C'est la soupe à la grimace pour les partisans d'une caisse publique d'assurance maladie. Les résultats du premier sondage de l'institut GFS, effectué pour le compte de la SSR, ne leur laissent guère d'espoir. A cinq semaines de la votation du 28 septembre, 51% des personnes interrogées rejettent l'initiative de la gauche rose-verte, 40% l'approuvent et 9% sont encore indécises. D'expérience, on sait que l'opposition risque de s'accentuer d'ici à la date du scrutin. Dans le cas des initiatives, les premiers sondages sont toujours plus favorables au projet que les derniers, car les personnes interrogées s'expriment sur l'idée avant d'avoir analysé les détails du projet.
La polarisation politique est marquée. Deux tiers des sympathisants du PS et des Verts soutiennent l'initiative, alors que c'est le contraire auprès de l'UDC et des libéraux-radicaux. La base PDC est plus divisée, mais une majorité s'exprime cependant contre la caisse publique. La controverse porte avant tout sur les effets financiers de l'initiative. Les résultats du sondage montrent aussi un lien direct entre le niveau de la prime d'assurance et la position exprimée. Plus le montant est élevé, plus l'initiative séduit. Elle est également mieux accueillie en Suisse romande et au Tessin qu'en Suisse alémanique.
Quel rôle vont jouer les augmentations de primes?
Cela n'étonne pas le socialiste fribourgeois Jean-François Steiert. Il estime que
"le débat est moins idéologique en Suisse romande qu'en Suisse alémanique, où les millions dépensés par les assureurs avec l'argent des primes font de l'effet ".
Sans nier un trend défavorable, il rappelle qu'il subsiste une grande inconnue: les augmentations de primes, qui seront annoncées peu avant la votation.
"Les familles astreintes à payer 1000 francs de plus par année y réfléchiront à deux fois."De son côté, la vice-présidente du PLR Isabelle Moret estime que ce n'est pas le moment de baisser les bras, notamment en Suisse romande, où plusieurs affaires, comme la hausse soudaine des primes d'EGK, ont marqué l'opinion. Elle reste cependant confiante.
"Nous sommes en mesure d'expliquer qu'aucun système étatique au monde n'est meilleur que le nôtre et que la caisse publique n'entraînera pas une réduction des primes."TVA incertaine
La situation est très différente pour l'initiative de Gastrosuisse, "Stop à la TVA discriminatoire pour la restauration": 41% des personnes interrogées la soutiennent, 34% la combattent et 25% n'ont pas encore d'opinion. L'important pourcentage d'indécis ne permet de tirer aucune conclusion. Il est particulièrement élevé en Suisse romande. Les personnes les plus favorables au projet sont les sympathisants de l'UDC et des Verts. C'est chez les socialistes que l'opposition est la plus marquée.
La plupart des personnes interrogées admettent qu'il n'y a pas de raison que la restauration classique soit davantage taxée que les plats à l'emporter, mais elles sont encore plus nombreuses à penser qu'une mise à niveau ne profiterait pas à la clientèle et entraînerait une chute de recettes fiscales. Selon l'institut GFS, on ne peut pas exclure un vote protestataire contre les autorités, qui conduirait au succès de l'initiative.
BERNE
CHRISTIANE IMSAND
Extrait de: Source et auteur
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