Le jeu macabre et complaisant qui se déroule dans le monde médiatico-politique est inquiétant pour la santé de notre civilisation. Une organisation terroriste qui a essentiellement profité de la série de fautes majeures commises par les Etats-Unis et qui a bénéficié du soutien des alliés pétroliers et néanmoins islamistes de Washington a installé son pouvoir à cheval sur deux Etats que l’incurie ou le machiavélisme maladroit d’Obama ont précipités dans l’anarchie. Avec une lenteur et une mollesse étonnantes, les démocraties occidentales ont commencé à réagir, soit par des frappes aériennes ciblées, soit par de l’aide matérielle notamment aux combattants kurdes. Le prétendu « état islamique » riposte en procédant à des assassinats d’otages d’une rare barbarie et dont il diffuse les images. Cela nourrit une invraisemblable publicité sur nos médias et permet donc aux égorgeurs d’atteindre leurs objectifs. Des photographies des victimes, des vidéos montrant les parades guerrières des barbares, des commentaires soulignant certes le caractère odieux des actes, mais aussi la maîtrise de la mise en scène et de la communication des islamistes alternent avec les nombreuses déclarations d’hommes politiques exprimant leur compassion et leur volonté de punir les coupables. On imagine que ceux-ci tremblent de peur lorsque les responsables des Etats les plus puissants militairement et les plus riches du globe se disent « déterminés » et promettent des réponses fermes alors que depuis plus de trois mois, comme des choeurs d’opéras, ils chantent « marchons, marchons » sans avancer réellement.
En s’abaissant à évoquer ces criminels, nos hommes d’Etat mesurent-ils l’importance qu’ils leur donnent ? En soulignant la cohérence de leur stratégie de terreur, nos journalistes se rendent-ils compte du prestige qu’ils attribuent à ces misérables auprès des jeunes fanatiques qui sont tentés de les rejoindre ? En installant une fois de plus le règne de l’émotion, devine-t-on la satisfaction qu’elle procure aux admirateurs des bourreaux, confortés par l’image de notre faiblesse ? La bonne réponse était celle de Vladimir Poutine disant qu’il irait buter les terroristes tchétchènes jusque dans les chiottes. On a pu y voir une grossièreté en lien avec la brutalité prêtée au personnage. Non ! De manière très symbolique, le Président russe avait tout simplement souligné la distance qui sépare un Etat légitime des terroristes qu’il doit combattre sans retenue et désigné le lieu qui convient à la bassesse de leurs actes. Les égorgements sont repoussants. Il ne faudrait pas les évoquer, ne laisser passer aucune image, assister les familles dans la plus grande discrétion et surtout bien faire comprendre au djihadiste en herbe que son voyage court le risque d’être un aller simple. Il s’agit de guerre et non de police. Il faudrait chaque jour aligner les chiffres les plus élevés possibles des terroristes éliminés de manière à décourager les vocations. Bref, il faudrait montrer la puissance de nos armes et le mépris que l’inhumanité nous inspire. Il n’est pas nécessaire de réunir une conférence internationale pour écraser une horde criminelle, même riche et bien armée en raison de l’ineptie de la politique américaine. Certes c’est une occasion pour le Chef de l’Etat qui l’accueille de se mettre en valeur, mais la cible aussi est ainsi rehaussée. Vingt-six pays sont réunis, entre lesquels il peut y avoir de grandes divergences, entre la Russie et l’Arabie saoudite par exemple. Pourtant, l’opération visée est essentiellement militaire et doit s’entourer de secret. Elle doit être rapide et cohérente. Le contexte géographique, en grande partie désertique, expose tous les déplacements de l’adversaire à des frappes aériennes. Il reste les villes où il y aura nécessairement beaucoup de victimes civiles. Elles seront d’autant moins nombreuses que l’action sera courte et que les Américains qui sont responsables de ce gâchis engageront leurs troupes malgré les promesses électoralistes d’Obama.
Ce dernier devrait admettre qu’il a joué et perdu. L’Etat Syrien reconnu internationalement peut évidemment aider à rétablir l’ordre. L’appui de l’Iran et de la Russie, les alliés de la Syrie, semble toutefois incompatible avec la stratégie tortueuse des Etats-Unis dans cette région du monde qui dans la chienlit qu’ils ont créée tentent encore de s’en prendre à Damas et donc à Moscou. Paris souhaitait logiquement la présence de Téhéran, c’est-à-dire de l’un des trois grands voisins et l’un des acteurs majeurs de la crise puisque le principal pays chiite qu’est l’Iran a des liens privilégiés avec les gouvernements de Damas et de Bagdad. Washington désapprouve cette présence, montrant ainsi la confusion et l’hypocrisie d’une politique qui cherche moins la paix que le succès d’une stratégie anti-russe, donc anti-syrienne et anti-iranienne incohérente avec la lutte à outrance contre les extrémistes sunnites. Obama s’accroche désespérément à la fiction d’une opposition modérée au régime Assad. On a pourtant vu ce que pesait cette opposition sur place ou encore en Libye. Plus vite les Etats-Unis reconnaîtront leurs erreurs, plus vite le massacre, y compris celui des citoyens américains pourra cesser. On jugera du retour de la France sur la scène internationale à sa capacité à faire entendre raison à ses vieux alliés, si du moins telle est sa volonté. L’évolution du Royaume wahabite est, en revanche, intéressante puisque ses plus hautes autorités religieuses ont condamné l’ »état islamique », mais on peut douter de sa volonté et de sa capacité à agir directement contre des Musulmans sunnites. Au moins pourra-t-il avec les autres Etats du Golfe tarir les soutiens aux terroristes.
L’urgence, c’est aussi de mettre un terme à l’incitation morbide au djihad auprès de certains jeunes de nos pays. Le message qui doit être envoyé à ces derniers est le suivant : les démocraties occidentales ont des valeurs au premier rang desquelles figurent la liberté et le respect de la dignité des personnes. Elles seront défendues avec toute la vigueur nécessaire. Ceux qui les menacent chez nous seront anéantis. Ceux qui s’attaquent à nous dans le monde seront écrasés. Partout où un ordre sera établi pour éliminer ce risque, nous le soutiendrons, car, comme disait Goethe une injustice est préférable à un désordre. Il y a place dans le monde pour l’Islam, mais à condition qu’en soient expurgées les tendances archaïques et violentes qui y sommeillent. Un discours intransigeant et une action militaire rapide, une reprise en mains de la situation par les Etats légitimes, une affirmation ferme et virile de nos valeurs, à la place de l’information dégoulinante d’émotion qui règne aujourd’hui, seraient les meilleures réponses. Le tout est de savoir si nous en avons encore la force psychologique.
Extrait de: Source et auteur
J’ai beaucoup observé les riches arabes du Golf dans nos rues cet été, ils sont aussi, en tout point, (l’argent et le bon gout ne font jamais bon ménage) les ennemis des djiadists, qu’ils ont pourtant financés partout! Eux aussi vont s’en prendre plein la figure, et dans pas longtemps! L’arroseur arrosé!