Intervention de Philippe Conrad, directeur de La nouvelle Revue Histoire, au Cercle Afl Okkat, Strasbourg le 11 mai 2016.
Depuis plusieurs mois, les tenants de la déconstruction généralisée ont ouvert un nouveau front en bénéficiant pour cela, ce qui n’est guère une surprise, d’un large soutien du quotidien du soir dit « de référence ». Le Monde du 26 septembre nous a en effet proposé une double page d’entretien avec Patrick Boucheron, historien médiéviste récemment doté d’une chaire au Collège de France. Le titre de l’entretien – La recherche de l’identité est contraire à l’idée même d’histoire – est en lui-même tout un programme. L’intéressé nous dit en effet contester « que l’on attende de l’histoire qu’elle réassure notre identité », ne pas croire « aux formes anciennes du magistère de l’histoire », il dénonce « la passion des continuités », rejette « l’injonction faite aux historiens de nous rassurer sur l’ancienneté, la consistance et la clôture de notre identité. » Face à « ce poison contemporain », « il convient de refuser tout net toute compromission avec le projet idéologique qui prétend emprisonner la société dans la nostalgie d’un passé mythifié. ». Il conviendrait donc de se mobiliser contre « les apôtres de l’identité nationale », contre « le piège identitaire », contre « cette théologie de l’inéluctable ».
Suite à lire ici :
Conforme au dogme révolutionnaire éculé : “du passé faisons table rase”.Cependant , à force “d’effacer” ; les sans-culottes toutes tendances confondues , “droite” , gauche ” et nulle part, en sont rendus présentement à effacer leur propre mythe, qu’ils ne peuvent dès lors prolonger que par un durcissement de la dictature molle mise en place.