NDR. Ecopop. Lesobservateurs.ch ouvrent le débat.
C’est bien pour cela que les milieux de la droite économique ultralibérale et la gauche moraliste des « bobos » bienpensants et autocensurés se déchaînent contre elle. Ils en ont mis du temps mais le loup commence à sortir du bois dans les officines qui défendent l’orthodoxie de la libre migration vers les lieux à haut niveau de vie et forte protection sociale. La libre circulation est le tabou central, le sujet qui ne saurait être questionné. La libre circulation, ça ne peut être que positif, bénéfique à la croissance, à l’indispensable mise en fusion de toutes les entités archaïques ( nations, frontières, protectionnisme, identités, démocratie directe de proximité, syndicats,) qui ne sont que des obstacles pestilentiels à l’avancée radieuse de l’Humanité vers le progrès d’une gouvernance mondialisée et de gestion optimalisée selon les lois du Marché.
Il est évident pour ceux qui en vivent tous les jours les faces sombres (bétonisation, crise du logement, augmentation du coût de la vie, effritement du « vivre ensemble » par à la fois un hyper individualisme et la création de communautarismes), que la migration peut et doit être régulée.
Or le droit à la libre circulation est hélas unilatéral. Toute critique, tout questionnement, tout bémol est perçu, par la classe politique dominante, médiatique, mondialiste comme un danger majeur. Et dénoncé par les propagandistes du grand Brassage et du grand Remplacement de population. Un signe que l’idéologie nauséabonde du protectionnisme, du lien social qui discrimine « l’Autre », des communautés historiques, de l’égoïsme national, les valeurs traditionnalistes est toujours menaçante, et que le « Mal » de couleur brunâtre triomphera bientôt.
Ecopop ( EGOPOP comme le nomment certains esprits « forts » et altruistes) est une association politique écologiste « profonde ». Il s’inspire du modèle malthusianiste qui prétend, fort justement, que la croissance de population est plus rapide que la croissance économique et les ressources à disposition. Cette mouvance ne croit pas que la libre croissance démographique se fera harmonieusement spontanément et que le pouvoir politique « protectionniste et interventionniste » doit s’en mêler pour éviter des pénuries de ressources, des troubles civils, la loi de la jungle des plus nombreux. L’Etat, « eugéniste » doit intervenir pour réguler les naissances, veiller à ne pas surcharger la communauté avec des difficultés économiques évitables, garantir une qualité de vie sociale optimale, protéger les ressources naturelles et environnementales de manière durable. Et pas à court terme, comme les modèles de croissance orienté sur la croissance et les valeurs d’échange abstraites. Le projet Ecopop est clair : La Confédération s’attache à faire en sorte que la population résidant en Suisse ne dépasse pas un niveau qui soit compatible avec la préservation durable des ressources naturelles. La part de l’accroissement de la population résidant de manière permanente en Suisse qui est attribuable au solde migratoire ne peut excéder 0,2% par an sur une moyenne de trois ans. Une population déjà aujourd’hui de 8 millions pourrait ainsi être stabilisée et nous épargner le cauchemar de l’objectif des 10, voire 11 millions d’habitants imposés par la gouvernance mondiale. La surpopulation, dans les sociétés animales est source de stress ( donc de développement de maladies immunitaires et infectieuses), de conflits, de catastrophes écologiques, de triomphe des plus forts qui ont des stratégies ou des capacités de survie « hors-sol »et une mobilité optimale. La migration prônée sans contrôle ressemble plus à une sorte de stratégie du chaos de conquête de l’économie mondialisée, que d’un modèle économique respectueux et protecteur des plus fragiles. La sainte alliance de la gauche sociétale (qui considère toute perspective de régulation de l’immigration comme de la discrimination ou de la xénophobie, voire du racisme !) et de la droite économique libérale fait souci. Le risque de catastrophe est augmenté. La démocratie mise en danger par destruction des liens sociaux, communautarisme, repli individualiste, gouvernance centralisée par des « experts de l’économie ».
Au droit absolu de la libre circulation, il est grand temps d’opposer le droit démocratique à défendre la propriété individuelle et collective, le droit à exercer la souveraineté politique de proximité, le droit de protéger son environnement et ses ressources naturelles, le droit à la qualité de la vie. Cela, la gauche partageuse des droits individuels (qui sont supérieurs à l’intérêt général, parce que sans devoirs) et la droite économique qui ne peut envisager une nouvelle croissance qualitative de l’économie et vit du carburant à court terme de la migration ne veulent l’envisager. Elles organisent en synergie une stratégie du chaos menaçante pour ceux qui seront stressés dans ce processus de destruction, d’insécurité, de liquidation du principe de responsabilité personnelle, de minage de l’intérêt général, d’atteintes aux droits démocratiques, d’exposition des plus faibles aux lois de la jungle des plus nombreux. Les citoyens doivent s’organiser pour reprendre le contrôle de l’économie de proximité, diminuer la dépendance par rapport à l’Etat et l’économie globalisée, recréer des structures de solidarité et d’auto-organisation. Ceux qui veulent arracher les portes, abattre les murs, ouvrir les frontières, renoncer à leurs droits, qu’ils soient de gauche ou de droite, idéalistes ou cyniques profiteurs ne sont en fait que les facilitateurs de l’expansion destructrice du nouvel ordre économique mondial. Celui-ci les emportera avec leurs nombreuses victimes que malheureusement presque plus personne ne défend.
Affecter 10% des moyens que la Confédération consacre à la coopération internationale comme encouragement de la planification familiale volontaire est un objectif parfaitement éthique.
Malheureusement, la droite économique et la gauche moraliste qui dominent tous les partis politiques présents au Parlement (et qui partagent le même discours : protectionnisme =racisme, protection sociale = discrimination, soucis de l’environnement = fascisme en birkenstock, démocratie directe = atteinte à l’économie, etc.) ont déjà stérilisé idéologiquement le débat. La mobilisation s’impose, contre une classe politique qui ne représente plus les citoyens. Il est aussi fort peu probable que « les besoins de l’économie » puissent vraiment mettre des freins à une croissance migratoire incontrôlable (l’immigration « choisie » des milieux économiques qui s’ajoute à l’immigration légale et illégale qui s’impose. Oui à l’initiative Ecopop.
Dominique Baettig, 24 août 2014
Vous savez tout de même que les thèses de Malthus ont été invalidés par de nombreuses recherches: Josué de Castro, (Géopolitique de la Faim, 1951), Ester Boserup (Évolution agraire et pression démographique, trad. française de 1970, 224 p., coll. Nouvelle bibliothèque scientifique, Flammarion, (ISBN 2-08-210164-9) – Édition originale en anglais : The Conditions of Agricultural Growth. The Economics of Agriculture under Population Pressure. 124 pp. London and New York 1965.). Ester Boserup a, en particulier, montré dans ces recherches que c’est la pression démographique qui encourage le progrès agraire. Ce sont des travaux plus récents, mieux documenté et plus rigoureux que l’essai de Malthus publié en 1795… Heureusement, que nos marins n’utilisent plus les cartes du XVIIIe pour traverser l’Atlantique…
Il s’agit du meilleur texte sur l’immigration jamais lu. Merci M. Baettig !
Malthus avait raison; on l’a critiqué parce qu’il avait raison trop tôt et je n’arrive pas à comprendre ce besoin de “remplir la planète” au-delà de toute mesure, de toute possibilité de bien vivre! Et je propose de consacrer non pas 10% mais 50% des moyens destinés à la coopération internationale au planning familial. Les autres 50% seraient consacrés à l’instruction des filles. Une femme instruite et autonome a en moyenne 2 ou 3 enfants, une femme non instruite dépend d’un mari qui doit absolument montrer sa “virilité”… et la moyenne est de plus de 7 enfants au Niger et au Nigeria!
Les choses sont quand même limpides? La planète succombe sous les pollutions. Plus il y a d’humains, plus il y a de pollutions, Moins il y a d’humains moins il y a de pollutions. Alors, diminuons le nombre d’humains. Quel besoin y aurait-il à faire tous ces enfants? Ne peut-on pas vivre une vie sexuelle en harmonie avec les besoins physiologiques, normale et libérée de la procréation? Le professeur Vermeersch de l’Université de Gent propose de consacrer une partie des aides financières que nous donnons au Tiers Monde aux personnes pour leur permettre de se faire stériliser. Pourquoi, nous ici aurions-nous droit à la contraception, mieux encore à la stérilisation et les habitants du Tiers Monde pas?
j’vais me racommoder avec les toubibs : MERCI Mr Baettig!