme”. Les responsables du FLNC dénoncent une philosophie moyenâgeuse et affirment que la volonté des radicaux consiste à imposer la politique de l’Etat islamique. L’organisation invite le gouvernement socialiste à cesser ses interventions militaires et ses leçons de démocratie. Les présidents nationalistes de l’exécutif de la Collectivité territoriale de Corse et celui de l’assemblée, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, ont voté ce jeudi une résolution demandant à l’Etat de fermer les lieux de culte salafistes et d’expulser leurs imams. Les Français doivent sans doute regretter que leur premier ministre ne soit pas corse.

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