La Turquie "islamiste modérée" a soutenu l'Etat islamique et refuse de le frapper
Les masques tombent. La Turquie ne participera pas à la coalition contre l'Etat Islamique en Irak. Déjà le 7 août dernier son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, se gardait bien de condamner ouvertement l'Etat islamique et de le désigner comme une organisation terroriste. Sa déclaration sur la chaîne NTV a été perçue par certains chroniqueurs comme une tentative de légitimation des djihadistes.
Hier, Ankara a annoncé ne pas vouloir participer aux frappes occidentales contre les djihadistes. Pour sauver les apparences, Davutoglu a annoncé hier que la base d'Incirlik s'ouvrira au soutien logistique et humanitaire, pour ne pas s'opposer frontalement aux Etats-Unis, vieil allié, et à l'Union Européenne qui finance déjà à coup de milliards l'intégration de la Turquie.
Pour le professeur de géopolitique Thomas Flichy de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, interrogé dans L'Homme Nouveau : "L'Etat Islamique, à l'échelle régionale, est soutenu à la fois par la Turquie et le Qatar mais combattu par l'Arabie Saoudite et l'Iran".
Observatoire de l'islamisation.
Kemal Atatürk doit se retourner dans sa tombe lui qui avait déclaré :
« Depuis plus de cinq cents ans, [...] les règles et les théories d’un vieux cheikh arabe, et les interprétations abusives de générations de prêtres crasseux et ignares ont fixé, en Turquie, tous les détails de la loi civile et criminelle. Elles ont réglé la forme de la Constitution, les moindres faits et gestes de la vie de chaque citoyen, sa nourriture, ses heures de veille et de sommeil, la coupe de ses vêtements, ce qu’il apprend à l’école, ses coutumes, ses habitudes et jusqu’à ses pensées les plus intimes. L’Islam, cette théologie absurde d’un Bédouin immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies. »
« Vous venez me parler des avantages que nous a valu notre conversion à l’Islam, et moi je vous dis : regardez ce qu’elle nous a couté ! »
« La République turque ne veut pas demeurer le pays des cheiks et des derviches, des confraternités et des couvents. Comme ordre, il n’y en a qu’un seul de vrai et de raisonnable — celui de la civilisation. »
« N’est-ce pas pour le Calife, pour l’Islam, pour les prêtres et pour toute cette vermine que le paysan turc a été condamné à saigner et à mourir pendant des siècles sous toutes les latitudes et sous tous les climats ? Il est temps que la Turquie songe à elle-même, qu’elle ignore tous ces Hindous et Arabes qui l’ont menée à sa perte. Il est grand temps, je le répète, qu’elle secoue définitivement le joug de l’Islam ! Voilà des siècles que le califat se gorge de notre sang. »
« Mais pourquoi nos femmes s’affublent-elles encore d’un voile pour se masquer le visage, et se détournent-elles à la vue d’un homme ? Cela est-il digne d’un peuple civilisé ? Camarades, nos femmes ne sont-elles pas des êtres humains, doués de raison comme nous ? Qu’elles montrent leur face sans crainte, et que leurs yeux n’aient pas peur de regarder le monde ! Une nation avide de progrès ne saurait ignorer la moitié de son peuple ! »
Mustafa Kemal Atatürk
Ajout : “siècles de belligérance et de COMPROMIS. Je n’oublie pas que le pire de nos monarques, Louis XIV, a fait alliance avec les Turcs contre la Maison d’Autriche. EN fait, l’histoire est pleine de ces compromis-trahisons.
L’époque intelligente d’Atatürk est bien finie, recommence celle des “prêtres crasseux” et fanatiques. Rien ne semble s’opposer à ce retour d’un passé qui, pour l’Europe, a été celui de siècles de belligérance avec la Turquie. On devrait s’étonner et craindre cela, du côté de Bruxelles et de Strasbourg, mais au contraire : sous la direction des USA, on pousse à l’intégration d’un état islamique dans l’UE. Feu Khadafi nous avait prévenu : la Turquie sera le cheval de Troie de l’islam en Europe. Autant faire entrer le loup dans la bergerie, comme le montre un dessin de Steph Bergol. Au passage, voilà une bonne raison de quitter l’UE pour ceux qui y sont enfermés, et de ne jamais y entrer, pour une démocratie comme la Suisse.
Donc il est normal que les cheikhs d’Ankara refusent de taper sur un “état” islamique qu’ils ont grandement contribué, de conserve avec le Qatar (notamment, mais aussi l’Arabie Saoudite) à installer en aidant les criminels djihadistes. Si l’OTAN avait un peu de raison, la Turquie serait chassée de cet organisme. Mais ce serait introduire une lacune de plus dans le jeu de taquin géopolitique des USA consistant à encercler la Russie : le Bosphore vaut bien une salate ! Mais que les Occidentaux se méfient et ruminent ce vieux proverbe : “pour souper avec le Diable, il faut une longue cuillère”.