Radio Courtoisie Bulletin de Réinformation 12.9.2014

Extraits.

 

 

Ephéméride

 

Le 12 septembre 1994, François Mitterrand donnait un entretien télévisé au journaliste Jean‑Pierre Elkabbach. Le président était alors au cœur d’une polémique particulièrement âpre, après la sortie du livre de Pierre Péan, « Une jeunesse française ». L’échange tourna entre autres autour de ses prises de positions politiques dans sa jeunesse — les Croix de Feu, l’Action française — son ralliement à Vichy dès janvier 41, son entrée pour le moins tardive dans la Résistance, ses liens amicaux avec Bousquet, responsable de la rafle du Vel d’Hiv en tant que secrétaire général de la police de Vichy. Les explications de Mitterrand sont parfois évasives (« J’étais un jeune homme classique, un peu trop classique. J’ai été un peu lent dans mon évolution »), soit claires, entre autres sur Bousquet. A la question d’Elkabbach : « Pourquoi la France ne demande‑t‑elle pas pardon des crimes et des horreurs qui ont été commises à cette époque‑là ? » la réponse de Mitterrand est cinglante : « Non ! non ! non ! La République n’a rien à voir avec tout ça, et j’estime en mon âme et conscience que la France n’en est pas responsable ! Je ne ferai pas d’excuse au nom de la France ! ». Une position qui tranche singulièrement avec celle de Chirac qui, en juillet 95, dans son discours de commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, discours manifestement téléguidé par le lobby qui n’existe pas, déclara que la France avait ce jour‑là commis, je cite : « L’irréparable », parlant également de « dette imprescriptible ». La messe était dite : la France plongeait dans une nuit de repentance sans fin. Rendons cette justice à François Mitterrand qu’il fut le dernier président de la République à avoir dit non…

 

 

 

Grands sujets

 

 

Europe : le réveil des identités régionales

 

 

Au vu des derniers sondages, les Ecossais se préparent à célébrer bientôt leur indépendance. Mais ils ne sont pas les seuls à rêver d’indépendance…

 

La célébration de la fête nationale de la Catalogne hier a relancé le désir d’indépendance de la nation catalane. Cette fête nationale, la Diada, commémore paradoxalement un jour noir dans la mémoire collective catalane : la défaite des Catalans face aux forces franco‑espagnoles. Il y a 300 ans exactement, le 11 septembre 1714, la Catalogne perdait souveraineté et institutions. Hier, des centaines de milliers de Catalans se sont rassemblés pour commémorer cet événement. Ce ne sont pas des partis politiques qui ont appelé à cette marche massive, mais deux organisations citoyennes résolument indépendantistes : l’ANC (Assemblée Nationale de Catalogne) et l’Omnium Cultural. L’an passé, les participants, avaient formé une chaîne humaine s’étalant d’un bout à l’autre de la Catalogne. Cette année, c’est le symbole du V que les avions survolant Barcelone ont pu voir. Ce « V » renvoie à la voie catalane, au vote, et à la victoire.

 

Une consultation est prévue pour le 9 novembre prochain, sur l’indépendance de la Catalogne

 

Il s’agit de montrer à Madrid que les Catalans, à l’image des Ecossais, entendent pouvoir répondre à la question « Voulez‑vous que la Catalogne devienne un Etat indépendant ? ». Décidé par les autorités régionales, ce référendum n’a cependant pas l’agrément du pouvoir central madrilène et le Tribunal constitutionnel s’apprête à l’interdire. D’autres régions d’Europe, le Pays basque, la Bavière, la Flandre ou encore la Padanie (l’Italie du Nord) rêvent également d’indépendance. L’Europe de Bruxelles encourage en sous‑main ces mouvements centrifuges, comme l’a clairement montré le politologue Pierre Hillard dans son ouvrage‑clé « Minorités et régionalismes dans l’Europe fédérale des régions ». Il s’agit à terme de détricoter les vieux Etats‑nations et de formater l’ensemble du continent européen sur le modèle des Länder allemands. Vous avez dit Europe germanique ?...

 

 

Les liens troubles de Nicolas Sarkozy avec les pétromonarchies

 

 

Nicolas Sarkozy a bénéficié, en 2012 des soutiens financiers du Qatar et de l'Arabie saoudite pour lancer son fonds d'investissement Columbia

 

En 2012, l’ancien président de la République — et peut‑être futur candidat de l’UMP à la magistrature suprême, en 2017 — avait envisagé de monter un fonds d’investissement, nommé Columbia, qui devait gérer entre 500 millions et 1 milliard d’euros, en usant de ses relations avec le Qatar et l’Arabie saoudite. Selon des documents saisis par la police au siège de la société Lov Group Industrie (LGI), la société de son ami Stéphane Courbit, l’ex‑président de la République a effectué trois voyages en avion privé à New York, Doha et Abou Dhabi, payés 301 000 € par LGI. En décembre 2012, l’ancien chef de l’Etat a ainsi réussi à convaincre le fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA) d’investir 200 millions d’euros dans Columbia. Le mois suivant, le fonds souverain d’Abou Dabi s’était également engagé à financer le fonds d’investissement de Sarkozy, pour un montant inconnu.

 

Ces informations, qui ont déjà été révélées, en 2013, par Mediapart, refont aujourd’hui surface avec l’affaire « Air cocaïne »

 

En mars 2013, un Falcon rempli de 700 kg de cocaïne était saisi en République dominicaine. Au siège de l’affréteur de l’avion, les policiers ont découvert dix factures payées par LGI, dont trois concernant personnellement Nicolas Sarkozy. Plombé par l’affaire Bettencourt, qui avait entrainé la mise en examen de Stéphane Courbit pour escroquerie et recel d’abus de faiblesse, le fonds d’investissement Columbia de Nicolas Sarkozy n’a finalement pas vu le jour.

 

Dans leur livre "Une France sous influence", Vanessa Ratignier et Pierre Péan dévoilent d’autres liens troubles entre Nicolas Sarkozy et le Qatar

 

Les auteurs relatent le rapprochement en 2008 entre le Qatar et la France, effectué par le biais de Nicolas Sarkozy, et marquée par la stupéfiante montée en puissance de l’émirat dans l’économie de notre pays. Selon eux, l’ancien chef de l’Etat aurait même financé son divorce d’avec Cécilia via un prélèvement effectué sur l’argent versé par le Qatar à la Libye contre la libération des infirmières bulgares détenues par Kadhafi. Affaire à suivre…

 

 

 

Brèves françaises

 

 

Loi sur le vieillissement : nouveau coup tordu contre l’identité française

 

Tous les moyens sont bons pour accélérer ce que l’écrivain identitaire Renaud Camus nomme le Grand remplacement. Ainsi, du projet de loi sur le vieillissement de la population examiné actuellement par l'Assemblée nationale qui cache une nouvelle mesure immigrationniste. Un amendement dispose qu’il sera désormais possible d'acquérir la nationalité française pour les étrangers âgés de 65 ans au moins, ascendants de Français et habitant en France depuis au moins 25 ans. Une mesure qui pourrait concerner plusieurs centaines de milliers de personnes. « Cela signifie donc qu’un étranger venu en France avant 1989, âgé de 65 ans ou plus, et dont les enfants ou petits‑enfants ont acquis la nationalité française, pourra réclamer à son tour la nationalité française » s’indigne le secrétaire général adjoint du Front national, Nicolas Bay. Ce projet qui crée en masse de nouveaux allocataires de plein droit à notre système de protection sociale est proprement scandaleux si on le rapproche du gel des retraites supérieures à 1 200 € décidé par le gouvernement en juillet dernier. Mais que ne ferait l’Etat‑PS pour gagner facilement de nouveaux électeurs ?

 

 

Economie française : croissance à la baisse, déficit public à la hausse

 

Mercredi, le ministre des Finances a officiellement annoncé une prévision de croissance de 0,4 %, cette année, loin des 1,1 % attendus. Quant au déficit public, il atteindra 4,4 % du PIB, loin des 3 % imposés par Bruxelles. Afin de justifier une telle situation, le ministre a avancé, je cite : « Une situation exceptionnelle dans toutes l’Europe » et a pointé du doigt l’Allemagne qui a aussi connu des difficultés ces derniers temps. On peut légitimement douter du rebond de la croissance annoncé par le ministre, en 2015. Les prévisions sur le déficit public ne paraissent pas non plus bonnes, au vu des déclarations du ministre sur le maintien du niveau des dépenses publiques et l’annonce d’une baisse de la pression fiscale. La France disposait déjà d’un délai pour atteindre les 3 % de déficit fin 2015. L’hypothèse d’une sanction imposée par Bruxelles à notre pays se fait de plus en plus probable.

 

 

Le feuilleton des impayés du député PS Thomas Thévenoud : suite et sans doute pas fin…

 

Ne pas avoir payé ces impôts depuis trois ans était déjà assez surprenant de la part d’un député, également à l’époque secrétaire d’état, vice‑président de la mission d’information sur la fraude fiscale et membre de la commission d’enquête sur l’affaire Cahuzac. Mais Thomas Thévenoud a annoncé avoir récemment régularisé sa situation. Quelques jours après ces révélations, on apprenait que pendant trois années également, le député a « oublié » de régler le loyer pour son appartement du Ve arrondissement de Paris. « Oublie » qu’il a justifié par, je cite : « Une phobie administrative » (sic !). Hier, de nouveaux impayés ont été découverts. Entre 2008 et 2012, Thomas Thévenoud n’aurait pas réglé les PV de stationnement de son véhicule de fonction, lorsqu'il était vice‑président de la communauté urbaine Creusot‑Montceau. Cerise sur le gâteau, des factures médicales de ses filles auraient mis deux ans avant d’être réglées. Il a fallu l’intervention d’un huissier. Une pétition circule actuellement via le site Change.org pour exiger la démission de Thévenoud de son siège de député. Elle a recueilli près de 150 000 signatures en quelques jours.

 

 

 

Brèves internationales

 

 

Un des principaux recruteurs de djihadistes en France, arrêté en Turquie

 

Le ministère de l’Intérieur estimait ces dernières semaines à environ 1000, le nombre d’individus de nationalité française présents en Syrie et en Irak pour le djihad.  En six mois, le nombre de Français impliqués aurait augmenté de 50 %. Mourad Fares, dit Abou Rachid, le sait bien. Il serait l’un des principaux recruteurs de djihadistes en France. Sur sa page Facebook, il a déclaré, je cite : « Tous les djihadistes dont on parle dans les journaux sont passés par moi ». Ce Marocain, Français de papiers, a été arrêté mercredi en Turquie. Il a été extradé vers la France dans la nuit de mercredi à jeudi et doit être présenté à un juge anti‑terroriste aujourd’hui.  La justice française espère maintenant pouvoir démanteler la filière « djihadiste » par le biais d’interrogatoires.

 

 

Etat islamique : l’opposition syrienne est la grande bénéficiaire de la nouvelle stratégie de la Maison blanche

 

Quelques heures après la déclaration solennelle de M. Obama à Washington, le chef de la diplomatie étatsunienne John Kerry a convaincu ses homologues de dix pays arabes conviés à une réunion à Jeddah (Arabie saoudite) de participer à la campagne lancée par le président américain pour éradiquer les jihadistes de l'Etat islamique, en Irak ainsi qu’en Syrie. Le régime syrien, appuyé par la Russie, a mis en garde Washington contre le lancement de frappes sur son territoire sans son accord. La stratégie dévoilée par M. Obama a en revanche été approuvée par l'opposition syrienne, qui apparaît comme sa principale bénéficiaire puisqu'elle devrait se voir attribuer les moyens militaires qu'elle réclame depuis longtemps. Une heureuse coïncidence…

 

 

 

La bonne nouvelle du jour

 

 

Le musée des impressionnistes de Giverny accueille jusqu’au 2 novembre 2014 une exposition intitulée « Bruxelles, capitale impressionniste ». Bruxelles a su abriter un courant impressionniste de toute première importance, injustement négligé. A redécouvrir.

 

 

 

Demain samedi 13 septembre, votre rendez‑vous avec le kiosque de la réinformation de la semaine sur Radio Courtoisie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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