La première ministre Helle Thorning-Schmidt est sortie perdante des élections législatives danoises. Les eurosceptiques du Parti populaire danois, deuxième force politique du pays, espèrent organiser un référendum sur l'appartenance à l'UE, à l'image du Royaume-Uni.
Les Danois ont refusé un deuxième mandat à leur Première ministre Helle Thorning-Schmidt à l’issue des élections législatives du 18 juin pour porter au pouvoir une coalition de droite grâce notamment à une percée des populistes.
Le chef de l’opposition, le président du Parti libéral Lars Løkke Rasmussen, a proposé le 19 juin de former le prochain gouvernement, mais il devra sans doute consentir des concessions importantes pour s’assurer le soutien du Parti populaire danois (DF). Ce parti eurosceptique et xénophobe a obtenu plus de voix que le Parti libéral.
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Après dépouillement de tous les bulletins de vote en métropole, les partis de droite ont remporté 90 sièges tandis que les partis du centre gauche, qui soutenaient Helle Thorning-Schmidt, obtiennent 85 sièges.
La Première ministre, qui avait compté à tort sur la reprise économique pour être réélue, a concédé sa défaite et démissionné de la tête de son parti, les Sociaux-démocrates.
« Nous n’avons pas gagné les élections et nous avons été battus au finish », a lancé à ses partisans la chef du gouvernement, au pouvoir depuis 2011.
« Le leadership, c’est de savoir démissionner au bon moment. Et ce moment c’est maintenant », a-t-elle ajouté, annonçant qu’elle abandonnait la direction du parti.
DF, qui devient le deuxième parti derrière les sociaux-démocrates, a soutenu les Libéraux au gouvernement par le passé. Il faudra à Rasmussen encore ce soutien pour obtenir la majorité absolue au Parlement.
Chance unique
« Ce soir, on nous a donné une chance, mais seulement une chance, de prendre le leadership au Danemark », a déclaré Lars Løkke Rasmussen à ses partisans au Parlement. « Ce que je propose aujourd’hui, c’est de me mettre à la tête du gouvernement ».
Le score de DF était attendu, mais le parti n’a pas dit s’il souhaitait entrer au gouvernement, de qui serait une première depuis sa création il y a 20 ans, ou s’il se contenterait d’un soutien sans participation, comme par le passé.
Si le Parti libéral et DF sont d’accord sur de nombreux points, ils sont en désaccord sur les finances publiques. Le premier veut les geler tandis que Dahl veut les augmenter.
« Ce que nous avons dit avant l’élection est aussi que ce que nous suivrons après l’élection, à savoir que nous serons là ou l’influence politique est la plus grande », a déclaré le chef de file du DF, Kristian Thulesen Dahl.
« Si c’est dans un gouvernement, alors c’est là où nous serons. Si c’est en dehors du gouvernement, alors c’est là où nous serons. C’est ça le moteur pour nous, pas les titres ministériels », a-t-il ajouté.
Sans être au gouvernement, le DF a déjà donné le tempo sur certains thèmes. Les grands partis, de gauche à droite de l’échiquier politique, ont tous évoqué la réduction de l’immigration.
Réforme de l'UE
Par ailleurs, le DF a obtenu des partis de droite qu’ils acceptent de soutenir le projet de réforme de l’Union européenne du Premier ministre britannique David Cameron. Le parti populiste veut aller plus loin et souhaite aussi pour le Danemark un référendum sur son maintien ou pas dans l’Union européenne, à l’instar de la consultation qui est prévue sur le sujet au Royaume-Uni en 2017.
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