Journal du mardi 12 juillet 2016

Politique / Macron en marche vers la présidentielle ?

Emmanuel Macron, qui est toujours ministre de l’Economie de François Hollande tient son premier metting à Paris ce mardi à 20 heures à la Mutualité… Officiellement, il s’agit de donner un nouvel élan à son mouvement baptisé “En marche”, lancé en avril dernier. Officieusement, personne n’est dupe, c’est un pas de plus vers une probable candidature à l’élection présidentielle pour le jeune loup de la politique française. Natasha Köenigsberg

50 000 adhérents… c’est le nombre improbable ou incroyable de Français qui auraient décidé de rejoindre le mouvement politique d’Emmanuel Macron… une adhésion à un parti ou un mouvement politique, c’est engageant…. d’autant qu’il faut mettre la main à la poche… Sauf que chez Macron, ministre de l’Economie, c’est gratuit ! Oui, l’adhésion au mouvement en marche est totalement gratuite. A ce compte là, c’est facile de déclarer à la presse pouvoir compter sur 50 000 adhérents qui ne se sont engagés en fait à rien, surtout pas à financer le parti et la campagne d’Emmanuel Macron…
Et encore, ce chiffre de 50 000 adhérents gratuits est-il mis en doute par les médias eux-mêmes, qui, dans plusieurs articles, soupçonnent le jeune ministre d’avoir volontairement confondu “clic” sur sa page adhésion, on parle de visites… avec adhésion, un acte qui, à défaut de verser de l’argent, oblige en théorie à laisser des coordonnées… Sachant que la plupart des partis politiques se sont fait attraper et se font encore attraper régulièrement pour des histoires de fichiers d’adhérents gonflés, notamment à la veille de scrutins internes, pour désigner des responsables de section ou décider d’une ligne politique, on a du mal à croire que chez Macron, personne n’a songé à inscrire quelques milliers ou dizaines de milliers d’adhérents fantômes, d’autant plus facilement qu’il n’y a donc, rien à payer pour adhérer.
Il n’y a pas que cette histoire d’adhésion qui soit fumeuse chez Macron. Les rumeurs se font insistantes autour d’une levée de fonds destinée à financer le mouvement d’Emmanuel Macron, et une potentielle campagne, derrière. Paris Match a évoqué le chiffre de 10 millions de Livres sterling collectées en un seul voyage du ministre à Londres… soit près de 12 millions d’euros. D’autres articles, dans Le Nouvel Obs, Le Point, L’Express et Challenges parlent de 18 ou 20 millions d’euros collectés.
Mais quand on lui pose la question, Emmanuel Macron dément lever des fonds, tout comme il a démenti à plusieurs reprises déjà vouloir, non pas, se présenter à la présidentielle, mais vouloir annoncer sa candidature. Le meeting du 12 juillet à la Mutualité ne devrait à priori rien révéler de nouveau quant aux ambitions, de toute manière déjà connues, du jeune loup de la politique française.

Mais alors, qui paye pour le meeting de ce soir ? A priori le mouvement “En marche”, aux 50 000 adhérents gratuits, qui est organisé fiscalement pour effectivement pouvoir lever des fonds. Les mauvaises langues, sur la place de Paris, prétendent qu’en tout et pour tout, Emmanuel Macron, loin des millions d’euros qui lui sont prêtés, en politique s’entend, pas patrimonialement, disposerait d’un petit trésor de guerre de… 400 000 euros. De quoi se payer 2 ou 3 meetings, pas beaucoup plus…
Mais déjà, une autre polémique éclate ! Le député Les Républicans Georges Fenech, a interrogé la Haute autorité pour la transparence de la vie publique en mai dernier. Il reproche au ministre de l’Economie de différer l’annonce de sa candidature pour pouvoir tout simplement… faire campagne aux frais de l’Etat. Son déplacement à Londres, qui lui aurait permis de rafler des millions selon Paris Match, c’est en effet le contribuable qui l’a financé, et ses déplacements en province, qui s’accélèrent depuis quelques semaines, sont aussi payés par l’Etat, enfin par vous, contribuables.

On le voit, le jeune Macron, qui incarne aux yeux de certains le renouveau, n’est manifestement pas plus malin qu’un autre, on est même tenté de dire qu’il est en train de commettre toutes les erreurs classiques… L’affaire de sa déclaration rétroactive d’ISF révélée par le Canard Enchainé n’était sans doute qu’un avertissement sans frais. Il faut s’attendre, dans les prochains jours, les prochaines semaines, ou les prochains mois, à d’autres révélations sur Emmanuel Macron, qui pourrait bien devenir le prochain Icare de la politique française.

Union européenne / Le Brexit fait tabula rasa

Le Brexit révolutionne le paysage politique britannique. Chez les Tories comme au Labour, la succession des chefs s’organise. Alors que le ministre de l’Intérieur Teresa May sera désigné comme premier ministre, le travailliste Jeremy Corbyn est mis en minorité au Labour. Pierre Bergerault

Le Brexit remet les pendules à l’heure. Chez les Conservateur du Tories, une nouvelle page se tourne. Malgré sa victoire lors du référendum, Boris Johnson a renoncé à prendre les rênes du pays estimant qu’il n’était pas équipé pour. Le ministre de la Justice, Michael Gove, qui avait annoncé sa candidature pour succéder à David Cameron a été éliminé du deuxième tour de la sélection des candidats à la tête du parti. Le ministre de l’Energie Andrea Leadsom a quant à elle annoncé lundi qu’elle se retirait de la course et apporte son soutien au ministre de l’Intérieur Teresa May, désormais seul en lice pour prendre le 10 Downing street. Teresa May, 59 ans, fille de pasteur anglican, était déjà la favorite du parti et des media avant le forfait de sa concurrente. Et pour cause, elle s’était engagée contre le Brexit et pour le mariage homosexuel. Elle se déclare par ailleurs contre les quotas de réfugiés imposés par Bruxelles et contre le regroupement familial pour les étrangers les plus modestes. Teresa May a clairement affirmé qu’il n’y aura pas de tentative pour rester au sein de l’UE. Elle devrait donc être désignée à la tête du parti avant septembre. A droite du Parti conservateur, Nigel Farage a quitté le parti eurosceptique UKIP mais conserve son siège au Parlement européen. Il a déclaré vouloir retrouver une vie privée, mais on murmure en hauts lieux que des pressions, voire des menaces, l’aurait fait céder, alors qu’il avait déjà été victime d’une tentative d’attentat à la voiture piégée. D’autres vents soupçonnent des problèmes de santé, bouleversant ainsi les priorités de l’ancien président du UKIP.
A gauche, au Labour, la situation est explosive. Le chef du parti travailliste, le trotskyste Jeremy Corbyn fait face à une véritable fronde. Angela Eagle, chargée de l’économie du shadow cabinet, a annoncé lundi sa volonté de prendre le parti. Elle recueille d’ailleurs le soutien de la majorité des députés de l’opposition. Notons qu’en 2008, elle avait qualifié de “fiction catastrophiste” la crainte des Libéraux-démocrates de voir arriver la récession après l’éclatement de la bulle immobilière. De droite à gauche, il faut donc tout reconstruire. Une reconstruction qui risque bien d’abolir le clivage partisan traditionnel et qui pourrait laisser place à plus de liberté pour le peuple.

Face au consensus trouvé autour de Teresa May, l’actuel ministre de l’Intérieur sera nommé premier ministre demain mercredi. David Cameron se dit heureux, ajoutant qu’il voit en Teresa May quelqu’un capable de donner au pays le leadership dont il a besoin.

Société / M. Touraine fiche les trisomiques

Les socialistes toujours en pointe pour la surveillance généralisée. Le gouvernement a, en effet, crée un fichier de données national pour répertorier les grossesses et leur déroulement. Dans le viseur, les enfants trisomiques. Au delà du problème lié à la confidentialité des informations, cette mesure porte un véritable discrédit sur les personnes concernées par des pathologies mentales. Vent debout contre cette nouveauté, la Fondation Jérôme Lejeune et 20 autres parties ont déposé un recours pour excès de pouvoir devant le Conseil d’Etat. Jean-Marie Le Mené, le président de la Fondation Lejeune nous a accordé un entretien.

L’actualité en bref

– L’Etat islamique frappe l’armée russe en Syrie ! Deux pilotes russes aux commandes d’un hélicoptère syrien ont été tués vendredi par des combattants de Daesh. Aamaq, l’agence d’information du groupe djihadiste, a filmé l’attaque et le crash de l’hélicoptère. Ces 2 derniers décès portent à 12 le nombre de soldats russes tués en Syrie. Moscou a précisé que les deux pilotes dans l’appareil étaient des instructeurs. Si l’Etat Islamique recule de plus en plus, les terroristes continuent de frapper fort pour maintenir la pression.

– Diversité quand tu nous tiens ! Samedi, France 3 a lancé une vidéo de promotion pour les Jeux Olympiques de Rio. Dès sa sortie, une pétition a été lancée à cause d’un manque de diversité ethnique et de parité des sexes. Cette pétition est signée notamment par Lilian Thuram, ancien champion du monde de football 1998, Marie-José Pérec et Christine Aaron. Les professionnels de l’anti-racisme se sont également offert le soutien de la sociologue du sport Béatrice Barbusse. Laurent Sauvage, directeur artistique de France 3, considère cette critique injuste et ajoute que ce clip a surtout vocation à faire la promotion des sports victimes de discrimination.

– 2016, un grand cru pour le bac ! 88,5 % de réussite, soit une hausse de 0,7 % par rapport à 2015. Pour préciser ces résultats, Baptiste Coulmont, un sociologue réputé, a publié une étude sur les mentions “Très bien” pour arriver à une conclusion simple : tous les prénoms ne sont pas égaux. Visiblement, pour décrocher la mention très bien, mieux vaut s’appeler Diane que Bryan ! En effet, plus de 22 % des Diane, Esther, Capucine, Victoire ou Joséphine ont obtenu la mention “Très bien”. A l’inverse, les Bryan,Sofiane, Mehdi et Mohammed sont à moins de 3 %. Pour Baptiste Coulmont, il ne s’agit pas de déterminisme mais simplement que le prénom est révélateur de la sociologie, elle même en lien avec l’éducation !

C’est la fin de notre édition ! Dans un instant, retrouvez un nouveau numéro de la Petite Histoire de Christopher Lannes. On entend souvent dire que la chasse aux sorcières a été menée au Moyen âge par l’Inquisition et qu’elle a fait près d’un million de victimes. Merci Michelet, merci Voltaire, et tant d’autres. La réalité est bien différente… Christopher Lannes revient sur l’un des plus gros mensonges accolés à l’histoire médiévale.

Extrait de: Source et auteur

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