Côté belge
Un soldat affirme avoir vu des candidats militaires s’entrainer sans munition, faute de budget. « Ils font ‘pan pan’, c’est ridicule », estime-t-il. Ce militaire craint que les jeunes, privés de matériel, se démotivent et quittent l’armée ou pire qu’ils soient envoyés sur le terrain en étant mal préparés. La Défense rassure: les mesures d’économies sont une réalité, mais n’entraveront jamais la sécurité des troupes.
André (prénom d’emprunt), est soldat depuis 11 ans à l’armée belge. Comme tous ses collègues, il vit tant bien que mal les coupes budgétaires imposées par le gouvernement. Son quotidien professionnel en est affecté, mais ce qui l’inquiète par-dessus tout, c’est la diminution de moyens alloués à la formation des jeunes. Récemment, il dit avoir assisté à une scène qu’il juge absurde lors d’un entrainement pour candidats militaires: les jeunes devaient faire semblant de tirer avec leur arme, car il n’y a plus de munitions pour eux, faute de budget. « Les candidats militaires doivent feindre leurs tirs, assure André. Ils doivent faire « pan pan », c’est ridicule! Vous imaginez? Les jeunes de 20 ans pleins de motivation arrivent et voient ça… La plupart parle de démissionner après avoir passé un an à l’armée ».
La formation pédagogique a été rabotée
« Effectivement, la défense a dû faire des choix en matière budgétaire: raboter les exercices d’entrainement pédagogique, réduire le coût de la formation académique, reconnait Patrick Descy, secrétaire permanent du syndicat national des militaires. Par exemple, les candidats font un ou deux trajets en véhicule blindé, au lieu de six. C’est cher en carburant et puis il faut préserver le bon état des véhicules. Autre chose, plutôt que de tirer à blanc, ils manipulent les armes sans munition ».
Les jeunes feignent donc les tirs, mais apprennent à se déplacer avec les armes, à les manier et à tirer au bon moment. « Tant qu’on est dans le domaine académique, la situation peut paraître ridicule mais pas elle n’est pas dramatique, estime Patrick Descy. En revanche, si cette situation devait se produire au niveau professionnel, là, ce serait plus que préoccupant. La question de la mauvaise préparation des militaire serait alors posée, et avec elle, celle du risque de perte humaine en opération ».
L’armée ne réduit pas la formation des militaires professionnels
Mais la Défense est formelle: pas question de faire des réductions au niveau de la formation professionnelle, c’est-à-dire des exercices destinés aux militaires professionnels (et non pas aux candidats). Sortes de répétitions générales calquées sur les réalités de terrain de chaque mission. « Tant que les obligations pour la Défense restent inchangées, une augmentation/diminution du nombre d’exercices ou de participants n’est pas envisagée. Les unités sont entraînées conformément aux engagements internationaux de la Belgique« , avait répondu le ministre de la Défense, pieter De Crem, à une question parlementaire posée sur le sujet en février 2014.
« Comment réagiront-ils face à un terroriste? Au Mali? En Afghanistan? »
Une argumentation qui ne suffit pas à apaiser notre soldat anonyme. Il estime qu’on joue malgré tout avec la sécurité de ces jeunes personnes, qui seront un jour en mission. « Les jeunes ne sont pas prêts, considère-t-il. En mission, ils s’appuient sur les anciens, mais ceux-là sont de moins en moins nombreux car ils cherchent aussi des réorientations professionnelles plus adéquates par rapport à leur âge. Comment réagiront ces jeunes recrues face à un colis suspect ou un terroriste? Au Mali, en Afghanistan? ».
« Si vous envoyez à Kandahar, en Afghanistan, un individu mal formé dans une équipe de 10 professionnels, cet individu mettre en danger toute l’équipe, admet Patrick Descy. C’est valable pour n’importe quelle profession: dans les hôpitaux, à la police, chez les pompiers, etc. » Cependant, le syndicaliste tempère: « Pour l’instant, ce risque est exclu car la défense a sauvé la partie formation professionnelle. C’était capital ».
La Défense rassure: jamais elle n’enverra en mission un soldat mal préparé
La Défense reconnait que les entrainements pour candidats ont été rationalisés au maximum. C’est l’une des conséquences des coupes budgétaires imposées par le gouvernement. Cependant, elle rassure: la diminution des entrainements ne se fera jamais au détriment de la sécurité des militaires belges. « Nous n’enverrons jamais de militaires belges en mission s’ils ne sont pas prêts et que, dès lors, les conditions de sécurité ne sont pas assurées à ce niveau-là », promet-on à la Défense.
Source
Côté français
Alors que leur devoir de réserve leur impose une discrétion extrême, les militaires françaises sonnent l’alerte. « On n’a pas de balles à blanc. A l’entrainement, avec les Famas, on doit dire ‘pan’ au moment de tirer. Franchement, c’est la honte », confiait un caporal-chef au Parisien paru ce jour, et d’ajouter « on ne peut pas protester. Ils profitent du fait que nous n’avons pas le droit ni de manifester ni de nous mettre en grève. Ce n’est pas juste la déprime. On en a ras le bol ». »
source: Le Point
Vu sur Les moutons enragés
Pour avoir fait partie de la grande muette en 1991 date clé des conflits du Moyen Orient jusqu’à aujourd’hui, déjà à époque, la pénurie guettait (il y a même eu un scandale étouffé durant l’engament DAGUET à propos des munitions).Des contacts de camarades toujours actifs confirment bien des inquiétudes, les caves sont vides !!! Un chasseur ou un tireur sportif dispose de plus de munition à son domicile que toute une section dans l’armée française. Actuellement, certains régiments n’ont plus qu’une palette au sol, pour ceux à qui ça parle c’est une journée de combat grand maxi…et encore gentil le combat, une ballade comparée aux actions violentes que connaissent nos jeunes, au Mali, en “Afga” et ailleurs….Attention, les cendres de l’OAS grondent dans certains rangs…Quand la grande muette grogne, les politiques ont tout intérêt à l’entendre…Pour ma part, sur 180 EVSO seuls 80 étaient toujours dans l’armée après les deux secondes années de contrat. Ce n’est pas l’armée qu’il ont quitté car un camarade un frère d’armes reste ce qu’il est mais c’est un système où il faut être “MAC GIVER” en permanence, alors que beaucoup de pays envient notre formation militaire, elle est gâché par le manque de moyens.
Ils ont voulu faire une armée de professionnels et des économies. Désormais, c’est pratiquement de l’intérim. A quand “armée de terre inhouse chez randstad” ou autre agence…LOL