Le sultan Erdogan a désormais les mains libres en Europe

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« Une capitulation est essentiellement une opération par laquelle on se met à expliquer au lieu d’agir » (Charles Péguy

Le 29 mai 1453 figure traditionnellement parmi les dates clé de l’Histoire occidentale. Ce jour-là, Constantinople tombe aux mains du sultan ottoman Mehmet II. La ville, vestige de l’empire romain, était l’ultime dépositaire de l’Antiquité classique. Elle faisait aussi office de rempart de la chrétienté face à la poussée de l’islam.

En reprenant ces mots qu’on trouve sur le site Herodote.net, on peut écrire que les premiers jours de mai 2016 constituent une nouvelle défaite de la chrétienté face à l’islam. Cette fois-ci, néanmoins, il n’y a pas eu besoin de bombardes, de lances et de stratèges pour conquérir la forteresse, elle s’est rendue d’elle-même et s’en félicite. L’Europe, comme on l’avait annoncé, a cédé aux exigences du nouvel Hitler en acceptant de supprimer les visas pour les citoyens turcs désireux de visiter le continent. Dans la mesure où le brutal Erdogan sait souffrir d’un déficit d’image en Occident, il a envoyé son Premier Ministre Davutoglu pour conduire les négociations. L’homme a présenté tous les gages de bonne volonté à une Europe qui se faisait forte de ne jamais transiger sur ses valeurs et il a gagné. Sur les 72 exigences formulées, il en reste certes une ou deux qui n’ont pas été comblées, mais la Sublime Porte ne manquera pas de s’y conformer dans un futur proche. Bonne affaire donc, les Eurocrates peuvent se féliciter de cet accord si avantageux.

Ils ne sont d’ailleurs pas seuls à se réjouir de cette nouvelle situation. Erdogan aussi est très satisfait de la naïveté de sa partenaire Merkel qui désormais incarne et engage l’Union Européenne selon son bon plaisir, les États membres n’ayant plus qu’à enregistrer ses souhaits. Ayant désormais les mains libres, le sultan peut passer à l’étape suivante, soit asseoir définitivement son pouvoir personnel. La chose est en bonne voie, le Premier Ministre ayant été contraint à se retirer, mission accomplie. Erdogan milite donc à nouveau avec véhémence en faveur d’un régime présidentiel fort, ce qui, traduit en français, signifie dictature. Pour bien montrer en quelle estime il tient l’Europe, il a immédiatement fait savoir qu’il ne changerait en rien la façon dont il conçoit la sécurité de son pays, embastillant au passage deux journalistes d’opposition aux motifs qu’ils auraient trahi.

A-t-on entendu les Européens protester, eux qui ne transigent pas sur leurs valeurs ? Ô que non, bien sûr ! Ils ont prêté l’hommage lige à celui qui est désormais le suzerain de l’Europe. Que ses vassaux fassent mine de contester son pouvoir et immédiatement, il enverra quelques milliers de migrants sur les côtes grecques pour bien montrer que c’est lui qui commande.

Dans un avenir proche, les citoyens turcs pourront donc venir de ce côté-ci du Bosphore, pour autant qu’ils soient titulaires d’un passeport biométrique. Cette élémentaire précaution renforce une fois de plus l’autocrate qui contrôle les services chargés de délivrer les précieux sésames. Gageons que les heureux récipiendaires seront choisis avec soin et veilleront lors de leurs passages dans nos contrées à défendre l’Islam et son nouveau prophète Erdogan.

En attendant, notre homme continue de faire d’excellentes affaires avec l’État Islamique dont il commercialise le pétrole clandestin par le biais de sa famille, ceci sans susciter la moindre protestation.

Face à cette Union Européenne déchirée, impuissante et veule, le despote auraient tort de se gêner.

La Côte-aux-Fées, le 08 mai 2016

Source : Les Observateurs.ch

 

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