NDR. Nos lecteurs nous écrivent.
Selon la Tribune de Genève*, Madame Sommaruga, membre du Conseil fédéral, a affirmé publiquement que l’initiative ECOPOP était xénophobe.
Ce type d’intervention publique de la part d’une membre du Gouvernement mérite une remise en place claire, avec pour référence les dimensions écologique (ECO) et population (POP) de l’initiateur (ECOPOP).
- Passer sous silence ou écarter la dimension écologique du problème est une aberration. En effet, nous sommes à l’orée de graves problèmes écologiques (fonte accélérée des glaciers, perte du pergélisol, augmentation des chutes de pluies, éboulement et inondations, entre autres) avec deux types de conséquences graves. D’une part des investissements énormes dans les infrastructures pour garantir l’accès, depuis le bas des vallées, aux stations de montagne et la survie de ces stations (voyez les problèmes déjà actuels de maintenance des installations mécaniques de haute montagne) ; d’autre part le fait que les ECAs (Etablissements cantonaux d’assurance), pour faire face à cette augmentation drastique des dépenses, devront augmenter substantiellement les primes d’assurance ou réduire les couvertures. A ce sujet, je renvoie simplement au rapport de l’OcCC (Organe consultatif sur les changements climatiques) de 2007. Ainsi, en acceptant plusieurs dizaines de milliers d’immigrés supplémentaires par année, on va forcément pousser à la construction de nouvelles habitations en montagne, dans les Préalpes ou dans les vallées de plaine (p. ex. vallée du Rhône), et encourir de nouveaux risques. Passera à la caisse la classe moyenne, laquelle a déjà de plus en plus de peine à nouer les deux bouts.
- Qualifier l’initiative ECOPOP de xénophobe est une attaque non seulement infondée, mais indigne de la part d’une membre du Conseil fédéral. Au lieu de stigmatiser ses compatriotes, Madame Sommaruga devrait plutôt voir où sont les véritables xénophobes, racistes et autres colons : plutôt en France, en Hongrie, en Bulgarie, au Portugal et j’en passe. Le paradoxe dans cette affaire est que l’UE met la Suisse sous pression avec son principe sacro-saint de la libre circulation des personnes et qu’elle veut nous contraindre à accepter, par exemple, les ROMS, ressortissants roumains maltraités par leur propre pays et qui doivent trouver refuge dans un pays tiers – voyez, par exemple, l’article « 63 ROMS ont demandé l’asile » dans Le Matin du 21 octobre 2014: un véritable scandale éthique passé pratiquement sous silence, alors que l’initiative ECOPOP est qualifiée de xénophobe ! Incroyable !
Si le Conseil fédéral veut être crédible et réussir à convaincre ses concitoyens, il doit faire preuve de compétence, étudier ses dossiers soigneusement et avoir le courage de présenter une vision complète et objective des sujets à discussion. Nous ne sommes ni dans la gabegie française ou italienne, ni dans la caserne allemande, mais dans une démocratie directe où citoyennes et citoyens ont droit à la vérité.
Prof. Dr. Jean-Daniel Clavel
Dipl. Ing. ETHZ & Lic. oec. publ.
* Je suis à l’étranger et ai pris connaissance de l’intervention susmentionnée récemment, par la RTS et le site internet de la TdG.
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