Cet article résume le dernier rapport de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) sur l'islamophobie en Occident.
On peut constater que le projet de la Commission des droits du Québec de limiter la liberté d'expression s'inspire de ce rapport à bien des égards.
A partir de la gauche : Hillary Clinton (alors Secrétaire d’État américaine), Ekmeleddin Ihsanoblu, Secrétaire général de l’OCI, Ahmet Davutoglu, ministre des Affaires étrangères turc, et Catherine Ashton, Haute représentante de l’UE. Ils participaient à une conférence de l’OCI intitulée « Construire sur la base du consensus » à Istanbul, en Turquie, le 15 juillet 2011 (photo : Département d’État américain)
(GatestoneInstitute) L'Organisation de la coopération islamique, un bloc influent de 57 pays musulmans, a publié la dernière édition de son rapport annuel sur «L’islamophobie».
«Le 6e rapport de l'Observatoire de l'OCI sur l'islamophobie : octobre 2012-september 2013», est un document de 94 pages visant à «présenter un portrait exhaustif de l’islamophobie» telle qu’elle existe principalement dans les sociétés occidentales.
Mais l'objectif principal et de longue date de l'OCI, basée en Arabie Saoudite et financée par des dizaines de pays musulmans qui persécutent systématiquement les chrétiens et les juifs, est de pousser les pays occidentaux à adopter des lois interdisant «les stéréotypes négatifs sur l’islam».
Dans ce contexte, le rapport annuel de l’OCI sur l’islamophobie, qui fait partie d’un effort soutenu en vue de prouver l'existence d'une «culture de l'intolérance de l'islam et des musulmans» en Occident, est essentiellement un outil de lobbying afin de faire pression sur les gouvernements occidentaux pour interdire toutes les formes «d’islamophobie», un concept nébuleux inventé par les Frères musulmans dans les années 1990.
Le rapport de l'OCI comprend cinq chapitres et plusieurs annexes visant à documenter «les incidents de diffamation et de dénigrement des musulmans et de leurs symboles sacrés, y compris les attaques contre les mosquées, les abus verbaux et les agressions physiques contre les adeptes de l’islam, surtout en lien avec leurs traits culturels».
Mais le fil conducteur de l'ensemble du document est l’accusation répétée de l'OCI à l’effet que la liberté d’expression est le principal responsable de «l’institutionnalisation de l’islamophobie» dans les pays occidentaux. Selon l’OCI, cette liberté a «énormément contribué à accroître l’islamophobie et à manipuler la mentalité des Occidentaux ordinaires en les amenant à développer une 'phobie' de l’islam et des musulmans».
Selon l'OCI, la liberté d'expression protège «les islamophobes qui cherchent à propager la peur irrationnelle et l'intolérance de l'islam, lesquels ont maintes fois suscité des tensions injustifiées, la suspicion et les troubles dans les sociétés en calomniant la foi islamique par de grossières distorsions et fausses représentations, bafouant les sentiments religieux des musulmans».
Le Chapitre 1 du rapport traite de «l'islamophobie, l'intolérance et la discrimination contre les musulmans», et prétend dévoiler la «montée continue de l'islamophobie dans les pays occidentaux, ce qui exacerbe les tensions à tous les niveaux et met des obstacles supplémentaires à la diversité et au caractère multiculturel des sociétés».
Selon l'OCI, la liberté d'expression est à blâmer pour la «perpétuation de l'islamophobie», laquelle:
« ... est devenue de plus en plus répandue, ce qui a provoqué une augmentation du nombre réel de crimes haineux contre les musulmans. Ces crimes vont de la violence verbale habituelle et la discrimination, en particulier dans les domaines de l'éducation et de l'emploi, à d'autres actes de violence et de vandalisme, y compris des agressions physiques, des attaques contre des centres islamiques, et la profanation de mosquées et de cimetières.»
«Dans ce contexte, l'acceptation de diverses formes d'intolérance, y compris les discours de haine et la propagation de stéréotypes négatifs contre l'islam et les musulmans dans certains pays occidentaux contribuent à la prolifération de sociétés intolérantes. Ce processus est en outre soutenu par ... l'exploitation de la liberté d'expression et la perpétuation d'un contexte idéologique prônant un conflit inéluctable de civilisations».
Voici un autre facteur qui «favorise le climat d'intolérance»:
« ... Le rôle négatif joué par les grands médias qui non seulement propagent des stéréotypes et des idées fausses sur l'islam, mais aussi occultent généralement les cas significatifs où des individus et des groupes s’élèvent contre l’intolérance, y compris la promotion de la haine et de la violence religieuses. Cette approche biaisée a contribué à donner une image diabolisée, parfois déshumanisée, des musulmans dans l'esprit d'une certaine classe d’individus prédisposée à des sentiments xénophobes en raison de la situation économique de plus en plus difficile, ou à une peur irrationnelle de l’Autre».
Le Chapitre 2 du rapport traite des «manifestations d'islamophobie en Occident». Selon l'OCI:
«Le nombre d'incidents islamophobes continue d'augmenter aux États-Unis, en raison de la propagande anti-musulmans. Il est particulièrement inquiétant de constater que les sentiments anti-musulmans s’enracinent plus profondément en s’infiltrant dans le système éducatif. Voici des exemples parmi beaucoup d’autres de cas et de tendances inquiétantes : l’initiative d’un parlementaire américain de premier plan [le représentant Peter King] de convoquer des audiences spéciales du Congrès sur la radicalisation de l'islam aux États-Unis ... Dans la même veine, le Parti républicain a joué la carte anti-islam lors des récentes élections présidentielles américaines en 2013 [sic]».
En ce qui concerne les tendances islamophobes en Europe, divers rapports et sondages ont révélé une perception erronée croissante vis-à-vis de l'islam et des musulmans. Parmi les idées les plus courantes et récurrentes ... on retrouve celle voulant que les musulmans soient enclins à la violence, y compris la vengeance et les représailles; que l'islam est une religion intrinsèquement expansionniste à la recherche d’influence politique, et dont les adeptes sont obsédés par le prosélytisme, et, plus généralement, que l'islam prive les femmes de leurs droits et encourage le fanatisme religieux et le radicalisme. Selon les mêmes sondages, seule une minorité du public tend à voir l'islam sous un jour plus positif, comme une religion de paix qui prêche l'amour envers autrui, la charité, l'ouverture et la tolérance ... Les musulmans qui vivent dans des environnements xénophobes sont plus exposés au stress quotidien et à d'autres formes de préjudice moral.»
L'OCI conclut que «les journalistes et les médias ont la responsabilité d'éviter de promouvoir une rhétorique de haine en agissant comme une plate-forme pour sa diffusion à grande échelle.»
Le Chapitre 3 du rapport souligne «des développements positifs» en termes d’initiatives et d’autres mesures ou positions prises en vue de lutter contre l’islamophobie, notamment :
« ... La condamnation du discours de haine anti-musulmans par divers milieux, y compris des leaders religieux non-musulmans; le refoulement de certains islamophobes par des pays où ils avaient l'intention de prendre part à des rassemblements anti-musulmans ou de donner des conférences incendiaires; la reconnaissance de fêtes religieuses musulmanes, et des sanctions strictes prises contre des actes d'intolérance religieuse manifeste. Il a été noté avec satisfaction que des organisations internationales, y compris l’UNSECO, l'OSCE et le Conseil de l'Europe, ont reconnu le danger de l'islamophobie et pris des mesures concrètes pour lutter contre ce phénomène, notamment en élaborant des Lignes directrices pour les éducateurs sur la lutte contre l'intolérance et la discrimination envers les musulmans.»
Le Chapitre 4 du rapport, intitulé «Initiatives et activités de l'OCI pour contrer l'islamophobie», est axé sur les efforts en cours de l'OCI dans la promotion du Processus d’Istanbul, un effort agressif des pays musulmans en vue de faire criminaliser la critique de l’islam en droit international. Le but explicite du Processus d'Istanbul est de faire inscrire dans le droit international une interdiction mondiale de tout examen critique de l’islam et de la charia islamique.
Au cours des dernières années, l'OCI a mené une offensive diplomatique résolue afin de convaincre les démocraties occidentales de mettre en œuvre la Résolution 16/18 du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui appelle tous les pays à lutter contre «l'intolérance, les stéréotypes négatifs et la stigmatisation de ... la religion et de la croyance». (On trouve ici et ici une analyse de la guerre de l’OCI contre la liberté d’expression)
La Résolution 16/18, qui a été adoptée au siège du Conseil des droits de l’homme à Genève en mars 2011 (avec le
soutien de l’administration Obama) en même temps que la Résolution 66/167parrainée par l’OCI, qui a été approuvée en douce par les 193 membres de l'Assemblée générale des Nations Unies le 19 décembre 2011 – est largement considérée comme marquant une étape importante dans les efforts de l'OCI pour promouvoir le concept juridique de diffamation de l’islam en droit international.Selon le rapport de l'OCI :
«En novembre 2012, une session ministérielle spéciale de brainstorming a été convoquée en marge de la 39ème session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OCI, afin d’élaborer une approche de l'OCI pour combattre la discrimination et l'intolérance envers les musulmans ... La session ... a appelé à la formation d'un panel de personnalités éminentes, dont des experts juridiques de renom et des spécialistes des droits de l'homme, pour offrir leur point de vue d'experts sur la question de l'intolérance religieuse et de l'incitation à la haine au 12ème Sommet islamique. Le panel, qui s’est réuni à Istanbul en janvier 2013, a exprimé son soutien de la Résolution 16/18 du Conseil des droits de l’homme sur la lutte contre l'intolérance, la discrimination, l'incitation à la violence, et la violence sur la base de la religion ou des croyances.
L'OCI a également accueilli la 3ème réunion d'experts internationaux sur l'application de la résolution 16/18 du Conseil des droits de l’homme, dans le cadre du Processus d'Istanbul ... La réunion ... en présence de délégations de plus de soixante pays ... a réaffirmé l'engagement de la communauté internationale envers la résolution 16/18 et la nécessité de mettre l’accent sur sa mise en œuvre».
Le Chapitre 5 du rapport contient un ensemble de conclusions et de recommandations appelant les gouvernements occidentaux, les organisations internationales et les acteurs non étatiques à:
«Prendre toutes les mesures nécessaires en leur pouvoir et utiliser leurs systèmes juridiques/juridictionnels pour assurer un environnement sûr, libre de harcèlement islamophobe ... en appliquant strictement les lois sur les crimes de haine et la discrimination;
Créer, partout où c’est nécessaire, des institutions et des initiatives spécialisées afin de lutter contre l'islamophobie ... basées sur les principes et normes des droits humains internationalement reconnus;
Lutter contre les crimes haineux islamophobes, lesquels peuvent être alimentés par les discours de haine islamophobes dans les médias et sur l'Internet;
Prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que les médias ne servent pas de plate-formes pour la diffusion de discours de haine… en associant l’extrémisme et le terrorisme à l’islam et aux musulmans…, et qu’ils présentent la véritable nature positive de l’islam.
Mettre en œuvre les dispositions de la résolution 16/18 du Conseil des droits de l’homme par le biais du mécanisme du Processus d'Istanbul, car il offre une plate-forme dynamique pour le débat, l'échange des meilleures pratiques et le maintien d'une position commune et unifiée.»
Le rapport indique que «l'OCI et les États membres doivent éviter d’être complaisants en soulignant que le monde d'aujourd'hui est progressivement entraîné vers les dangereux précipices de l’intolérance croissante de la diversité religieuse et culturelle. C’est le danger clair et présent que l’OCI a constamment signalé à la communauté internationale. Plus le phénomène de l’islamophobie sera abordé rapidement, mieux ce sera pour assurer la coexistence pacifique de la présente génération et des générations à venir».
La conclusion du rapport contient la transcription d'un discours du Secrétaire général de l'OCI Ekmeleddin Ihsanoglu, où il remercie les dirigeants politiques américains et européens pour leur aide (ici et ici) dans la promotion de ses efforts en vue de restreindre la liberté d'expression en Occident.
«Le Processus d'Istanbul initié avec la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et le Haut Représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, pour ajouter à la construction du consensus ayant abouti à la Résolution 16/18, doit être poursuivi. Alors que la Résolution constitue un triomphe du multilatéralisme, le Processus d'Istanbul doit également être considéré comme un symbole de la coopération entre l’OCI, les États-Unis et l’Union européenne... J’apprécie que ce Processus est maintenant reconnu comme la voie à suivre par tous les intervenants... Nous devons construire sur cette base », a déclaré M. Ihsanoglu.
Source : OIC Blames Free Speech for "Islamophobia" in West, par Soeren Kern, GatestoneInstitute, 11 décembre 2014. Traduction par Poste de veille
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Extrait de: Source et auteur
“… et met des obstacles supplémentaires à la diversité et au caractère multiculturel des sociétés»….”
De quoi je me mêle ? Votre diversité on n’en veut plus; si ça pose problème vous retourner sucer des cailloux dans le désert d’un de vos 57 magnifiques pays où il fait bon vivre.
On en a assez de vos revendications incessantes.
On dirait le Ku Klux Klan reprochant à Martin Luther King d’être raciste……