La pénurie de logement est désormais criante en Suisse, et les habitants peinent à trouver des appartements à prix corrects. Les étudiants se rassemblent en colocations ou restent plusieurs années chez les parents, les classes moyennes doivent s'exiler loin des centres urbains. Sur les réseaux sociaux, les demandes pour les contacts après des gérances sont quotidiens. Car même si l'on peut prouver un revenu régulier et une réputation irréprochable, la seule façon d'obtenir un logement convenable semble être le piston.
Les loyers ont pris l'ascenseur et sont devenus carrément indécents dans les plus grandes villes. Si ce phénomène fait le beurre des propriétaires et de quelques gérances, il asphyxie les finances du Suisse moyen, qui est généralement salarié et en grande partie locataire. Les loyers élevés grignotent le pouvoir d'achat des citoyens, mais n'améliorent en aucun cas le manque palpable de logements.
Ce mardi 28 octobre 2014, environ 200 personnes ont manifesté à Lausanne pour réclamer de meilleures conditions d'hébergements. Il ne s'agissait pas de Suisses, prêt à payer une fortune pour un 3 pièces cuisine, mais de requérants d'asile érythréens qui exigent la même chose pour eux-mêmes, mais au frais de la Confédération. Fuyant la famine et la guerre en Afrique, ils sont logés dans des dortoirs aménagés dans les abris PC souterrains en Pays de Vaud, faute de mieux.
Ces fameux abris, loin d'offrir un confort luxueux, ont cependant été construit pour héberger la population helvétique en cas de conflit ou de catastrophe majeur. De nombreux Suisses y ont d'ailleurs effectué des mois d'école de recrue, et n'ont jamais songé à manifester. Ils pourraient donc s'offusquer que des populations réfugiées osent se plaindre de ces conditions somme toute acceptables, mais il n'en est rien.
La manifestation, deuxième du genre, provoque plutôt une vague de compassion au sein de la population. Car les revendications des Érythréens font échos à leur propres préoccupations en matière de logement. Les Suisses sont mal-logés, et ils découvrent que certains réfugiés sont dans une situation encore plus préoccupante.
Dès lors, tous les moyens seront mis en œuvre, au plus vite, pour remédier à cette terrible crise du logement.
La pénurie s'explique simplement, de trois manières:
1) Des changements sociologiques, les individus ayants désormais tendance à vivre seuls et occupent dès lors plus de logements en nombre absolus et en surface.
2) Le secteur du bâtiment, qui ne construit pas assez de nouveaux logements
3) L'augmentation de la population, due à la forte immigration de ces dernières années
Les seules solutions pour régler le problème qui nous occupe devront donc impérativement agir sur au moins une de ces trois variables, de façon purement mathématique.
Il apparaît compliqué de contraindre les individus à s'entasser à plusieurs dans des logements. Notre époque individualiste et matérialiste favorise l'étalement. En cas de crise majeure (tremblement de terre), cette mesure pourrait s'avérer efficace, mais elle ferait face à de fortes réticences. Cette idée n'est pas à l'ordre du jour.
Le second levier réside donc dans la construction. Il faut construire, il faut densifier. Mais l'étalement urbain et le grignotage du territoire possèdent leurs limites, nous le savons. En densifiant l'entier du territoire et au moyen de bétonnage intensif nous pourrions héberger 15 ou 20 millions d'habitants, peut-être même plus. Mais est-ce vraiment ce que nous voulons? Cette Suisse bétonnée, même nos invités Erythréens n'en voudraient pas.
L'ultime levier pour résoudre cette fameuse crise du logement se trouve donc dans l'immigration. L'équation est simple, si nous limitons ces flux et si nous continuons de construire, avec modération, le nombre d'appartements disponibles augmentera naturellement. Souhaiter la limitation de l'augmentation de la population sur notre sol est un droit légitime, et le seul moyen d'y parvenir consiste à limiter les flux migratoires.
L'initiative Ecopop sera soumise au peuple Suisse le 30 novembre et tombe donc à pic pour soulager le marché du logement de façon rapide et peu coûteuse. Les politiciens et les médias mènent une intense propagande contre l'initiative, mais le peuple aura le dernier mot, et il le sait. « Xénophobe », « catastrophique », « pire qu'un crime », on nous promet l'enfer en cas de validation dans les urnes. Même l'UDC, mouton noir de la politique et généralement créatrice de ce genre d'initiatives polémiques, recommande de rejeter le texte.
Ces menaces n'impressionnent pas les Suisses, car il s'agit d'un air déjà entendu. Lors du refus de l'adhésion à L'EEE, nous étions promis à la banqueroute. Aujourd'hui, îlot de prospérité au milieu d'une Europe dévastée, nous savons que le choix était le bon. Les votations du 9 février, qui exigent la mise en place de contingents, peinent à être mise en œuvre. Ecopop apparaît donc comme l'outil idéal pour faire entendre notre volonté claire et mainte fois exprimée de réduire l'immigration, et de réaffirmer notre souveraineté.
Le collectif de requérants d'asile n'a pas manifesté pour rien ce sombre mardi soir d'automne, cette mobilisation courageuse a été entendue. Ce rassemblement « pour des meilleures conditions de logement » rappelle au peuple Suisse l'urgence de prendre des mesures fortes pour améliorer les conditions d'hébergement de tous. Bon nombre de citoyens voterons donc OUI à cette fameuse initiative populaire ECOPOP, et auront une pensée émue pour leurs amis africains au moment de glisser leur bulletin dans l'urne.
Suzy Desouche, le 29 octobre 2014
https://www.youtube.com/watch?v=xHbB7r6mj04
http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2014/10/23/lausanne-28-10-2014-manifestation-pour-des-meilleures-conditions-de-logement/
http://www.20min.ch/ro/news/vaud/story/Les-requerants-d-asile-ne-veulent-plus-des-abris-PC-23816988
1ère manifestation:
Est-il normal que dans un pays riche de jeunes couples soient obligés de vivre dans des appartements minuscules à des loyers hors de prix ? A l’inverse des pays tel que France, Italie, Espagne, Portugal et autres, une grande partie des citoyens ont accès à la propriété, l’augmentation de surface habitable est flagrante comparée à la Suisse. Alors qu’est-ce qui cloche ? La densité de population peut-être ? Voilà le paradoxe: dans un pays riche comme la Suisse, seule une minorité de citoyens on accès à la propriété et peuvent ainsi disposer de plus d’espace et d’une meilleure vie.
Pour résumer encore cette bizarrerie, des pays moins riches permettent à un plus grand nombre d’ habitants mêmes pauvres, de disposer de plus d’espace habitable que seule une minorité de citoyens suisses très aisés peuvent se le permettre dans leur propre pays !
Chère Suzy,
Il me semble qu’un ajout de précision est nécessaire: les changements sociologiques influent sur la variable d’ajustement et ne sont pas un facteur. En d’autres termes, il ne faut pas valider un tel argument. Ensuite, si vous invalidez effectivement l’argument de la construction qui ne peut pas suivre, il n’est pas judicieux de le mettre sur le même plan dans l’équation. En effet, l’augmentation de la population est le seul vrai facteur, alors que les logements disponibles sont tout au plus le quotient d’une équation d’occupation des logements (dont le résultat est proche de 1 ou 100%). Ce critère est donc directement dépendant de l’augmentation de la population. Laquelle est le seul vrai phénomène à prendre en compte. L’espérance de vie étant aussi une variable d’ajustement qui diminuerait d’ailleurs si les conditions de vie étaient “resserrées”! il nous faut considérer le ratio immigration – natalité. Avec une natalité autour des 1.4, soit en dessous du seuil de remplacement, il n’y a que l’immigration qui sature à la fois les logements et le marché du travail. Au final, il est même plus judicieux de considérer la donnée de densité (population/surface) que celle des logements, qui fluctue beaucoup trop et dépend directement d’un marché restreint par ladite donnée de densité.
“Fuyant la famine et la guerre en Afrique, ils sont logés dans des dortoirs aménagés dans les abris PC souterrains en Pays de Vaud, faute de mieux”, dixit Suzy Desouche. Or, l’Erythrée n’est pas en guerre et ne connait pas la famine. Le service militaire y est obligatoire, c’est bien la preuve que l’Etat érythréen est capable de fournir une subsistance à ses nombreux citoyens sous les drapeaux. Il serait utile d’écrire des choses factuelles pour être plus crédible…