PHILIPPE BARRAUD
Les affaires de la FIFA et de son président ont causé un tort considérable à l’image de la Suisse. Pourquoi ne pas propulser un autre Suisse pour succéder à Blatter, et redonner à notre pays son honneur perdu? Le Vaudois Philippe Leuba pourrait être cet homme.
J’ignore si le conseiller d’Etat vaudois est intéressé à ce formidable défi – ce qui me rend libre de mes propos. Ce que je sais, c’est qu’il a l’envergure, l’énergie et la passion qu’il faut. Lorsqu’il parle de foot à la radio, c’est soudain un autre homme que le juriste prudent qui commente les fusions de communes dans le Gros-de-Vaud… Aussitôt la passion s’allume, le verbe se fait vif, tranchant, il est dans son élément. Philippe Leuba maîtrise comme personne les arcanes du football, qu’il connaît de l’intérieur et sur le terrain, puisqu’il est arbitre international.
Un deuxième atout pour nettoyer les Ecuries d’Augias de la FIFA – un sacré boulot ! – c’est son inoxydable intégrité. Et même si certaines délégations, jusqu’ici arrosées généreusement par l’organisation, ne verraient pas d’un bon œil l’arrivée d’un honnête homme, il ne fait pas de doute que c’est au prix d’une véritable dératisation que la FIFA retrouvera un minimum d’honorabilité. Car de deux choses l’une: ou bien ses dirigeants ont constamment couvert les opérations de corruption massive qui étaient le quotidien de l’organisation, ou bien ils les ignoraient, ce qui veut dire qu’ils ne dirigeaient pas, et laissaient la bride sur le cou à leurs hommes de confiance. De l’incompétence pure, lorsqu’on sait les montants que brasse la FIFA. Hypothèse évidemment invraisemblable: ils savaient.
Philippe Leuba a un troisième atout: il n’est pas du sérail. Il n’évolue pas des les hautes sphères du foot-business, n’en touche pas des appointements extravagants, ni ne passe ses journées dans des palaces du monde entier. Or, c’est précisément d’un homme frais, clean, non mouillé dans les marécages de la FIFA, que celle-ci a besoin.
Je le sais bien: on va dire, «il est roillé!» Les Vaudois aiment jouer petit, ils ont souvent peur de leurs propres ambitions, craignant les railleries du bout du lac. Alors, ils balaient les grandes idées d’un: «Vouah! C’est pas pour nous!» et retournent vaquer à leurs paisibles occupations. Et pourtant: ce n’est qu’à coup d’ambitions un peu démesurées que l’on s’élève, que l’on arrive à quelque chose. Tenez: croyez-vous que le monde entier parlerait de Solar Impulse, si on avait joué petit?
Extrait de: Source et auteur
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Non, l’homme le plus qualifié pour le poste est Piermarco Zen-Ruffinen. Avocat, docteur en Droit, c’est lui qui a crée le Centre International d’Etude du Sport à Neuchâtel, institution qu’il a présidé pendant cinq ans. Il a également été vice-président de la SFL. Polyglotte et passionné de football, Monsieur Zen-Ruffinen a également le temps d’exercer cette fonction vu qu’il est à la retraite depuis peu. Cependant, j’ignore si cette fonction l’intéresse. Que ce soit lui ou Monsieur Leuba, ce sera toujours bien mieux que Monsieur Platini, qui a fait preuve d’opportunisme dans l’affaire Blatter. Il convient de se demander pourquoi Monsieur Cornu n’a fait qu’une année à l’UEFA après avoir quitté la tête du Ministère public neuchâtelois…