Le 18 juin dernier, les urnes ont rendu un verdict que les médias annonçaient, mais auquel peu de Danois voulaient croire: le parti d'extrême droite Dansk Folkeparti (DF, Parti populaire danois) est arrivé en deuxième position lors des élections parlementaires. La coalition de gauche au pouvoir a donc cédé la place à un gouvernement de droite emmené par le leader de Venstre (droite modérée), Lars Løkke Rasmussen, et appuyé du bout des lèvres par DF. En effet, bien que premier parti de droite, ce dernier a décidé de ne pas participer au gouvernement. Comble de l’ironie, Rassmussen a formé un gouvernement alors qu’il est l’un des politiciens à qui les Danois font le moins confiance[1] et, en sus, a réalisé le pire score de Venstre à des élections parlementaires depuis 1990. Le Danemark est à l’image de l’Europe, dont il symbolise les doutes et contradictions après sept années de crise et trois décennies de montée de l’extrême droite. En particulier, il incarne le virage «social-démocrate» de l’extrême droite, lequel est en train de prendre forme en France avec le Front national de Marine Le Pen. Dès lors, quiconque souhaite saisir les mutations de l’extrême droite et du populisme doit se pencher sur le Danemark. Le royaume scandinave fait figure de laboratoire pour une Europe vieillissante, moins tolérante, en crise et tentée par le repli sur soi. Et, de ce point de vue, il peut être perçu comme un avertissement pour la ... Lire la suite
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