Journal du Jeudi 21 juillet 2016
Sécurité / Attentats, haut lieu de désinformation ?
“Pas de failles de sécurité sur la promenade des Anglais”. Au lendemain de l’attentat de Nice, le ministre de l’Intérieur était formel, il n’y avait eu aucun manquement dans le dispositif de protection et d’encadrement du 14 juillet. Moins d’une semaine après, il apparaît pourtant que la zone piétonne n’était pas rigoureusement gardée, ni fermée aux véhicules. Pierre Bergerault.
Christian Estrosi, le président de la région PACA, n’avait pas tardé à faire des critiques sur le dispositif de sécurité déployé en marge du feu d’artifice du 14 juillet à Nice. Voué aux gémonies par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, il s’était vu rétorquer que “tout avait été fait pour assurer la sécurité des citoyens…” Résultat : 84 morts et plus de 100 blessés… Alors que les forces de l’ordre avaient été éprouvées pour veiller au bon déroulement des événements dans les fan zones en marge de l’Euro de football, il semble bien que le déploiement des agents sur la promenade des Anglais n’était pas optimale. Le quotidien Libération publie une enquête à charge. Selon eux, aucun policier national n’était là pour bloquer l’accès à la promenade des Anglais aux véhicules. De même, aucune herse ou bloc de béton n’était prévu pour empêcher tout franchissement. Les véhicules de police répartis sur place étaient garés parallèlement à la route et ne verrouillaient pas les accès. Par ailleurs, si Nice est une ville dotée d’un système de vidéo-surveillance très développé, le manque d’effectif ne permettait pas d’avoir des moyens humains pour contrôler les images… lesquelles montrent à plusieurs reprises le camion du terroriste. Une somme d’inconséquences d’autant plus graves quand on se souvient des mises en garde de l’Etat islamique quant à de possibles attaques sur les lieux touristiques.
Face à ces révélations, le couple formé par le premier ministre et le ministre de l’intérieur est au pied du mur. Manuel Valls a déclaré ne pas accepter les critiques consistant à dire que ce drame aurait pu être évité, prétendant protéger les forces de l’ordre. Pourtant, les accusations formulées ne portent pas sur ces dernières mais bien sur l’exécutif.
Devant les failles évidentes désormais impossibles à camouflées, Bernard Cazeneuve a décidé d’ouvrir une enquête de la police des polices pour déterminer si des erreurs ou des défaillances sont à déplorer… Une initiative étonnante pour celui qui semblait parfaitement sûr de l’efficacité de son organisation quelques jours avant.
Et si nous avions finalement assisté à un flagrant délit de mensonge… Alors que les demandes de démission du ministre de l’intérieur ont fusé, ce dernier a préféré gloser et spéculer sur l’état d’un dispositif qu’il ne maîtrisait finalement pas. Comment faire encore confiance au gouvernement ? Après ces mensonges, comment s’étonner, que les théories du complot fleurissent partout ? Après tout, qui ment mentira, c’est bien le talent de ceux qui n’en ont pas.Politique / Loi travail : Suite et fin
La loi travail adoptée définitivement cet après-midi par l’Assemblée Nationale. Enfin, c’est plutôt que l’Assemblée Nationale ne s’est pas opposée au passage en force de la loi Travail, adoptée par le biais de l’article 49.3, qui permet au gouvernement d’imposer un texte de loi aux députés. C’est la 3e fois que le gouvernement utilise le 49.3 pour faire passer ce texte, ce, malgré les promesses du candidat Hollande, en 2012, de ne pas utiliser ce dispositif controversé. Que contient la dernière version de la loi Travail ? Le détail avec Natasha Koeniegsberg.
Faisons court : la réforme du droit du travail version Hollande Valls El Khomri ne restera pas dans les annales. La “Loi Travail” n’est que l’ombre, pâle, du projet initial, qui n’était déjà pas très ambitieux. La plupart des mesures phares, qui aurait pu changer la donne pour les salariés et les employeurs, ont été soit retirées, soit galvaudées ou édulcorées.
C’est le cas par exemple du plafonnement des indemnités qu’un salarié peut obtenir devant le conseil des prud’hommes, s’il attaque son employeur après un licenciement qu’il considère comme abusif par exemple. Sous la pression des syndicats, et de la rue, le gouvernement a ôté cette mesure de la loi. Y subsiste un barème indicatif, mais sans aucun caractère contraignant.
Autre réforme instaurée par la loi travail : le licenciement facilité dans les PME en cas de difficultés économiques.. Seulement voilà : les preuves à apporter sont tellement nombreuses et complexes, et surtout, le délai pour pouvoir déclencher un licenciement pour difficulté économiques tellement long, deux trimestres, qu’il y a de fortes chances pour que cette réforme ne serve pas souvent.
Restent quelques meurettes, comme les négociations autour de l’organisation du temps de travail qui désormais, se feront au niveau de l’entreprise. Les 35 heures restent la règle, mais pour les heures supplémentaires, c’est au niveau de l’entreprise que tout se décidera. Elles ne seront plus forcément payées 25 % de plus, mais au minimum, 10 % de plus.
Autre mesurette, l’instauration de référendums d’entreprise. La encore, le fonctionnement de ces référendums est compliqué, mais les syndicats ont cru y déceler une brèche dans leur toute puissance, pour ne pas dire leur toute nuisance. Ajoutez à cela le compte personnel d’activité qui remplace le compte personne de formation, et qui permettra de conserver ses droits à formation même en changeant d’employeur, et vous avez une idée assez complète de ce que la loi Travail va, ou pas, modifier pour les salariés et les employeurs, c’est à dire pas grand chose.
Ah, si, une mesure peut-être, passée relativement inaperçue, risque de faire du bruit : l’obligation de neutralité politique et religieuse. Désormais les entreprises pourront ajouter à leur règlement intérieur des “dispositions inscrivant le principe de neutralité et restreignant la manifestation des convictions des salariés”.
Le dossier Loi Travail n’est pas bouclé pour autant pour le gouvernement. Les syndicats contestataires ont appelé à de nouvelles manifestations le 15 septembre prochain. Selon un sondage paru lundi 18 juillet, 70 % des Français désapprouvent la loi, et pensent que Philippe Martinez, le leader de la CGT, et François Hollande, sortent perdants de ce conflit.International / Regain de violences en Syrie
La guerre contre l’Etat Islamique est loin d’être terminée en Syrie. L’incapacité de la coalition occidentale de s’entendre avec le régime de Damas met à mal la possibilité d’abattre Daech. Pire, ces divisions causent la mort de milliers de civils. Alexandre Rivet
14 000 bombardements depuis 2 ans, c’est le bilan des frappes de la coalition depuis le début du conflit opposant les forces occidentales à l’Etat Islamique. Des bombardements qui n’ont pas fait chuter Daech mais qui ont causé des dégâts civils souvent tus par les médias classiques. En tout, 1 500 personnes ont péri à cause de ces attaques. Dans la nuit de lundi à mardi, ils sont au moins 60 à avoir trouvé la mort dans ces bombardements aux environ de Manbij à 100 km au nord-est d’Alep. Parmi les victimes, au moins 10 enfants ont trouvé la mort. Un drame que la coalition qualifie de “bavure” mais qui ne pourra que renforcer la crainte à l’égard des Occidentaux, les Américains en tête. L’organisme de communication des djihadistes a, pour sa part, dénombré plus de 160 morts… Ces “bavures” sont en partie dues au manque de communication entre la coalition menée par les Etats-Unis et dont fait parti la France, et les forces de Bachar Al-Assad appuyées par Moscou.
De son côté, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, est complètement dépassé. Il y a une semaine, le ministre socialiste a confondu Bachar Al-Assad avec Saddam Hussein, qui rappelons le est mort en 2006. Pour lui le président syrien est coupable d’assiéger les villes d’Alep et Daraya près de Damas avec le soutien des Russes. L’ancien maire de Nantes assistait ce jeudi à une réunion avec ses homologues de la coalition à Washington, réunion dans laquelle la France ne pèse pas.
En attendant la suite des manœuvres de la coalition, c’est une affaire macabre qui occupe l’actualité de la guerre en Syrie, impliquant directement les alliés de la coalition occidentale : l’exécution filmée et diffusée d’un jeune palestinien de 12 ans par les forces dites rebelles du groupe salafiste Noureddine Zinki. Cet enfant était suspecté de se battre au sein des brigades Al-Qods, un groupe palestinien pro-Damas. De leur côté, ces mêmes brigades ont affirmé que le jeune garçon n’était pas des leurs mais seulement un enfant réfugié… Après les terroristes d’Al-Nosra qui selon l’ancien ministre Laurent Fabius faisaient du “bon travail”, c’est à présent avec des égorgeurs d’enfant que le ministère des affaires étrangères entend mener la guerre au Moyen Orient.L’actualité en bref
– L’Etat Islamique vient de publier une nouvelle vidéo. Des images de l’attentat de Nice sont reprises et de nombreuses images d’enfants syriens victimes des bombardements s’enchaînent pour parfaire la propagande de Daech. Les terroristes affirment qu’ils vont intensifier les attaques contre la France en citant précisément plusieurs villes, notamment Marseille, citée pour la première fois. La vidéo se termine avec la décapitation de deux hommes soupçonnés d’avoir espionné l’EI, le tout filmé en plein milieu d’une ville. Les images auraient été tournées en Irak près de la plaine de Ninive, un territoire majoritairement contrôlé par Daech.
– La Ligue du Midi se mobilise contre l’Etat Islamique ! Mardi, le mouvement régionaliste a déposé une gerbe de fleurs devant le monument aux morts d’Aigues Mortes pour honorer les victimes de l’attentat de Nice. Il s’est ensuite réuni dans le centre ville de Montpellier pour une manifestation. Nos correspondants en Hérault étaient sur place.
– La CEDH frappe à nouveau la France ! La Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France ce jeudi pour son refus de reconnaître des enfants nés d’une gestation pour autrui, une pratique interdite en France. La Cour a statué sur une affaire ou 2 Français avaient eu recours à une mère porteuse en Inde en affirmant que la juridiction française était dans l’obligation de reconnaître la paternité des 2 hommes et donc de fait la filiation biologique de l’enfant.
– Et puis pour terminer, parlons de TV Libertés et surtout du dernier-né : l’application pour smartphone ! Vous êtes déjà 15 000 à regarder TV Libertés grâce à cette application. Si vous ne l’avez pas déjà fait, il suffit de vous rendre dans la bibliothèque d’applications de votre téléphone et de taper TVlibertés en un seul mot ! Il ne vous reste plus qu’à télécharger l’appli pour nous emmener partout avec vous !
C’est la fin de notre édition ! Dans un instant, notre “Zoom” du jour. En partenariat avec l’association Caridad, TVLibertés vous propose une parenthèse estivale en vous faisant découvrir, à travers de sympathiques témoignages, quatre lieux emblématiques où les jeunes catholiques de France vont se rendre pour se ressourcer et prier, mais aussi pour profiter de leurs vacances. De l’Ile Bouchard à Cracovie, Philippe Ariño nous fait voyager au coeur des lieux de pèlerinages. Dans cet avant dernier épisode, Caridad nous invite à Notre-Dame du Laus, sanctuaire d’apparitions mariales. Jean Guitton a dit de ce lieu qu’il est “un des trésors les plus cachés et les plus puissants de l’histoire de l’Europe”.
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