Londres. « Il n y aura bientôt plus d’anglais de souche dans la capitale de l’Angleterre » [reportage]

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13/05/2016 – 06H30 Londres (Breizh-info.com) – Sadiq Khan est donc devenu maire de Londres, suite aux élections du jeudi 5 mai 2016, en Angleterre. Un maire musulman pour une grande capitale Européenne, voilà qui émoustille en France journalistes de la presse subventionnée et politiciens défenseurs du « vivre ensemble ». Pourtant, la capitale de l’Angleterre se transforme, année après année, et se vide de sa population anglaise de souche. On y trouve désormais des citoyens d’Europe, mais aussi du monde entier, qui se croisent au quotidien, qui travaillent parfois ensemble, mais qui ne se fréquentent pas ou peu. Le mythe du « vivre ensemble » s’effondre rapidement pour n’importe qui prend le temps d’arpenter les rues de Londres,  en  ce printemps 2016.

Car peut-on vraiment parler de « vivre ensemble », alors que certains quartiers de l’Est londonien, Tower Hamlets en tête, West Ham,  sont devenus des enclaves musulmanes en plein coeur de la capitale européenne ? Les anglais « de souche » et fortunés se regroupent désormais dans les quartiers aisés de la capitale (Chelsea, Fulham, l’ouest de Londres), tandis que les anglais pauvres fuient purement et simplement la ville ou se massent à l’extrême Est ou Sud du Grand Londres (sur un axe Upminster, Dartford). Beaucoup n’y viennent d’ailleurs que pour travailler ou pour suivre leurs équipes de football respectives, quand ils le peuvent tant les prix pour accéder à cette religion nationale qu’est le football se sont envolés.

Le 7 mai 2013, Michèle Tribalat, démographe spécialisée dans le domaine de l’immigration, écrivait sur le journal Atlantico : « 600 000, c’est le nombre de Londoniens blancs qui ont quitté leur ville entre 2001 et 2011 ». Pour rappel, en 2014, la population du Grand Londres comptait 8,5 millions d’habitants.

Un véritable White Flight, que nous ont confirmé les personnes interrogées sur place : « j’ai vu petit à petit tous mes amis d’enfance partir, vers Reading, Oxford, ou vers le sud-ouest de l’Angleterre » nous confiera Prassad, un pakistanais habitant du côté d’Elephant and Castle, un quartier pauvre et mal famé du sud de Londres. Lui dont les grands-parents sont arrivés après la seconde guerre mondiale en Angleterre nous confiait « parfois ne plus reconnaitre son pays », vociférant contre « les islamistes à qui ils ont donné tous les droits ». Ils, dans la bouche de Prassad, ce sont les gouvernements successifs anglais, de gauche comme de droite, qui ont selon lui « capitulé ». « Mes grands-parents sont venus du Pakistan. Et aujourd’hui, certains quartiers de Londres y ressemblent. Ca n’est pas la vision qu’ils devaient se faire d’un avenir meilleur pour leur famille, loin des islamistes ».

Franck, un Français travaillant dans un hôtel Londonien depuis la fin des années 90 évoque lui aussi « une ville qui change ». « Quand vous êtes dans le centre de Londres et si vous avez de l’argent, il y fait bon vivre, très bon vivre même. Mais la vie est chère, et toutes les populations pauvres d’Angleterre ne peuvent plus se permettre de vivre comme le font les touristes ou les autres Européens qui viennent travailler ici ». Franck concède envier « la solidarité communautaire existante chez les musulmans de Londres. C’est cette solidarité religieuse, ethnique même parfois, qui leur permet d’affronter les difficultés tous ensemble. Cette solidarité n’existe pas chez les Anglais de souche qui vivent à Londres ».

Selon un recensement de 2011, les blancs britanniques de souche (anglais, écossais, gallois, nord irlandais) ne constituaient déjà plus que 44% de la population londonienne, la population blanche totale étant estimée à 59%. Selon la courbe suivie depuis 2001, ces chiffres devraient être encore plus faibles aujourd’hui. Ne peuvent-ils en partie expliquer la victoire d’un candidat musulman et d’origine pakistanaise aux élections du 5 mai 2016? Dans les quartiers comme Newham, Tower Hamlets, Hackney, Ealing ou Brent, les blancs britanniques ne représentent même plus 20% des habitants.

« Il n’y aura bientôt plus d’anglais de souche dans la capitale de l’Angleterre », nous lâche dépité David, un supporteur historique de Chelsea qui nous avait donné rendez-vous du côté de Fulham Broadway. David est également membre de Britain First, un mouvement activiste qui mène des actions « choc » pour dénoncer l’islamisation de la Grande-Bretagne. « Moi je ne me plains pas, j’ai mon entreprise désormais. Je peux faire bosser des amis. Mais je ne reconnais plus ma ville ni mon pays » nous confie celui qui habite dans une résidence chic proche de son stade de coeur, Stamford Bridge (Chelsea FC). Il nous raconte l’explosion des commerces estampillés « halals », « ils ne font bosser que des « frères » là-dedans », la fermeture progressive des pubs de quartier pour cause de faillite, et nous confirme le White flight : « vous croyez quoi ? Personne n’a envie de vivre avec des gens qui ne partagent ni la même culture, ni la même religion, ni les mêmes valeurs. Eux aussi ils vivent comme cela, entre eux. Ca n’est pas du racisme ou une connerie de ce genre, c’est simplement l’être humain qui est comme cela ». David évoque alors « les blacks ou les jamaïcains qui vivaient là avant, en minorité, dans certains quartiers, et qui aimaient l’Angleterre, la bière, notre musique, notre culture. Ca veut pas dire qu’on s’entendait bien. Ca veut dire qu’ils respectaient le pays qui les avaient accueillis. Après, dans chaque groupe, y a des problèmes ». « Tout ça, c’est terminé. Ils parlent même de supprimer le God Save the Queen des compétitions sportives internationales, vous imaginez ? ». Fervent supporteur de football, mais aussi militant politique, il avait également participé à plusieurs rassemblements de l’English Defense League, groupe anti-islamisation dirigée alors par Tommy Robinson. « Vous imaginez qu’ils ont voulu le faire tuer en prison par des islamistes ? C’est totalement dingue. Ils nous prennent même notre droit d’exister en tant qu’anglais ».

David songe aujourd’hui à vendre son entreprise et à partir s’installer du côté de la Cornouaille anglaise. « Là-bas, on sera encore un peu tranquille. Pour combien de temps, je ne sais pas …» lâche-t-il après avoir vociféré contre « ceux de chez nous qui sont en train de faire élire un maire musulman qui a défendu en tant qu’avocat des terroristes tueurs d’anglais » (NDLR : Sadiq Khan a défendu en tant qu’avocat plusieurs islamistes internationaux).

Quelques semaines après notre rencontre, ils sont pourtant 1,310,143 Londoniens à avoir déposé un bulletin Sadiq Khan, alors que dans le même temps, seuls 31 372 d’entre eux votèrent pour le représentant de Britain First, Paul Golding. À partir du 23 mai, les bus londoniens  mais également ceux de Manchester ou de Birmingham seront habillés de publicités à la gloire d’Allah. La campagne est lancée par la plus grande association caritative musulmane du pays, Arabic Relief. À l’approche du Ramadan, elle espère encourager les britanniques à faire des dons pour soutenir les victimes de la guerre en Syrie.

L’exemple de Londres démontre que les faits  sont têtus. Comment certains peuvent-ils continuer à nier le grand remplacement de population en cours en Europe de l’ouest ?

Une publicité à la gloire d'Allah sur un bus londonien

Une publicité à la gloire d’Allah sur un bus londonien

 

 

Yann Vallerie

 

Crédit photo : DR

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