Journal du Jeudi 2 juin 2016

Avant de passer à l’information, un débat exceptionnel sur TV Libertés dès ce soir après notre journal quotidien. Dans “Les idées à l’endroit”, avec Alain de Benoist, découvrez un dialogue de haut vol avec un invité exceptionnel : Michel Onfray. Tous ensemble, ils s’intéresseront au sociologue français Pierre-Joseph Proudhon.

Social / La CGT verrouille la France

A la Une de l’actualité, la CGT ne désarme pas ! Pas d’appel à la grève nationale ce jeudi mais des mobilisations organisées dans plusieurs grandes villes comme à Nantes et Toulouse. Si les Français restent majoritairement opposés à la loi travail, les blocages dans les centrales, les raffineries et les ports commencent à sérieusement inquiéter. Pierre Bergerault

45 % des Français favorables à l’interdiction du droit de grève dans les sites stratégiques comme les raffineries ou les centrales nucléaires. Les blocages de la CGT commencent à agacer. Pour preuve, selon un sondage Le Figaro Magazine, 6 personnes sur 10 estiment que la centrale syndicale abuse de son droit de grève et cherche de manière illégitime à bloquer le pays. Lundi, le patron des patrons, Pierre Gattaz n’a pas hésité à traiter les responsables de la CGT de “voyous” et même de “terroristes”. Dans le contexte de l’état d’urgence, le président du MEDEF a finalement retiré cette dernière insulte mais dénonce tout de même la “dictature stalinienne” du syndicat. Son secrétaire général, Philippe Martinez, qui s’est entretenu au téléphone avec le premier ministre semble pourtant baisser d’un ton. En effet, le retrait pur et simple du projet de loi travail n’est plus demandé comme préalable à la reprise des négociations. Reste que les blocages donnent une mauvaise image à l’étranger. Au port du Havre, 70 escales commerciales et touristiques ont dû être annulées ou reportées à cause de la grève des personnels du dépôt pétrolier et de la raffinerie Total. Comme l’indique le président de l’Union maritime et portuaire, Michel Segain, ce mouvement va détruire le niveau d’activité retrouvé depuis 7 ans.
En attendant, des manifestations se déroulées ce jeudi dans plusieurs grandes villes. A Toulouse, l’Union des étudiants a procédé a des barrages filtrants et les Nuits debout locaux, déguisés en Robin des bois, ont lancé une opération Sherwood pour dénoncer la précarité. A Caen, dans le Calvados, des cheminots ont bloqué les voix de chemins de fer. A la centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche, la baisse de production de 200 méga Watts pendant 8 heures n’a pas eu de répercussion sur les usagers mais oblige EDF à trouver des moyens de production plus coûteux. Des hausses de tarifs ne sont donc pas exclure. La prochaine mobilisation nationale se tiendra le 14 juin, date de l’entrée du projet de loi travail au Sénat.

Tourisme / Quand la France fait fuir

La France désertée ! Alors que l’Euro de football devait faire venir de nombreux touristes dans le pays, tout porte à croire que la saison sera catastrophique : violences, grèves, saleté, clandestins ou encore attentats, la France n’est décidément plus une destination attractive.

Les attentats de novembre laissaient déjà présager une situation délicate pour le tourisme français, l’actualité récente laisse maintenant présager le pire. La France est devenue en quelques mois la maison hantée du tourisme mondial et les causes sont nombreuses : risque d’attentats, violences des manifestations d’extrême-gauche, grèves à répétition, agression et vol sur des touristes étrangers notamment par les populations roms…
A cela, s’ajoute la saleté des centres villes. A Paris, l’installation d’un camp de clandestins laisse planer le risque d’une dégradation de la sécurité et de la propreté dans la Capitale.
L’Euro de football, vendu par les politiques comme un vecteur de tourisme, est un leurre. Loin de faire venir des étrangers pour visiter nos musées et remplir nos hôtels, les compétitions sportives favorisent un tourisme populaire. Une bonne chose en soi mais qui, si elle est mal organisée, comme c’est le cas, fera de nos centre ville des poubelles à ciel ouvert. Les “fan zones”, espaces où seront diffusés les matchs sur écran géant dans les centres villes, seront autant de cibles pour les terroristes mais aussi probablement des lieux de rassemblement pour les casseurs et la diversité venus de banlieue promettant une explosion des violences contre les personnes et contre les biens.
Pour les professionnels du tourisme la situation est catastrophique. En mai, le taux d’occupation pour l’hôtellerie à Paris a chuté de plus de 10 points et la cellule de “continuité économique” créée après les attentats de novembre par le ministre Macron ne s’est plus réunie depuis le mois de février… Au 1er trimestre, Paris a connu une chute exceptionnelle de sa fréquentation touristique : 56 % de touristes japonais en moins, 35 % de russes en moins mais seulement une baisse de 14 % des touristes chinois. Le tourisme français pourrait donc devenir une destination “moyenne gamme” à long terme si ce phénomène se confirme.
Et la capitale n’est pas le seul lieu touché, les hôteliers et restaurateurs du Mont Saint Michel, par exemple, ont vu leur chiffre d’affaire baisser de 30 % depuis le début de l’année. Une tendance qui devrait poser un problème supplémentaire à l’économie française dont le tourisme représente plus de 7 % du PIB et par voie de conséquence accroître un peu plus le taux de chômage…

Politique / Les Républicains un an après

Il y a 1 an, l’UMP laissait place au parti Les Républicain, censé rassembler les forces républicaines de la droite et du centre. En dépit des victoires électorales aux élections locales, la droite parlementaire et son chef Nicolas Sarkozy n’ont pas réussi à créer un grand rassemblement de droite. Alexandre Rivet.

Le parti Les Républicains devait être une arme de reconquête pour Nicolas Sarkozy, une machine à gagner pour la droite, pourtant le bilan après 1 an d’existence n’est pas fameux.
Crée au service de Nicolas Sarkozy mais aussi pour faire oublier les 18 millions d’euros de fausses factures de l’UMP lors de la campagne présidentielle de 2012, le parti n’a pas su remettre en selle l’ancien président de la République.
Née également sur les cendres du combat fratricide entre François Fillon et Jean-François Copé, le nouveau parti n’a pas mis fin aux désaccords passés. Pire, il a crée de nouvelles divisions avec l’arrivée de la primaire. Une primaire qui a tout du piège pour la droite parlementaire et sa douzaine de candidats déclarés.
Dans le flou idéologique entre une aile qui se veut droitière avec François Fillon, Jean-François Copé ou encore Jean-Frédéric Poisson, une aile centriste incarnée par Alain Juppé ou encore les candidats de renouveau comme Bruno Le Maire ou Geoffrey Didier, Les Républicains n’ont trouvé ni chef ni ligne à suivre. Le désamour des Français pour les socialistes au pouvoir laisse le champ libre et chacun pense à présent avoir sa carte à jouer.
Le succès très mitigé des élections régionales en est l’illustration. Le retrait de candidats socialistes dans le cadre du “Front Républicain” a coupé l’herbe sous le pied des Républicains et de l’ancien président de la République qui souhaitait ne s’allier ni avec le PS, ni avec le FN.
L’OPA de Nicolas Sarkozy sur le terme républicain est également un échec, la notion étant déjà largement reprise par la gauche et ses “valeurs républicaines” mais aussi à présent par le Front National et Florian Philippot. Echec idéologique, victoire électorale limitée mais aussi objectifs loin d’être atteints. A la création du parti, Nicolas Sarkozy avait pour objectif d’atteindre les 500 000 adhérents, ils ne sont aujourd’hui qu’entre 200 et 250 000 selon les chiffres officiels.
A moins d’un an de l’élection présidentielle, la droite parlementaire se cherche toujours un chef à tel point que les primaires de la droite et du centre se sont imposées. La ligne à suivre n’est de ce fait pas plus définie et pour l’instant rien n’indique qu’un seul candidat de la droite et du centre sera en lice en 2017…

Santé / Disparition progressive des généralistes

La France va-t-elle se transformer en un immense désert… médical… C’est en tout cas ce qu’un rapport de l’Ordre National des Médecins anticipe… Entre 2007 et 2025, le nombre de médecins généralistes pratiquant en France pourrait chuter d’un quart… Natasha Koenigsberg

Contre toute attente, c’est à Paris que le nombre de médecins généralistes a le plus baissé… – 28 % depuis 2007.. Mais il faut dire que la capitale partait avec une longue avance sur d’autres départements de France… on compte encore 191 généralistes pour 100 000 habitants, contre seulement 96 pour 100 000 en Seine et Marne par exemple… Or, en Seine et Marne, le nombre de généralistes est aussi en chute libre : – 21 % depuis 2007.
C’est l’Ile-de-France, le Centre, une partie de l’Auvergne et de Midi Pyrénées qui sont les plus touchées par la disparition des médecins… entre – 20 et – 25 % en 10 ans dans une bonne trentaine de départements dans ces régions… Mais la situation n’est pas beaucoup plus glorieuse ailleurs.. la plupart des départements ont perdu entre 5 et 15 % de leurs médecins depuis 2007. Seuls la Savoie et la Loire Atlantique n’ont pas bougé.
Pourquoi La France manque de médecins à ce point ? A cause du numerus clausus, qui limite depuis des décennies le nombre d’étudiants en médecine, contre toute logique… Un numerus clausus qui n’a PAS été révisé pour tenir compte des nombreux départs à la retraite des praticiens issus de la génération du baby boom. 65 000 des 280 000 médecins français sont en fait retraités, mais ils continuent à consulter !
Dans le même temps, le nombre de médecins étrangers autorisés à exercer en France explose ! + 43 % sur la période 2008-2013 ! En 2012, un quart des nouveaux inscrits au tableau de l’Ordre national des médecins avaient obtenu leur diplôme hors de France ! Officiellement, plus de 10 % des médecins en exercice en France ont un diplôme étranger.
Mais dans un rapport récent, Le conseil national de l’Ordre des médecins avertissait lui même que ces statistiques étaient fausses :“ces données ne tiennent pas compte d’un nombre très important” de médecins étrangers exerçant dans les hôpitaux avec un statut d’attachés… médecins qui ne sont donc pas comptabilisés par le conseil de l’Ordre…

L’actualité en bref

– Homophobiol, le traitement contre l’homophobie ! Mercredi, dans le cadre de la journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, les ONG, AIDES et Ex Aequo ont diffusé 2 parodies de publicité. Un homme et une femme déclarent aller mieux depuis qu’ils prennent leur cachet homophobiol. La campagne de propagande se termine par un jeu de mot douteux : une pastille à sucer ! Contre l’homophobie, on n’est jamais trop aidé.

– Au Pakistan, battre sa femme en toute légalité, c’est possible ! Le conseil de l’idéologie islamique pakistanais souhaite accorder le droit aux hommes de battre leurs femmes si elles osent décliner des rapports sexuels. En effet, sans justifications religieuses, une femme ne peut refuser les demandes de son mari, comme elle ne peut prendre un bain après un rapport, ou pendant ses règles. Le conseil de l’idéologie islamique au Pakistan représente 200 millions de pratiquants. Il est aussi chargé de conseiller les parlementaires pakistanais. Pendant ce temps, Tariq Ramadan vente le “génie de l’islam” dans son dernier livre sur tous les plateaux télévisés français.

– Le tribunal administratif de Paris ordonne l’expulsion de sainte Rita ! Comme le relate le site de réinformation PARIS VOX, l’église néogothique du 15ème arrondissement, construite en 1900, va laisser place à une dizaine de logements. Après 4 années de combat de la part des fidèles mais également des riverains attachés au patrimoine de la ville de Paris, le propriétaire : l’association des Chapelles catholiques et apostoliques, une association de l’Eglise gallicane de France, et le promoteur, vont pouvoir faire appel aux forces de l’ordre pour expulser les personnes qui occupent l’édifice religieux. L’abbé Guillaume de Tanoüarn et les fidèles promettent toutefois de continuer le combat.

– Une nouvelle “traduction” de la bible en émoticones est disponible sur ibook depuis ce week end. L’initiative, visant plus particulièrement les jeunes, provient d’un anglophone qui a souhaité rester anonyme. L’auteur a choisit 80 émoticônes pour remplacer les mots les plus courants dans la bible comme ange, ou seigneur… Il espère que sa bible “sera perçue comme amusante par le plus grand nombre, et que chacun regardera ce qu’elle dit”. A quand nos grands classiques traduits de la même manière…. !

C’est la fin de notre édition ! Ce soir, retrouvez “Les idées à l’endroit”. Cette semaine, Alain de Benoist reçoit un invité de marque : Michel Onfray ! Egalement en compagnie de Thibault Isabel, ils reviendront sur la pensée de Proudhon.

Extrait de: Source et auteur

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