Charlie. “Le monde civilisé a les moyens d’en finir avec ces fantoches sanglants.”

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Journaliste et écrivain
Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication.

Trois fanatiques bien armés, bien entraînés et déterminés à répandre la mort quitte à y perdre la vie ont fait, en deux jours, dix-sept victimes. Ils ont payé leurs crimes. Mais les spécialistes nous apprennent qu’à ce jour, rien qu’en France, il existe entre mille et cinq mille individus de cet acabit, dont quelques centaines susceptibles de passer à tout moment à l’action. Ils précisent que si l’on voulait suivre à la trace tous ceux qui ont été dûment repérés comme potentiellement dangereux, à raison de vingt-cinq à trente personnes par suspect se relayant en permanence, il faudrait affecter à cette tâche de trente mille à cent cinquante mille fonctionnaires. Il n’en est évidemment pas question. Au demeurant, ficher et surveiller ne suffit pas. Nous venons, hélas, d’en avoir une démonstration éclatante. Aussi bien les frères Kouachi qu’Amédy Coulibaly étaient inscrits sur la liste noire non seulement des services français mais de services étrangers, qui n’étaient autorisés à agir ni les uns ni les autres. La première urgence, à la lumière sinistre des événements qui se sont déroulés cette semaine et de ceux dont on nous menace, est donc de mettre préventivement dans l’impossibilité de nuire loups solitaires ou loups chassant en meute, Français de souche ou Français de papiers, fraîchement convertis ou endurcis dans l’extrémisme, tous les membres identifiés des cellules et des réseaux plus ou moins dormants de l’Internationale de la Terreur verte.

Il incombe ensuite aux pouvoirs publics de rétablir l’ordre dans les quartiers, les cités, les « territoires » qu’ils ont abandonnés. Les réactions et l’attitude de certains habitants de ces zones de non-droit interdisent de continuer à fermer les yeux sur une situation parfaitement connue des responsables politiques et vécue, c’est-à-dire subie, par ceux qui, n’ayant d’autre issue, ont le malheur d’y cohabiter. Il n’est pas admissible que médecins, infirmiers, chauffeurs de taxi, postiers, livreurs, personnes isolées ne puissent plus circuler, exercer, travailler sur des terres où les voyous, les délinquants, la pègre et la charia imposent leurs lois. Il n’est pas tolérable que gendarmes et policiers, comme ils ont pu le vérifier lors des « opérations » de ces derniers jours, soient condamnés lorsqu’ils s’y aventurent à essuyer quolibets, insultes, crachats, menaces, jets de pierre en attendant mieux. La peur doit changer de camp. Il est encore possible d’entamer et de réussir la reconquête de ces terrains inondés. Le plus élémentaire des devoirs de l’État est d’assurer la libre circulation, la protection et la sécurité des citoyens paisibles et, d’abord, des plus faibles, des plus vulnérables. Aussi bien, en l’espèce, ne sont-ce pas les moyens qui font défaut, mais la volonté.

Ceci vaut pour l’intérieur. Mais si nous élargissons notre champ de vision, nous constatons que de vastes régions d’Asie et d’Afrique, tombées sous le contrôle de l’islamisme le plus obscurantiste et le plus sanglant, sont devenues les bases arrière où se forment et d’où nous reviennent les commandos d’élite du terrorisme. Les interventions maladroites, mal pensées, mal conduites et malvenues de l’Occident ont semé au Moyen-Orient le désordre et récolté le chaos, né de la destruction d’États et de régimes dont on s’aperçoit un peu tard qu’ils étaient un rempart efficace contre les entreprises des fous de Dieu. Renoncer aujourd’hui à les contrecarrer serait une lâcheté et une défaite. Nous nous en accommoderions comme de tant d’autres. Mais il se trouve que notre faiblesse ne nous protégerait pas contre ceux qui ont déclaré la guerre à notre civilisation, à notre monde. Notre honneur et notre intérêt allant dans le même sens, nous n’avons pas le choix, et c’est peut-être tant mieux.

Dans un premier temps, nous devons sommer la Turquie, le Pakistan, les Émirats et l’Arabie saoudite de choisir clairement et définitivement leur camp.

Dans un deuxième temps, les États-Unis et l’Union européenne doivent unir leurs forces et constituer avec l’Iran des mollahs, avec la Russie de Poutine et même avec la Syrie de Bachar la grande coalition qui balaiera l’insurrection mortifère et rétrograde qui implante et exporte le règne de la peur.

Dans un troisième temps, la garantie solennelle, par tous les membres de la coalition, de l’existence d’Israël à l’intérieur des frontières que lui a reconnues l’ONU doit amener le gouvernement israélien à évacuer les territoires qu’il occupe sans droit et qu’il a annexés de fait et, en crevant l’abcès qui empoisonne tout le Moyen-Orient, priver la contre-révolution islamiste de l’alibi et de l’argument qui la justifient et qui assurent le recrutement de ses troupes.

Le monde libre a vaincu le totalitarisme nazi. Le monde civilisé a les moyens d’en finir avec ces fantoches sanglants que sont Daech, Boko Haram, Al-Qaïda au Yémen et de les faire disparaître comme un mauvais cauchemar ou comme ces vampires qui se décomposent quand le jour se lève. Encore faut-il le vouloir.

 Source et auteur : , Bd Voltaire, 11 janvier 2015

Un commentaire

  1. Posté par KANDEL le

    CE QUE TOUT CELA EST SIMPLISTE … ET DRAMATIQUEMENT MORTEL APRES L’EXPERIENCE DE L’EVACUATION DE GAZA.

    Les enjeux diplomatiques face à la menace iranienne
    29/06/2008 http://www.jcpa-lecape.org/ViewBlog.aspx?ArticleId=17
    […]
    Ce qui semble clair, c’est que les projets politiques qui n’ont pas abouti à la paix en 1993 ou en 2005, pourraient saper la stabilité régionale si on répétait en 2008 les mêmes scénarios, aveuglement. Des retraits israéliens en Cisjordanie amplifieront la montée du djihad au sein des palestiniens plutôt qu’ils ne diminueront son intensité. Ils ne réduiront pas l’hostilité agressive des dirigeants iraniens, mais renforceront seulement sa conviction que son idéologie et ses tactiques sont du côté gagnant de l’histoire. Les leçons des erreurs du passé soulignent l’importance d’intégrer un nombre de nouveaux facteurs dans les politiques futures.

    L’IMPORTANCE VITALE DES FRONTIERES DEFENDABLES POUR ISRAËL

    Israël devrait-il faire l’objet de pressions pour abandonner le contrôle de la vallée du Jourdain? Les armements n’ont-ils pas afflué après le désengagement de la bande de Gaza? Ne trouveront- ils pas le chemin vers les collines de la Cisjordanie? De ce fait, il est évident qu’une grande concentration de roquettes de courte portée et des missiles sol-air serait déployée à l’intérieur du pays et frapperait à distance les villes principales d’Israël et son aéroport international situé près de Tel-Aviv. Une Cisjordanie envahie par des groupes islamistes armés de roquettes, encouragerait les réseaux terroristes à trouver refuge en Jordanie. Ils transformeront leurs bases en zones logistiques de formation et d’entraînement, similaires à celles qu’ils avaient construit dans le Sinaï pour avoir accès à Gaza.
    Cette nouvelle donne serait une menace revalorisée sur la stabilité du régime Jordanien. Déjà, avec la montée du djihad sunnite à l’ouest de l’Irak, des groupes d’Al-Qaïda ont tenté de s’implanter dans le sol jordanien, dans les villes tel qu’Irbid. Une absence sécuritaire israélienne dans la vallée du Jourdain rétablira indéniablement et accélérera cette tendance, et compromettra ainsi la sécurité d’un Etat arabe voisin qui demeure un allié occidental dans la guerre contre le terrorisme. Pour cette raison et d’autres, Israël devrait continuer à insister sur des droits à des frontières défendables conformément à la Résolution 242 du Conseil de Sécurité et à la lettre du 14 avril 2004 présentée par le président W. Bush à l’ancien Premier ministre Ariel Sharon.

    AJOUT KANDEL.: sans parler des centaines (sic) de tunnels qui déboucheraient en Israël!

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