La Slovénie l’a reconnu, mardi 20 octobre au matin : elle est « dépassée » par le flux de migrants qui se présentent, depuis samedi, à sa frontière avec laCroatie. Pour la seule journée de lundi, plus de 8 000 personnes sont entrées dans le pays, souvent en évitant les points de passage officiels, ont affirmé les autorités. Le gouvernement l’a fait savoir par le biais d’un communiqué, à l’issue d’une réunion d’urgence organisée dans la nuit :
« Le flux de migrants ces trois derniers jours dépasse toutes nos capacités à le gérer. »
Face à cette situation, les autorités slovènes ont expliqué vouloir faire appel à l’armée en amendant la loi sur la défense. Le Parlement doit approuver un texte mardi pour étendre de façon exceptionnelle les pouvoirs d’intervention des militaires, actuellement limités à une assistance logistique. Ils pourront ainsiépauler la police pour le contrôle des frontières. Une décision justifiée, selon le gouvernement :
« Il ne s’agit pas d’imposer une situation extraordinaire, il s’agit de renforcer le contrôle à la frontière. Cet amendement permettra de confier aux soldats des tâches supplémentaires, dans des circonstances très particulières et avec l’accord du Parlement. Il est illusoire d’attendre d’un pays de deux millions d’habitants qu’il fasse cesser et règle une crise que des Etats membres plus grands sont incapables de résoudre. »
Le premier ministre, Miro Cerar, a précisé que « cela ne signifiait pas »l’instauration d’un « état d’urgence ».
Cet afflux de migrants en Slovénie fait suite à la fermeture par la Hongrie, vendredi 16 octobre, de sa frontière avec la Croatie – un peu plus d’un mois après avoir fait de même côté Serbie. Une mesure qui contraint les migrants venant de l’Est à passer par la Slovénie pour poursuivre leur périple en Europe.
Ljubljana accuse l’Autriche de ne laisser entrer qu’un nombre limité de migrants ; ce que Vienne a démenti. Le premier ministre slovène affirme également que la Croatie « refuse de collaborer » pour gérer la crise migratoire.
“On” voudrait créer des conflits entre pays européens qu’on ne s’y prendrait pas autrement…