Messieurs Barroso, Goldman, Sachs et Timmermans

Michel Garroté
Politologue, blogueur
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Michel Garroté - Barroso chez Goldman Sachs ? José Manuel Barroso est tenu au secret professionnel, compte tenu de ses anciennes responsabilités de président de l'institution européenne de 2004 à 2014, précise la Commission européenne, face aux protestations. Lors de son arrivée à Bruxelles, Barroso a signé un code de bonne conduite, tout comme les autres commissaires.
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Ce code prévoit une période de "refroidissement" de dix-huit mois après la fin du mandat des commissaires, période durant laquelle ils doivent demander une autorisation à leur ancien patron avant de pouvoir rejoindre un groupe privé. Un délai déjà dépassé pour Barroso, nouveau conseiller de la banque d'affaires G&S.
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Barroso a quitté ses fonctions début novembre 2014, soit il y a 20 mois et il a cessé de percevoir en janvier 2015 ses "indemnités de transition" (encore un privilège...). Ci-dessous, je publie les extraits de trois réactions gratinnées (notamment à "l'affaire Barroso"), celle de Nicolas Bonnal, celle de Patrice de Plunkett et celle de Anne Dolhein.
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Nicolas Bonnal :
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Nicolas Bonnal : L’ancien président de la Commission de Bruxelles Barroso chez Goldman Sachs… pour deux millions d’euros par an ? Pourquoi se gêner ? Un lecteur du Monde (journal qui a joué la carte rebelle – c’était son tour) se demande pourquoi on réagit toujours aussi mal : « C’est vrai quoi… Pourquoi qu’on réagit encore quoi ? ». Ce portugais boueux (c’est son nom, dans sa langue, qui est aussi celle de Luis de Camoens et de Fernando Pessoa qui nous invite à nous méfier de la démocratie) a ruiné son pays, ruiné l’Europe ensuite, puis donné toutes les garanties à Soros et ses agents pour faire accourir tous les réfugiés de la planète. Il a poussé depuis 2014 à la guerre nucléaire contre la Russie. Nos oreilles et celles des Russes qui y passeront avec nous dans quelques mois vont siffler à Varsovie.
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Rappelons par exemple que toute l’élite politique balte a été formée à l’université de Georgetown. Ce sont des citoyens du monde inféodés à Washington, pas des Baltes. Barroso a été pris sous la houlette du redoutable Carlucci à la fin des années soixante-dix. L’ex-maoïste, comme les ex-trotskistes (connus avant tout pour leur haine de nos racines et leur russophobie, c’est pour cela qu’on les fait monter) a ensuite rassuré les marchés, c’est-à-dire les trois cents qui gouvernent le monde et qui, gorgés de milliards, trouvent que nous sommes de trop. Les soixante les plus riches pèsent aujourd’hui autant que les six milliards les plus pauvres. Étonnez-vous qu’après, la « société ouverte » de Popper, Bergson et Soros ait des ennemis.
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J’en ai parlé à deux amis universitaires : eux aussi s’attendent non pas à une conspiration, mais à une réalisation des objectifs du club de Rome en 1970 : la réduction drastique de nos effectifs. Le remplacement en est une préfiguration, ainsi que notre abrutissement intégral par les médias. Parlons euro, car cela arrive ensemble, et ce n’est pas un hasard (voir le 49-3). La manière dont la France, « équipe d’une seule couleur », est arrivée en finale a de quoi stupéfier. Mais comme on nazifie les « théoriciens de la conspiration » ! Et pourtant les nazis aussi détestaient la cigarette, les Russes, les excès de vitesse, et adoraient le sport, la guerre, l’écologie, les islamistes. La plèbe festoie et gobe tout, y compris l’irréelle victoire contre l’Allemagne (pour une fois digne, Angela Merkel a préféré rester chez elle).
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Le penalty est un scandale du siècle, le deuxième but une honte pour les champions du monde (quatre fautes en dix secondes, dont deux du goal). Ce pot-pourri foot-cul-UE-Otan me fait penser à Rollerball, le courageux film de Norman Jewison. Ici, déjà, on a le jeu pour abrutir les masses ; ici aussi les élites folles (revoyez aussi le film Soleil vert) ; ici aussi la révolte vaine d’une petite élite. On était dans les années 70, on savait que la conquête de la lune avait été un pipeau total (voyez Capricorn One, lisez le Gehrard Wishnewski à ce sujet), et on s’amusait à tout dire pour que les gens n’y croient plus après.
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« Ah, c’est la théorie de la conspiration », on l’a vu à la télé (comme dit le gosse de Jack Nicholson dans Shining). C’est pourquoi Barroso et Goldman Sachs auraient tort de se gêner. On est trop nuls pour régir. Quant à Hollande, je souhaite sa réélection (c’est toujours plus drôle que Juppé), car il est parfaitement assorti à ce pays, à ses médias, à ses bobos, à sa couleur. Il a compris comment il faut s’y prendre : liberté, attentats, ballon rond. Liberté rimant ici avec État d’exception ; mais la patrie n’est-elle pas en danger depuis 1792 ?, conclut Nicolas Bonnal.
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Patrice de Plunkett :
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Patrice de Plunkett : La nouvelle est d'une telle insolence qu'on a du mal à y croire. Président de la Commission européenne de 2004 à 2014 - deux mandats successifs -, José Manuel Barroso vient d'être nommé président-conseiller de Goldman Sachs International, branche  de la sulfureuse mégabanque américaine (installée à... Londres) ! On sait que Goldman Sachs a joué un rôle infernal dans la crise de 2007-2008, puis dans la catastrophe de la Grèce ; et que M. Barroso a voué ses dix années de présidence bruxelloise à faire de l'UE ce que dénoncent aujourd'hui (un peu tard), nombre de commentateurs : "le valet de la finance internationale". Sa mission maintenant ? Aider Londres à noyer le Brexit dans de la technocratie financière... "José Manuel va apporter une analyse et une expérience immense à Goldman Sachs et notamment une profonde compréhension de l'Europe", déclare la mégabanque.
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L'expérience "immense" de "José Manuel" est pourtant l'une des raisons qui ont fait naître l'euroscepticisme - voire l'europhobie - parmi les populations du continent. Sa carrière est si symptomatique qu'on dirait une allégorie anticapitaliste au second degré : atlantiste inféodé à G.W. Bush et collaborateur de l'invasion US de l'Irak, donc installé à Bruxelles en juin 2004 sous l'impulsion de Tony Blair, M. Barroso devenu président de la Commission s'est opposé à toute régulation du système financier... Reconduit à la tête de la Commission en 2009 par les gouvernements européens (malgré la crise provoquée par la dérégulation financière), il engage l'UE dans le piège du traité transatlantique de libre-échange, qui se met en place inexorablement malgré la révolte croissante de l'opinion et quelques rodomontades de gouvernants.
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Il faut ajouter à cela, par exemple, le fait que M. Barroso ait voulu imposer - au mépris des opinions nationales - la directive Bolkestein libéralisant les services. Ou sa pression obstinée en faveur de l'industrie biotechnologique. Ou l'aggravation constante des conflits d'intérêts dans les sphères "scientifiques" et dirigeantes de l'UE - censées rendre des arbitrages dans des domaines engageant la santé publique... L'indécence du transfert de M. Barroso chez Goldman Sachs "éclabousse toute l'Union", affirment nos médias. Mais ils admettent que ce transfert "n'a violé aucune règle" et que "c'est là le problème". Ils devraient aller plus loin, et admettre que cette absence de règle révèle la véritable nature de l'UE.
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Loin d'un fédéralisme qui reste l'idéologie de moins d'1% des Européens, et encore plus loin de toute idée de politique économique, l'Union n'est qu'une technocratie au service de la dérégulation financière. Inutile d'objecter "l'idéal" ou "le rêve",  jamais concrétisés sinon dans des réalisations mineures (l'éternel argument Erasmus) ; réalisations qui eussent pu naître d'accords d'Etat à Etat... La véritable nature de l'UE est celle d'une utopie (le libre-échangisme absolu), imposée par la voie technocratique dans l'intérêt d'une oligarchie. Les faits sont là. Tant que nos commentateurs et nos dirigeants ne les reconnaîtront pas, ils verront s'amplifier ce qu'ils nomment "populisme" par un abus de langage qui ne trompe plus personne. Un "populisme" que l'indécence de M. Barroso va encore renforcer, conclut Patrice de Plunkett.
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Anne Dolhein :
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Anne Dolhein : Le premier vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans a poursuivi les pourparlers sur des sujets de fond que prescrit le traité de Lisbonne, en invitant dix représentants des organisations « philosophiques et non confessionnelles » européennes à venir évoquer le thème : « Immigration, intégration et valeurs européennes : mettre les valeurs en action ». Pour être plus clair, lesdites organisations étaient toutes ouvertement liées à la franc-maçonnerie, comme le révèle le communiqué de la Commission. Les organisations philosophiques et non confessionnelles interrogées par la Commission européenne. Cette rencontre s’est tenue dans le cadre d’un dialogue imposé par l’article 17 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui stipule : « 1. L’Union respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les églises et les associations ou communautés religieuses dans les États membres.
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« 2. L’Union respecte également le statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les organisations philosophiques et non confessionnelles. « 3. Reconnaissant leur identité et leur contribution spécifique, l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec ces églises et organisations ». C’est du relativisme à l’état pur avec la petite touche – déterminante – de laïcité en plus. Frans Timmermans a déclaré à l’occasion de la réunion de jeudi : « A l’heure où les sociétés européennes sont marquées par un sentiment de crise, il est essentiel de mettre nos valeurs en action. Il n’y a aucun domaine où cette discussion soit plus pertinente que celui de la migration et l’intégration. Les valeurs ne peuvent être imposées, elles doivent être transmises et embrassées à travers les générations et les communautés, et nous devons trouver des moyens concrets d’y parvenir.
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En raison de leur engagement au sein de leurs communautés respectives, les organisations non confessionnelles font partie de celles qui peuvent fournir des idées concrètes afin de faire avancer cette discussion ». La discussion portait plus précisément sur trois questions principales : comment améliorer les politiques d’intégration, comment faire face à « la montée du populisme et de l’intolérance », comment construire des sociétés plus « cohésives ». Tout cela ne manque pas de sel lorsqu’on sait que c’est par choix politique que l’Union européenne a encouragé le tsunami migratoire dont le corollaire, inévitable et forcément prévu, était la montée de ce sentiment d’exaspération des autochtones, si facile à dénoncer comme manifestation d’« intolérance ». Comment lutter contre les « peurs et la polarisation croissante » de nos sociétés ?
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Ce fut la préoccupation principale de la discussion de jeudi où, sans surprise, il a été question de « compréhension culturelle » et du rôle central de l’éducation. Traduisez : endoctrinement. C’est la Commission de Bruxelles qui cherche comment mettre en œuvre les pratiques concrètes pour aboutir à une société cohérente dans son relativisme dictatorial. Cela passe notamment par le financement européen des programmes de lutte contre le racisme et la xénophobie. D’ores et déjà la Commission a pris des mesures pour la mise en œuvre de la Déclaration de Paris sur la promotion de la citoyenneté et des valeurs communes de la liberté de la tolérance et de la non-discrimination à travers l’éducation. Outre le programme Erasmus, qui a reçu des dotations renforcées, le programme Europe pour les citoyens 2014-2020 reçoit un co-financement de la part de la Commission pour ses projets visant à accroître la « conscience des valeurs européennes, notamment la tolérance, le respect mutuel et la promotion de l’engagement dans la société civile ».
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Il existe également un programme des Droits, de l’Egalité et la Citoyenneté 2014-2020, qui a pour objectif de prévenir et de combattre la haine et l’intolérance raciste et xénophobe, avec « des moyens et des outils pour prévenir, surveiller et combattre les discours de haine en ligne », notamment par le développement de « récits contraires positifs » – un joli nom pour la propagande, conclut Anne Dolhein.
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.leparisien.fr/international/europe-embauche-par-goldman-sachs-barroso-est-tenu-au-secret-professionnel-11-07-2016-5959583.php
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http://eurolibertes.com/lobbies/de-leuro-de-barroso-goldman-sachs/
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http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/07/12/patrice-de-plunkett-transfert-de-m-barroso-chez-goldman-sach-5825293.html
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http://reinformation.tv/francs-macons-commission-bruxelles-valeurs-europeennes-migration-dolhein-57246-2/
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http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-2362_en.htm
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