La deuxième visite de François Hollande en Algérie, le 15 juin dernier, devait s’effectuer sous les auspices des affaires. Elle a été entièrement dominée par la question du terrorisme alors que Washington annonçait le succès d’un bombardement ayant visé Mokhtar Belmokhtar, le jihadiste le plus recherché du Sahel et qu’un double attentat-suicide causait la mort de 26 personnes à N’Djamena…
De fait, les entretiens que le président français a eu avec le premier ministre Abdelmalek Sellal, puis avec le président Abdelaziz Bouteflika, ont essentiellement porté sur la sécurité régionale : « nous avons exprimé préoccupation et solidarité par rapport à ce qui vient de se produire au Tchad, un attentat terroriste particulièrement barbare. Il ne fait pas de doute que c’est Boko-Haram qui en est responsable et qui devra rendre compte de cette horreur nouvelle », a déclaré François Hollande avant de féliciter l’Algérie, « actuellement en première ligne de la lutte contre le terrorisme dans la région sahélo-saharienne ». C’est toujours une bonne nouvelle lorsque la relation franco-algérienne/algéro-française se porte bien, mais cette embellie conjoncturelle ne va pas sans poser quelques questions plus profondes.
La rédaction de prochetmoyen-orient.ch a suivi la visite d’Etat effectuée en Algérie (Alger/Tlemcen - décembre 2012) par le président de la République française. Trait des plus sympathiques : gardant un excellent souvenir de son stage de l’ENA poursuivi à Alger en 1978, François Hollande tenait à faire sa première visite d’Etat dans ce pays « dont il gardait un si bon souvenir ! » Des mots justes avaient alors été prononcés sur la guerre de libération nationale, sans aller toutefois jusqu’à déconstruire politiquement, ni conceptuellement le « fait colonial » qui génère - aujourd’hui encore -, bien des « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité », notamment aux Proche et Moyen-Orient…
Les sujets les plus problématiques, dont le dossier malien, avaient été judicieusement déminés et la convergence de vue a été presque totale. Presque ? A l’issue de trois heures d’échanges, le président Bouteflika interpelle son homologue français à propos d’une « incompréhension » en lui tenant à peu près ce langage : « vous combattez les terroristes au Sahel, mais vous les aidez en Syrie. Pour quelle raison ? Ou plutôt quelle est la raison de ce deux poids deux mesures, sinon de cette contradiction évidente ? » Un peu gêné aux entournures, d’autant qu’il évitera de prononcer le passage de son discours devant la représentation nationale algérienne consacré à la Syrie, François Hollande se prononcera alors en faveur de la recherche d’une solution politique tout en précisant qu’une discussion avec Damas n’était pas incompatible avec « quelques pressions »…
Alors que l’on connaît mieux, désormais, la réalité de l’aide militaire apportée par Paris aux terroristes d’Al-Nosra - qui, faut-il le rappeler rassemble les forces d’Al-Qaïda en Syrie -, la remarque de décembre 2012 formulée par le président Bouteflika demeure pleine et entière… Elle a même gagné en importance : comment la diplomatie française peut-elle, à ce point, chercher la destruction du gouvernement de Damas au bénéfice des factions islamistes ? La réponse reste des plus claires et simples : caresser l’Arabie saoudite et les autres pays du Golfe dans le sens du poil pour continuer à leur vendre des armes et bien d’autres choses…
Par ailleurs, il est bien temps aujourd’hui de féliciter l’Algérie pour son engagement total dans la lutte contre le terrorisme, alors que les dirigeants politiques français (de gauche comme de droite) opinaient du chef lorsque, durant la décennie 1988/98, quelques idéologues parisiens lançaient leur campagne honteuse du « Qui-tue-qui ? » attribuant à l’armée algérienne la responsabilité de massacres commis par les Groupes islamiques armés (GIA)… On pourrait aujourd’hui, à tout le moins, dénoncer et déconstruire cette imposture parisienne en rendant hommage - même tardivement -, au général Khaled Nezzar, à Redha Malek, à l’avocat Ali Haroun et bien d’autres, qui à l’époque décidèrent de faire front aux précurseurs de l’ « Etat islamique » pratiquant les égorgements, la torture et les massacres collectifs, déjà au nom de l’instauration d’un « califat » improbable…
Enfin, et même si la remarque est anecdotique, on peut se demander pourquoi François Hollande s’est fait accompagné de… Julien Dray - vendeur de montres de luxe qui ne présente guère de compétences particulières sur l’Algérie - et de Jacques Attali - vendeur d’expertises éventées -, qui ne brille pas non plus par sa connaissance des dossiers algériens ?
Répétons : que la relation bilatérale entre ces deux pays qui sont condamnés par l’histoire et la géographie à s’entendre, sinon à s’aimer, soit au mieux de sa forme est une excellente chose ! Mais pour que ce satisfecit ne s’abîme pas dans l’éphémère, il faudra reconnaître un jour que les terroristes de l’ « Etat islamique » sont bien nés dans l’Algérie des années 80/90 et admettre que les autorités algériennes ont mené alors un combat d’avant-garde qu’on salue justement aujourd’hui, même un peu tard. Et surtout qu’on ne vienne pas - aujourd’hui - refaire cette histoire passée et douloureuse au nom des critères actuels des droits humains, en accusant tel ou tel acteur sécuritaire algérien qui n’aurait pas pris toute les précautions pour garantir les droits et aspirations des terroristes de l’époque. N’en déplaise aux imprécateurs des ONGs aux indignations sélectives, la guerre contre le terrorisme n’est pas une guerre conventionnelle. Elle requiert souvent des moyens inédits, sinon d’exception qui peuvent, parfois, s’égarer dans l’irrationnel… Mais une chose est sûre : au regard de ce qu’il serait advenue de l’Algérie et de l’ensemble de la Méditerranée occidentale si les terroristes avaient vaincu, ces égarements demeurent minoritaires et secondaires !
François l’Algérien a raison de féliciter l’Algérie d’aujourd’hui pour son engagement sans réserve dans la lutte contre le terrorisme. François Mitterrand aurait été bien inspiré de faire de même alors que ce pays majeur du continent africain se trouvait, presque seul, à faire face à une horde de terroristes sanguinaires, appuyée par plusieurs pays étrangers qui avaient décidé de démanteler une Algérie empêcheuse de gouverner le monde en rond, comme ils l’ont fait pour l’Irak et comme ils sont en train de le faire pour la Syrie et le Yémen…
Richard Labévière, 24 juin 2015
…, d’après Libération: Boutefikla a 40 milliards de Dollars, déposés dans une Banque Suisse; François l’Algérien, dictateur, est le bien connu lèche-babouches. Patrick Lévy.
Minable!
Qu’attendre d’autre du personnage le plus inepte qu’ait produit notre république! Il continue à nous mentir et à encrassouiller la politique française. Son équipe de campagne était déjà faite pour les musulmans, et rien n’a changé depuis.