GPA : pas contents, ils ne veulent plus de leur enfant

Par Caroline Corbière de Riposte Laïque

ll était une fois un couple d’homosexuels Australiens qui passèrent commande auprès d’une jeune femme Thaïlandaise, pour qu’elle leur fasse un bel enfant. Des examens en cours de grossesse révélèrent la présence non pas d’un bébé mais de deux : une petite fille en bonne et due forme et un petit garçon atteint de trisomie 21. Ah ben non, alors !

Mais, croyante, la maman porteuse âgée de 21 ans refusa d’avorter, en d’autres termes ne voulut pas subir de triage d’embryon et, comme la nature l’avait voulu, mit au monde les jumeaux.

Eh bien, non seulement les Australiens mécontents embarqueront la petite fille en abandonnant le petit garçon malchanceux aux bons soins de sa mère, mais ils ne paieront que pour la bonne moitié de la transaction. A la jeune Thaïlandaise de prendre en charge les frais du bébé handicapé.

« Ne pensez pas qu’il ne s’agit que d’argent, confie-t-elle au Sydney Morning Herald. Si quelque chose tourne mal, personne ne vous vient en aide et si le bébé est abandonné de la société, nous devons en prendre la responsabilité. »

Nous voici donc devant l’une des conséquence dramatique et parfaitement prévisibles de l’autorisation de la GPA. Mais pourquoi, me direz-vous, être choqués par cette demande d’avortement quand elle émane d’un couple d’homosexuels et la comprendre quand il s’agit d’un père et d’une mère ? Parce que dans le premier cas, qu’on le déplore ou non, on est face à une situation de marchandage : un client, un produit. Alors que pour les seconds, il s’agit avant tout d’un problème de conscience : « Est-on assez solides pour faire face ? » L’amour suffira-t-il ou trop de difficultés finiront-elles par l’éroder ? Et les frères et sœurs ?

Bref, à des questions d’ordres existentiel et moral s’opposent le « satisfait ou remboursé » qui est le critère unique du marchandage.

« La procréation est devenue une pratique consumériste : l’enfant est un produit auquel on a le droit », confiait Jacques Tésart, l’un des pères d’Amandine, le premier bébé éprouvette, au journal La Croix, en avril dernier.

Un droit qui passe par celui de vouloir obtenir un enfant « de qualité », et de façon manufacturée », dérives déjà observées dans des pays étrangers, ne croyait pas si bien dire le professeur de biomédecine. La procréation médicale avec le triage des embryons qui s’ensuit, si elle permet aux couples à risque d’éviter de transmettre de graves maladies génétiques, aboutirait à sélectionner le futur enfant selon le sexe, des critères esthétiques spécifiques lesquels – dans l’hypothèse pessimiste – engendreraient une restriction de la diversité avec, à terme, l’anéantissement de l’espèce humaine.

Et pas d’élitisme esthétique et physique sans moyens financiers : » Nous irions ainsi vers une humanité à deux vitesses. Certains hommes seraient améliorés par diverses techniques, tandis que d’autres resteraient sur le bord de la route »

Exactement ce que viennent de faire les 2 pères Australiens  à leur petit garçon. Pas d’état d’âme avec le marchandage.

Caroline Corbières

http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/L-enfant-sain-conserve–le-bebe-handicape-rejete-20795231


http://www.la-croix.com/Ethique/Sciences-Ethique/Sciences/Biomedecine-quelles-limites-2014-04-21-1139147

 

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